Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 7. (Budapest, 1964)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM — MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Szabolcsi, Hedvig: Deux commodes Transition des ateliers d'Oeben et de Riesener
prototypes des meubles, surtout des commodes, de style transition se transformant du style Louis XV et devenant plus classiques. Oeben, qui ne fut promu maître qu'en 1761, et qui deux ans plus tard était déjà mort, avait laissé relativement nombreuses oeuvres non signées. A notre avis la commode ici analysée a du être l'une des commodes ,,à la grecque" les plus anciennes d'Oeben, peut-être l'une de celles qui précédaient même ses commodes Transition. Le cercle ou nous retrouvons les analogies des divers détails de la commode est celui des élèves d'Oeben qui ont appris dans l'atelier de leur maître les formes de base et les ornements des meubles. Ceci est particulièrement valable pour les bronzes, étant connu que l'atelier d'Oeben a utilisé des bronzes exécutés dans l'atelier même, et que les modèles de ses bronzes furent utilisés même après la mort du maître. Nous signalerons le fait que Riesener par exemple, le grand élève qui prit la succession d'Oeben, travailla jusqu'en 1767, lorsqu'il fut lui-même promu maître, dans le style d'Oeben et qu'il signa ses oeuvres du nom d'Oeben. 10 Nous basons la supposition selon laquelle la commode serait sortie de l'atelier dirigé par Oeben lui-même sur le fait qu'elle conserve dans sa structure et dans ses décors de filets ondulés beaucoup de traits de l'héritage du style Louis XV. Après la mort d'Oeben ce trait disparaît avec le temps sur les créations de son atelier qui continuait pendant un certain temps à travailler. C'est dans l'essentiel un type analogue au précédent que représente la deuxième commode que nous nous proposons de présenter. 11 Sa matière est un chêne plaqué de bois de rose. La marqueterie est en palissandre et en érable et poirier colorés. Elle est montée sur des pieds bas cambrés. La façade est verticalement compartimentée en trois panneaux, la surface est légèrement mouvementée, les angles fronteux sont arrondis. Conformément au type de commode Transition, les tiroirs s'étagent sur trois rangs: deux larges tiroirs dans le bas, surmontés d'un rang de trois tiroirs qui constitue la frise de grecques en bronze doré sur fond d'érable bruni en vert. L'ornementation du plan frontal des deux tiroirs inférieurs est homogène. La façade est verticalement compartimenté en trois champs encadrés d'un large bandeau. La riche marqueterie consiste en rhombes aux côtés légèrement arqués, liés aux points de contact par une petite bande horizontale et renfermant chacun une fleur à quatre pétales. Les angles frontaux sont ornés de pseudo-moulures. Les côtés sont comme la façade. Son riche décor de bronze consiste, sur le rang des trois tiroirs supérieurs, d'une frise de grecques, des chutes en forme de tête de bélier, sur chacun des tiroirs inférieurs deux poignées en forme d'un riche feuillage et une entrée de clef, et dans le bas un décor ajouré. Les sabots sont en griffe et les genoux sont ornés d'un bronze en forme de feuille. Le dessus est un marbre assez récent. La commode faisait autrefois partie de l'ameublement du Hamilton Palace et fut vendue plus tard eux enchères, ce qu'indique la vignette se trouvant sur le dos du meuble et portant le texte „Hamilton Palace 1265". C'est à la vente de l'ameublement Hamilton, ayant eu lieu à Londres en 1882, que l'acquit en même temps que d'autres meubles des Hamilton, la Comtesse 10 A la recherche des vrais Oeben. D'après André Boutemy. Connaissance des Arts, Sept. 1960, p. 35. 11 No. d'inv. 62.267.1, haut.: 92 cm, larg. : 142 cm, prof.: 64 cm.