dr. D. Fehér Zsuzsa - N. Újvári Magda szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 4. szám (Budapest, 1963)

dresse à l'Office national du logement aussi en lui demandant de dispenser à Budapest de la réquisition les ateliers des artistes appartenant à une colonie d'artistes installée au bord du lac Balatcn ou charges de la direction d'écoles pro­létaires des beaux-arts. 72 Cet acte mentionne douze artis­tes, parmi eux plusieurs membres fondateurs des Huit, Czigány, Máiffy, Orbán, Pór, Tihanyi, un sympathisant, le sculpteur Vedres, puis Béni et Noémi Ferenczy, deux ex­cellents peintres activistes, Uitz et Nemes Lampérth et deux autres artistes. Il en ressort que les membres actifs des Huit et quelques autres artistes hongrois comptant aujourd'hui parmi les meilleurs, avaient l'intention de fon­der une colonie d'artistes et de créer des écoles libres des beaux arts. Dans le premier volume de la série des Docu­ments du Centre de Documentation pour VHistoire des Beaux­Arts, Lajos Németh émet l'avis que «la réalisation de ces projets aurait donné à l'art hongrois d'après la première guerre mondiale une autre direction que celle empreinte de la manière lyrique de la Colonie d'artistes de Nagybanya». Mais la République des Conseils s'est effondrée et avec elle les artistes qui étaient ses fidèles: Berény, les autres membres des Huit, les artistes activistes dont nous ne men­tionnons que Uitz et Nemes Lampérth. Le 7 octobre 1919, le journal Pesti Hirlap qui a fait peau neuve, publie sous sa rubrique des beaux-arts, la nouvelle suivante: «L'enseigne­ment des beaux-arts a repris lui aussi et suit de nouveau son cours normal de jadis depuis longtemps éprouvé. L'école prolétaire d'Uitz-Lampérth et l'école de dessin de Pór­Vedres ont été emportées par le diable.» Sous l'école prolé­taire comprenons l'atelier prolétaire des beaux-arts fondé le 12 mai 1919 sous la direction d'un trio composé de Béla Uitz, de József Nemes Lampérth et de Ferenc Medgyessy. Le diable a donc emporté ces artistes ! Et qui sont venus à leur place? Le même journal annonce la création d'une Société Na­tionale des Artistes Hongrois qui a élu présidents d'hon­neur les grands maîtres de l'art hongrois, parmi eux Ben­czúr et Zala. Les dirigeants de la nouvelle politique cul­turelle s'empressent donc d'exalter de nouveau les anciens maîtres représentant la Hongrie féodo-capitaliste et de compromettre et même de traduire en justice ceux qui ont combattu pour les idées avancées et pour la solution des problèmes de forme portant sur la substance même de l'art. Ce sort fut celui de Berény aussi comme nous allons le prou­ver par des documents en notre possession. Selon l'information que nous tenons de Manó Berény, frère aîné de l'artiste, celui-ci fut arrêté et transféré à la préfecture de police d'où il réussit à s'évader avec l'aide de l'écrivain Józsi Jenő Tersánszki. Des matelots de sa 15. Róbert Berény (1887—1953): Bêcheur se penchant en dehors de sa barque. Avant 1918. 15. Berény Róbert (1887—1953): Csónakból kihajló halász. 1918 előtt. connaissance l'aidèrent ensuite à passer clandestinement la frontière et à se rendre à Vienne. Ces faits n'ont pas encore été confirmés par d'autres témoignages. Par contre, nous avons des documents attestant qu'il fut dénoncé le 14 août 1919 comme «ayant eu des rapports étroits avec Béla Kun », 73 comme «communiste fervent dont la femme sé­journant à Vienne est entrée en relation avec les commu­nistes viennois». Nous pouvons lire la réponse de Berény à cette accusation dans un procès-verbal de la police hon­groise daté du 24 août. Il y déclare qu'il n'a eu aucun rap­port avec Béla Kun, que sa femme est entrée au Ministère des Affaires étrangères encore sous le gouvernement Ká­rolyi et qu'elle a été attachée à la légation de Hongrie à Vienne avant l'effondrement de la révolution. Il y déclare aussi ignorer complètement les motifs qui devaient pousser Pál Hegedűs domicilié au n° 32 de la rue Városmajor à le dénoncer à la police. 74 La veille il a déjà adressé une lettre au bureau du com­mandement militaire, sollicitant l'ouverture d'une enquête justificative et faisant connaître en détails son activité sous la République des Conseils. 75 Il ressort de cette lettre que Róbert Berény remplissait le poste de rapporteur à la sec­tion de la peinture au directoire des musées et des beaux­arts du 27 mars au 20 mai, date de sa démission et qu'il y avait un traitement de 1800 couronnes par moi, cependant, ce traitement, il ne l'avait touché qu'une seule fois.

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