dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)
25. Gyula Derkovits (1894 -1934) : Concert. 1921 - 1922. Derkovits Gyula (1894-1934): Koncert. 1921-22. peuple au combat contre le système fasciste et qui, grâce à sa forte organisation, comptait déjà beaucoup de membres, fut liquidé par la police. Le parti social-démocrate, par opportunisme, no se souciait pas de la paysannerie et, avec une perfidie insidieuse, livra la classe ouvrière au pouvoir de l'État. Derkovits voyait tout d'un regard perçant ot comprit la situation. Il pouvait choisir entre la trahison et la lutte qui semblait sans espoir. C'est cette dernière qu'il a choisie. Au début de l'aimée 1930, les organisateurs du parti communiste ne faisaient plus que de rares apparitions dans la mansarde de Derkovits et bientôt ils s'absentèrent définitivement. Les uns furent arrêtés et incarcérés, les autres s'enfuirent à l'étranger. Mais à la mansarde de la Place Hunyadi on no renonçait pas à la lutte, même si l'on restait seul. L'art do Derkovits était toujours avare de paroles, il devient maintenant plus concis encore. Il ne parle, pour ainsi dire, qu'en phrases construites d'un sujet et d'un verbe. Mais il a dos mots de fou. Ses taches nuancées sont aussi légères qu'un souffle, si légères qu'elles semblent flotter. Pourtant, il sait en tirer des formes caractéristiques, tranchantes. Sa composition est toujours sans défaut telle une équation algébrique bien résolue, mais n'a jamais l'air d'être calculée. Il mûrit ses thèmes dans des dessins. L'image, chez lui, surgit presque toujours do la pensée et le thème, pour trouver son expression finale, va prendre corps en vision imagée. Il observe le monde sans cesse, avec des yeux d'Argus, son album do croquis est toujours sous son bras et il dessine tout le temps, partout. Si son écriture inégale et heurtée trahit l'artisan n'ayant fait que trois années d'études primaires, le style de son dessin produit, au contraire, l'effet de 1' écriture d'un homme cultivé qui est habitué à beaucoup écrire. Après avoir caractérisé brièvement les oeuvres de la première et de la seconde périodes, voyons maintenant celles que notre collection avait acquises de la production dos dernières trois années et demie. Elles sont à peu près toutes des chefs-d'oeuvre ou, au moins, des créations qui défient le temps. Le premier tableau de la série, c'est «l'Autoportrait clignant des yeux » peint en 19 30. 22 (M. B. —A. 1933). C'est une toile à dimension réduite et de coupe hardie, où la tête, en plan vertical, partiellement coupée, serrée dans le coin droit, un homme clignant des yeux par suite de la lumière du soleil, nous regarde d'un oeil ; il est soupçonneux, réservé, orgueilleux presque ; ses traits rudes sont à peine ébauchés de quelques coups de pinceau bien trouvés ; ses couleurs sont les nuances de brique feu. Le second tableau est également un autoportrait avec sa, femme. Il a pour titre « Ordonnance » 23 (G. N. IL 1957) et compte parmi ses compositions les plus poignantes quant à la forme et au contenu ; nous l'analyserons parmi les oeuvres dernièrement acquises. «L'Enterrement » 24 (G. N. B. 1951) ot le «Marchand de l'oissons » 25 (G. N. H. 1957) font partie des oeuvres qui •M. Gyula Derkovits (1894-11)31): Eue. 1927. Uurkovitb Gyula (1891-1931): Ucca. 1927.