Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 12. (Budapest, 1970)
HOPP FERENC MÚZEUM — MUSÉE FERENC HOPP - Schneeberger, Pierre-Francis: Le rôle des Collections Baur en Suisse
PIERRE-FRANCIS SCHNEEBERGER LE RÔLE DES COLLECTIONS BAUR EN SUISSE Il y a un peu plus de quatre ans, on inaugurait à Genève le Musée des Collections Baur. Ces collections, qui ont été rassemblées au cours d'une quarantaine d'années par un Suisse de Zurich, M. Alfred Baur, comprennent notemment pour la Chine: une importante série de céramiques, des jades modernes XVIII e —XIX e s., et des flacons à tabac; pour le Japon: des porcelaines, quelques grès et des laques, des sabres avec de nombreux ornements de sabre (tsuba, kodzuka, fuchi-kashira, etc.) des netsuke, des textiles, des estampes, etc. Les collections de céramique chinoise, qui constituent le point fort du musée, s'étendent sur un peu plus d'un millier d'années, les pièces les plus anciennes appartenant à l'époque T'ang, les plus récentes datant du début du XIX e siècle. L'intérêt de ce panorama, c'est qu'il offre de cet art, une perspective singulière qui n'est pas celle que nous en donne la plupart des musées ou collectionneurs européens. En effet, pour faire ses achats, M. Baur s'était appuyé pendant plus d'un quart de siècle sur les conseils, la compétence et le goût d'un marchand-collectionneur japonais. La plus grande partie des pièces exposées à Genève proviennent du Japon, et reflètent donc un esprit qui n'est pas toujours celui des Chinois, ni à plus forte raison, celui des Européens. Toutes ces collections sont installées aujourd'hui dans un ancien hôtel particulier d'un quartier résidentiel. C'est dire que nous avons affaire à un petit musée dans un petit pays. C'est aussi le seul qui soit consacré exclusivement aux arts de l'Extrême-Orient en Suisse, une autre collection du même type particulièrement riche en sculptures se trouvant incorporée au Musée Rietberg de Zurich. Or la Suisse n'a pas une véritable tradition dans le domaine des études orientales; nos quelques grandes collections de peintures chinoises ou d'estampes japonaises sont relativement récentes; la Revue d'Études Asiatiques date d'un peu plus de 20 ans; quelques professeurs dans deux ou trois universités ne suffisent pas à assurer une large diffusion des cultures orientales pardelà les cloisons des 22 cantons de notre pays. Il appartenait donc aux Collections Baur, qui constituent le seul centre de ce genre en Suisse romande, d'initier tout un large public aux arts de la Chine et du Japon, encore extrêmement peu connus et souvent mal compris. On peut donc bien penser que dès les travaux d'aménagement du musée, et plus encore, évidemment, après son ouverture, à fin 1964, notre souci didac-