Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 7. (Budapest, 1964)

IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM — MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Egyed Edit: Egy Bacchus jelenetes kárpitról

D'U NE TAPISSERIE AVEC SCÈNE DE BACCHUS La collection de textiles du Musée des Arts Décoratifs de Budapest con­serve une tapisserie représentant une scène mythologique, très aimée à l'époque baroque, ,,Mercure remettant Bacchus enfant aux nymphes". La tapisserie ne porte pas de signature. Le but de la présente étude était d'identifier le dessina­teur, le peintre du carton et l'atelier où fut tissée la tapisserie. La composition de la tapisserie est centrale et dirige l'attention du spec­tateur à première vue sur les personnages principaux de l'action: Bacchus, Mercure et Silène, recevant l'enfant dans ses mains, ainsi que la personne de sa suite. L'attribution de toutes les figures présentes sur la tapisserie, même du paysage de Nysa, correspond à l'image habituelle du mythe. Aussi le riche des­sin de la bordure, symbolisant la beauté de la nature, est-il digne du sujet de la représentation. La bordure harmonise, quant à son dessin et à ses couleurs, parfaitement avec le tableau. Au cours de ses recherches, l'auteur de l'étude a réussi à retrouver la réplique absolument identique de la tapisserie en question dans la collection du Kunsthistorisches Museum de Vienne (N° d'inv. LXXIX/4). L'état de con­servation de la tapisserie de Vienne est meilleure que celle de Budapest; la seule différence entre les deux pièces est que le maître tisserand a utilisé pour le tissage de la tapisserie de Vienne des fils d'or et de métal, tandis que dans celle de Budapest il a remplacé ceux-ci par des fils de soie. Toutes ces concordances permettent de conclure que les deux tapisseries sont du même âge. Celle de Vienne est signée et fait partie d'une série de huit pièces. C'est cette signature qui nous a aidé à déterminer la tapisserie du Musée des Art Décoratifs de Budapest. Selon la marque de la ville se trouvant sur les pièces du cycle de Vienne, le lieu de leur confection est Bruxelles et le tisseur est marqué par les initiales I. V. D. B., que l'on doit interpréter comme le nom du maître Ian van der Borght (ou ailleurs Borcht), qui sur quelques tapisseries écrit son nom aussi sous la forme latine de Castro. Ian van der Borcht provient d'une ancienne famille d'artistes; on rencontre son nom pour la première fois en 1676, et il figure sur liste de la guilde jusqu'en 1707. Sur la tapisserie de Budapest on ne trouve pas même les traces d'une marque de peintre, mais il fait défaut aussi sur les pièces du cycle de Vienne, à l'exception d'une seule qui porte la représentation d'Apollon en dieu soleil auquel les quatre „Saisons" présentent un sacrifice. C'est sur le socle de l'autel qu'on lit la signature de L. van Schoor. Le fait que les bordures de toutes les pièces de la série sont uniformes, et que les mêmes personnages figurent sur plusieurs tapisseries, permet de conclure que toute la série a été exécutée, y compris la tapisserie de Budapest, ainsi que celles de la Résidence et du Musée National de Munich, d'après les cartons du maître flamand Ludwig van Schoor, qui dût être né vers 1665. Il dessina souvent des cycles entiers, mais aussi nombreuses de ses tapisseries isolées sont conservées dans des col­lections publiques et particulières. En dernier résultat nous constaterons que le carton de la tapisserie de Budapest ici étudiée a été peint par le maître flamand Ludwig van Schoor, et qu'elle a été tissée dans l'atelier de Bruxelles de Ian van der Borcht, dans les années 1700. 3 Iparművészeti évkönyv VII. 33

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