dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

81. Mantegna : Portrait d'un homme de hante condition, détail de la fresque « Camera degli Spozi » dans la cour de Mantoue. Mantegna : Előkelő férfi arcképe. Készlet a Camera degli Spozi freskóiról a mantuai kastélyban. Leur réception à la cour royale se faisait en grande pompe. Le roi Mathias s'entretenait avec les légats après la remise de leurs lettres de créance. 11 Benczúr étudia consciencieusement l'histoire, l'époque du roi Mathias et les oeuvres des maîtres italiens de la Renaissance. Il se montrait infatigable dans la recherche des types correspondant à ses idées. Il se donna beaucoup de peine pour repré­senter fidèlement la. stature et les traits du roi Ma­thias. Il connaissait plusieurs portraits du roi et après de longues réflexions, il décida de reproduire sur son tableau les traits conservés par le monument de Bautzen 1-. Nous connaissons un grand nombre de miniatures, de peintures et de médailles contem­poraines ou postérieures représentant le roi 13 . Une reproduction du monument de Bautzen se tenait à 1 école de peintuie où Benczúr pouvait le voir tous les jours. Quand le peintre fut prié de faire cette série de tableaux sur le roi Mathias, János Fadrusz, le sculpteur venait de terminer le groupe de sculp­tures érigé à Cluj représentant le roi également sous les traits empruntés au monument de Bautzen 11 . Le sculpteur inconnu représente le grand roi hongrois avec les insignes royaux dans une niche de style gothique au-dessus de la porto du château-fort d'Ortenburg, près de Bautzen. Sur le rebord on peut lire la date : I486 15 . Benczúr a peint le souverain de profil, par conséquent la représentation en est moins plastique, plutôt picturale. Sur la toile le principal personnage est la seule figure qui n'a pas été peinte d'après modèle. Pour représenter les membres de la suite du roi, Benczúr a eu recours à des modèles. Parmi les trois pages agenouillés, celui du milieu aux cheveux bruns fut peint d'après Luitpold, frère cadet du peintre munichois, Richard Adams. Rezső Gergely a servi de modèle pour le personnage représenté de plein profil et se tenant, les poings sur les hanches, dans le coin droit du tableau 11 '. Malgré que cette tête ait été peinte sur le vif, elle I appel le étrangement une tête visible sur une des fresques de Mantegna à Mantoue (Fig. 81). La tête du vieillard barbu derrière lui semble montrer l'influence du Titian, tandis que le beau jeune noble aux cheveux longs se tenant à leur côté, évoque un style de Raphaël. Nous savons que Benczúr a fait un dessin en esquisse d'après modèle pour peindre la tête du légat, mais cette esquisse s'est égarée depuis 17 . Nous avons réussi à retrouver dans la col­lection du professeur Benczúr, fils du peintre, l'étude faite pour le fou du roi (Fig. 83.). C'est sur cette figure nue, étendue que Benczúr a essayé de trouver le mouvement exact. D'ailleurs il aimait cette figure de fou tant qu'il en a fait un ex-libris pour lui-même la représentant en image réfléchie 18 . Nous pouvons retrouver l'artiste lui-même aussi sur la toile : coiffé d'une toque à plumes, il se tient derrière le fou. Il est regrettable que nous n'ayons pu trouver, dans les oeuvres graphiques conservées à la Galerie Na­tionale Hongroise, aucune trace de dessins faits pour ces deux compositions. En comparant l'esquisse conservée dans les dépôts de la Galerie à la toile définitive, nous constatons certaines différences dans les couleurs et dans la composition (Fig. 82.). Sur le tableau, Benczúr cacha la tache blanche de l'hermine du camail du cardinal au milieu du tableau par le chapeau enlevé de la tête ; il changea également l'ordonnance des colonnes et il mit à la gauche du roi des soldats casqués et un évoque élevant la double croix, non seulement pour remplir, mais pour rehaus­ser aussi la magnificence, la solennité autour de la personne du roi. Sur l'esquisse, le fond est couvert de nuages clairs, moutonnants, par contre, l'oeuvre définitive est d'une conception architectonique. Ces deux toiles ne sont pas encombrées, la compo­sition en est claire, réfléchie, chaque chose y étant à sa platte. Benczúr a traité ces sujets avec une cer­taine piété. Sa conception de l'histoire a été dominée par sa tendance à idéaliser. Il représente un héros triomphant soit du pape, soit du Turc. Ce n'est pas un hasard si, à l'exception de quelques rares toiles

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