Technikatörténeti szemle 12. (1980-81)
TANULMÁNYOK - Lázár Endre: Un pionnier du cinéma d’origine hongroise: Georges Demény
membre de l'Académie des sciences qui a généralisé l'emploi des appareils graphiques dans l'étude des phénomènes physiologiques, et contribué dans une mesure importante au développement de la choronophotographie. Cet illustre physiologiste était alors (de 1882 à 1894) le directeur de la station physiologique du Parc des Princes où Demény devint son adjoint. Georges Sadoul, qui a consacré tout un chapitre aux „essai de Marey et de Pemény entre 1889 et 1895" dans son ouvrage fondamental, 2 indique que „Marey remarqua à ses cours cet élève très doué" et que „Demény collabora étroitement avec son maître et joua un rôle de premier plan dans la mise au point du chronophotographe à plaque fixe et à pellicule", (p. 157.) Cette collaboration se révéla non seulement laborieuse car la mise au point de l'appareil se heurtait à de nombreux obstacles techniques, mais les deux savants étaient, tout deux, assez irascibles. (Leurs travaux sont relatés dans un ouvrage de Demény: Les Origines du cinématographe, 1909.) Ils appliquèrent leur appareil surtout à l'étude des expressions du visage (n'oublions pas que tous deux étaient physiologistes!), aussi un professeur de l'Institution des sourdsmuets de Paris eut-il l'idée d'utiliser le chronophotographe pour l'éducation de ses élèves en leur présentant un homme en train de prononcer les mots. Il s'adressa donc à Demény qui réussit à faire une série de prise de vue sur soi-même en train de dire Je vous aime. Sur les douze photos, publiées dans la revue La Nature du 16 avril 1892, nous pouvons toujours voir Demény lui-même, avec sa belle barbe, ses lorgnons et sa cravate-plastron, articuler cette phrase à laquelle il ajouta: Vive la France! Si les sourds-muets ne surent guère en profiter, l'événement était sensationnel: ce fut la première fois que la photographie réussit à saisir sur le vif le visage humain; et cette première apparition de ce que l'on appela ensuite dans la technique cinématographique le gros plan impressionna Edison lui-même. Outre La Nature, L'Illustration, lue dans le monde entier, reproduisit la série. Dans le quotidien Le National, Georges Izambard (1848—1931), également originaire de Douai et professeur, puis ami du poète Rimbaud au collège de Charleville, familier des Demény, commenta en ces termes la découverte de cet appareil baptisé phonoscope par les deux inventeurs: „La femme est souvent volage, l'homme aussi, le collodion l'est moins. Dans dix ans, le volage sera peut-être loin, mais ses lèvres, ses chères lèvres, vous murmureront encore dans votre gyroscope, la phrase, l'éternellement menteuse phrase Je vous aime, qui vous plongea jadis dans les ravissements." (29 août 1891.) Marey fit une communication sur le phonoscope (qu'Izambard appela gyroscope par erreur) à l'Académie des sciences le 27 juillet 1891, et l'appareil fut exposé en juin 1892 au Champ-de-Mars dans une Exposition de Photographie où il fonctionna sans arrêt muni d'un moteur électrique. Le succès fut tel qu'en décembre 1892 Demény réussit à constituer la Société Française de Phonoscope pour l'exploitation commerciale de l'invention. Mais pour alimenter ses appareils de nombreuses épreuves, il avait besoin d'une bonne caméra. Demény entreprit donc une série d'expériences dans ce but, et en octobre 1893 il fit breveter un chronophotographe à came excentrique. Marey s'offusqua du fait que le brevet avait été établi au seul nom de Demény et la rupture survint bientôt entre les deux chercheurs. De nombreux capitalistes défilèrent dans le laboratoire de Levallois de Demény, mais ils considéraient les projections de chevaux, de gymnastes, des portraits comme un amusement d'enfants. Gaumont et Lumière lui ont rendu visite également, mais ce dernier n'a même pas examiné l'appareil; quant à Gaumont, il s'y intéressa de près et essaya d'exploiter, en tant que di-