Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)

93. Lajos Vajda (1908-1941) : Christ en fer-blanc. 1936 Vajda Lajos (1908—1941): Pléhkrisztus. 1936 comme Bartók et Kodály l'ont fait pour la musique, re­monter aux sources pures de la culture populaire. Quand il recherche et découvre avec enthousiasme les motifs offerts par la petite ville serbe, pour construire avec eux ses tableaux, il rejoint en somme la tradition révolutionnaire des années 1910. Cependant, dans son œuvre les objets s'apprivoisent, ils perdent leur caractère trop primitif et en même temps leur dynamisme, puisque Vajda ne connaît pas de dynamisme social qui puisse être exprimé, interprété par la tension intérieure de l'artiste. Les formes primitives de ses œuvres sont d'une part les souvenirs de ses aspirations à un monde, à un paradis en voie de disparition, d'autre part, comme les motifs em­ployés par Picasso et par Stravinsky, ils sont les témoignages de sa réaction contre la civilisation. Dans la conception personnelle de Vajda, au cercle de motifs composé de maisons, du Christ en fer blanc et d'églises, s'ajoute un autre élément, le cimetière. Sur ses tableaux, les figures gravées sur les tombes de Szentendre s'animent et s'enrichissent d'une signification parti­culière. Le cimetière n'évoque pas nécessairement l'idée de la mort et les divers motifs, en y comprenant même celui des deux os mis en croix, effrayants en apparance, ne répandent pas la terreur glaçante de la mort. Ces deux os constituent un motif de douceur et un symbole qui revient souvent avec la proue de la barque ou avec le crâne. Vajda devait être intrigué par l'idée de l'avenir de l'unité enfermée dans un entourage aussi absurde que le corps humain vivant. Ce corps humain sur le dessin Amis (Fig. 94.) ne fait qu'un, en apparence, mais en réalité il est double : celui qui occupe le champ supérieur de la composition, le peintre lui-même, se présente le menton appuyé sur la main, le regard tendu. C'est de lui que se dégage le deuxième élément qui lui est opposé, le visage d'homme 1 en raccourci, le regard dirigé' vers le bas : le sérieux de ce visage est teinté d'une tristesse plus marquée. Et c'est dans leurs têtes qu'apparaît le motif du cimetière, une sorte de couronne décorative, he dessin constitue l'une des compositions les plus mûries, les plus closes et les plus riches dont l'unité et l'atmosphère étrange, magique, sont renforcées par l'apparition d'un carré et d'un cercle 94. Lajos Vajda (1908-1941) : Amis. 1937 Vajda Lajos (1908—1941) : Barátok. 1937

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