dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

60. Imre Arnos (1907-1944): Autoportrait. Vers 1940. Amos Imre (1907-1944): Önarckép, 1940-es évek. son empreinte jusqu'à ses tableaux. C'est dans ses oeuvres graphiques que nous trouvons pour la pre­mière fois ees formes entourées d'épais contours noirs et que la force des couleurs semble vouloir faire écla­ter. La technique qu'il emploie de préférence est le dessin à l'encre de Cliine, seul sur la feuille blanche ou sur un fond de tempéras vifs (fig. (50.). Rapide­ment exécutés, les dessins à l'encre de Chine et à tempéra sont plus aptes à exprimer les sentiments provoqués en lui par les événements bouleversants des dernières années de sa vie. Ces feuilles qui conservent dans leur intégralité des états d'âme passagers per­mettent peut-être mieux que toute autre oeuvre de pénétrer la psychologie de l'artiste. Elles expriment les sentiments les plus extrêmes, ceux-ci étant de courte durée. A cette époque-là, Amos était en marge de la vie et vu de cette perspective, tout prend un autre aspect. «La mort offre d'autres perspectives à ce qui fut» — écrivit de son côté et pour exprimer un sentiment analogue, le poète Miklós Radnóti. Les perspectives normales, vues par l'oeil calme, sont brouillées sur certaines feuilles graphiques d'Ámos et les formes qui se rapprochent de l'art abstrait, accu­sent, avec; leurs couleurs criardes et leurs lignes tourbillonnantes, le bouleversement de l'individu. Ces feuilles sont par rapport à ses premiers tableaux ce qu'est le râle d'un moribond par rapport au langage articulé et intelligible (fig. 61.). En contemplant l'art d'Imre Arnos, on ne peut ne pas être ému de sa vaine aspiration à une vie paisible et harmonieuse et, partant, à une forme d'expression calme et classique. La vie paisible ne pouvant être son partage — ce qui était le cas de beaucoup de ses con­temporains — le classicisme de son art demeura égale­ment un rêve. Ne professait-il pas lui-même que l'art doit toujours fidèlement refléter les sentiments de l'artiste? Et jusqu'à sa mort, il est resté fidèle à ce principe. De cette façon, il eut beau lutter pour les formes d'expression fermées, dans les circonstances tragiques de sa vie, il n'y parvint que rarement. Mais il ne cherche pas à «tricher», ni à se réfugier dans un monde de rêves idylliques devant la cruelle

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