dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)
de Rombauer et vous direz, sans hésiter, lequel des deux est l'étranger ...» Maintenant, il est difficile d'établir avec précision lesquels des six portraits de Rombauer «faits de personnages différents — hommes et femmes » — avaient figuré à l'exposition de l'Académie en 1820. Nous avons déjà noté que plusieurs oeuvres de Rombauer pèchent parfois par une certaine sécheresse (ses deux autoportraits de 1813 font décidément exception). En ce qui concerne le portrait de Feszler, on peut lui reprocher le moins du monde, qu'il soit plat. Et, certes, ses qualités ne consistent pas dans la seule ressemblance; bien au contraire, le peintre a su pénétrer, sur ce portrait, de même que dans quantité d'autres, dans l'âme même de ses personnages, dont il tâchait non seulement de fixer les traits extérieurs, mais encore d'interpréter le caractère intime. À ce point de vue, le parallèle que fait Bestoujev entre les portraits de Jakovlev et ceux de Rombauer, ne manque pas d'intérêt. Une des meilleures toiles d'Ivan Jeremejevitch Jakovlev, c'est son autoportrait de 1811 (Gal. Tret. N° 5205), qui lui a apporté le titre d'agrégé, membre associé de l'Académie des Beaux-Arts. C'est une belle oeuvre bien construite, composée en pyramide et interprétée avec une grande maîtrise. Le raccourci des mains et celui de la statuette de Venus que le personnage tient dans les mains, sont bien rendus, ainsi que le modelé de la tête ronde. Auprès de cet artiste Rombauer semblerait tout prêt d'être taxé d'inférieur par rapport à la connaissance du métier. Mais ce qu'on ne sent pas dans le portrait de Jakovlev, c'est l'individualité, unique en son genre, d'un homme vivant — caractère qui est toujours présent même dans le moins artistique des portraits de Rombauer. Il ne nous reste que de citer encore quelques oeuvres de Rombauer, disparues, mais dont l'appartenance à la période de Pétersbourg est attestée par des sources littéraires. La liste établie à Budapest indique trois portraits de Rombauer, qui avaient apparu aux diverses expositions, pour disparaître par la suite si bien que les critiques d'art les ont définitivement perdus de vue. 35 Ce sont: 1. Le portrait d'un inconnu en veste de velour vert (96 cmx61). Signé: Joh. Rombauer St-Pétersbourg. 1811. Faisant partie de la collection du neveu de Rombauer, Emile Rombauer, il a été exposé à Eperjes en 1904. 2. Le portrait d'un jeune comte (1815). Il fut exposé à l'Exposition du Salon National en 1837 (de la collection de Mme Béla Kovács). 3. Un portrait qu'on suppose être celui de l'artiste peint par lui-même à Pétersbourg en 1820. Il a été exposé à l'exposition du «Biedermeier hongrois» en 1913. (Appartenant à la collection d'Emile Rombauer, il y était daté 1840). 4. Un portrait de Pouchkine. On le date de 1831. On se base sur un renseignement mal fondé tiré d'un journal: «Vilagossag B. 1921.» Premièrement, en 1831 Rombauer 22. János Rombauer (1782—1849): Portrait du comte Alexei Alexeievitcl Bobrinski. 1821. Rombauer János (1782—1849): Gr. Alekszej Alekszejevïcs Bobrinszkij arcképe, 1821. n'était déjà plus en Russie. Il n'aurait pas pu y peindre ce portrait dans les années 1820—1824, parce que Pouchkine se trouvait à cette époque dans le Midi de la Russie (Crimée, Caucase, Odessa, Kichinev). Avant 1820 Pouchkine était encore trop jeune pour intéresser le peintre et à cette époque-là, il ne disposait pas de l'argent nécessaire à la commande d'un portrait. 36 Parmi les oeuvres transportées par Rombauer de Russie, Divald cite encore le portrait d'un homme âgé, aux cheveux longs, aux sourcils épais et rejoints, «qui est plutôt un croquis, mais très intéressant». 3 ' Divald mentionne encore un tableau que Rombauer aurait fait sur la commande du prince Tchartorijski et au prix de 400 roubles. 38 C'est une «Résurrection du Christ». Bien que les honoraires des peintres à cette époque-là ne fussent pas fermement établis, les 400 roubles nous montrent qu'on ne payait pas trop cher les oeuvres de Rombauer. (Notons que Pouchkine a payé à la veuve de Delvig 1000 roubles pour son portrait, exécuté par Kiprenski). La toile «Résurrection du Christ» (plutôt une esquisse ou une variante de ce tableau) a figuré à l'exposition «Le Biedermeier hongrois» en 1913 en Hongrie. Elle 2 S