Technikatörténeti szemle 11. (1979)
TANULMÁNYOK - Makkai László: L'apport de l'Europe orientale a l'évolution des moyens de transport: cheval - étrier - char
sans seile et sans étrier, done trés imparfaite au commencement, mait haute- ment perfectionnée par les peuples nomades des steppes pontiques pendant le premier millénaire avant notre ere.3 La seile de cuir renforcée par courbes de bois fut une invention des Scythes aryens, tandisque l’étrier semble avoir tiré son origine des Huns turcs, quoiqu’un seul exemplaire n’en soit pas connu dans leur héritage archéologique européen. Nous savons quandméme que des étriers de bois (done détruits sous terre) existaient au commencement de notre ere, et encore que la maniére de lancer les fléches en arriére et l’usage de l’épée d’un seul trachant, tellement caractéristiques pour les Huns, sont inima- ginables sans l’étrier qui assure au cavalier la sécurité dans la selle pour accomplir les mouvements nécessaires au maniement effectif de ces armes. La selle de cuir renforcée dans la suite par planches de bois, l’épée d’un seul tranchant transformée en sabre et l’étrier fabriqué désormais de fér signi- fiaient l’apogée de la civilisation des cavaliers des steppes pontiques, apogee atteint par les Avars et par les peuples turcs, parmi eux les Hongrois, aux VIe et VIIe siécles de notre éré.5 Ces peuples passérent aux Francs la connaissance de la selle capable á supporter le poids du cavalier bardé s’appuyant sur l’étrier. Or cet espéce de selle et l’étrier formaient la base technique de la nouvelle maniére de combat monté, ceile des chevaliers occidentaux6, dönt la formation devint actuelle á cause de 1’appauvrissement massif des hommes libres obligés ä servir comme fantassins ainsi qu’á cause de Fimpossilibté croissante de procurer des esclaves pour cultiver les terres des membres de la suite princiére ou royale. Les couches supérieures de l’empire carolingien furent done contrain- tes á asservir la masse des hommes libres ce qui ne fut pas possible sans la formation d’une armée relativement petite mais combative. Cette nouvelle armée de chevaliers vénáit de coincider avec les seuls proprétaires de la terre, voir avec les seigneurs terriens du régime féodal.7 La phrase de Lynn White, devenue proverbielle, exprime trés bien l’importance historique de l’étrier unissant cheval et cavalier: „L’Antiquité avait imaginé le Centaure, le Haut Moyen Age en fit le maitre de l’Europe”.8 II faut quandméme remarquer que les inventions techniques de grande portée ne s’intégrent organiquement dans une autre civilisation, et encore moins provoquent-elles une vraie révolution á la maniére de l’étrier en Occident qu’au cas oú la civilisation réceptrice se trouve dans une situation de erise profonde. Or ce fut le cas de la société franque de l’époque carolingienne. Un autre exemple caractéristique en est la réception occidentale d’une autre invention orientale, ceile du harnais moderne, du collier dönt le nőm mérne (hame en anglais, Kummet en allemand) est d’origine turque et ne parut dans l’Europe chrétienne qu’au IXe siécle, tandisque Ton constate chez les Avars habitant la Hongrie actuelle au VIIe.9 Le fér á cheval, absolument superflu dans le steppe aride et herbeuse, fut inventé par les cavaliers nomades en arrivant dans les régions humides et pierreuses. Nous le trouvons au IXe siécle dans l’Asie Centrale, mais aussi dans la Hongrie du Xe siécle.10 En Occident il ne se généralisa qu’au XIe siécle.10 Le collier et la ferrure multi- pliaient la force de traction du cheval justement á l’époque oú les báteaux chrétiens furent chassés de la Méditerranée par les pirates musulmans et le trafic par terre s’avérait étre le seul possible. Les difficultés des transports européens provoquérent ainsi l’assimilation du harnais oriental plus efficace. Plus tárd cette nouvelle forme de l’attelage permettait l’utilisation du cheval mérne dans le labour. 76