Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 5. (Budapest, 1962)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM - MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Ivánfy Balogh, Sára: Les principes de Joseph Rippl-Rónai sur l'art décoratif — d'apres quelques-unes de ses lettres inédites
à percer les bourgeons dont, plus tard, son art fera épanouir les merveilleuses fleurs. C'est avec une perséverence tenace qu'il apporta aux gens tout ce qu'il trouvait de beau et de nouveau, et qu'il attendit avec intransigeance que le temps en s'écoulant, fasse son oeuvre et permette au public d'adopter de nouvelles tendances artistiques. 7 Les membres de ce petit cercle sont aujourd'hui de grands noms : Maillol, Valloton, Vuillard, Bonnard, Denis, etc. et Natanson, directeur de la Revue Blanche, éditeur d'art, faisant autorité, qui jouait un rôle prépondérant dans le monde artistique de ce temps-là. C'est à ce milieu, celui des post-impressionnistes que Rippl-Rónai s'assimile, et c'est de là que se développe son art. On y parle beaucoup de l'art décoratif, ce qui n'est pas sans résonnance sur la personnalité artistique de Rippl-Rónai. En dehors de la peinture, les artistes de ce cercle s'occupent aussi souvent d'art décoratif. C'est précisément sous l'influence de Maillol, un des plus grands sculpteurs français, qu'il se mit à la broderie, écrit-il en 1907 à Béla Lázár, textuellement ceci : « en voyant mes dessins décoratifs, il s'écria avec son accent français teinté d'espagnol : quelles belles broderies on pourrait en faire ! » 8 Et pourtant Maillol s'y connaissait, ayant lui-même commencé sa carrière si riche en succès par le tissage de tapisseries, même si l'intérêt qu'on lui porte et la valeur qu'on reconnaît aujourd'hui à ses oeuvres ne se rattachent pas aux objets d'art, qu'à ses débuts difficiles il avait envoyées au nouveau Salon du Champs de Mars. 9 Afin de caractériser les dons de Rippl-Rónai pour l'art décoratif, le plus opportun sera peut être de nous occuper du point de vue qui nous intéresse, des dix ans de sa vie si riches en impressions (il a même organisé une exposition portant ce titre), 10 en tentatives, travaux et en succès : il s'agit des années entre 1889 et 1900. Une comparaison qui n'est peut être pas forcée nous vient involontairement à l'esprit lorsque nous nous proposons d'esquisser brièvement par des chiffres et des événements cette période comme fond de la carrière ascendante de Rippl-Rónai, celle des lignes des plombs de son carton pour un plafond vitré ou du caractère « cloisonné » de sa peinture, c'est-à-dire de sa vie et de son art mouvementés et variées. 1899 : Échappant à l'emprise de Munkácsy, il se rend à Pont-Aven, ayant appris que, Serusier en tête, un art nouveau s'y constitue : le « Groupe des Nabis », celui des prophètes de l'art nouveau — parmi eux Gauguin — accueillent Rippl-Rónai comme le premier artiste non-français, sur un pied d'égalité total. C'est alors qu'il fait la connaissance du peintre écossais James Pitcairn Knowles, avec lequel il se lie d'une solide amitié qui durera 7 Petrovics, E. : Rippl-Rónai József. Művészet, 1906, p. 117. 8 Lázár, B. : Tizenhárom magyar festő (Treize peintres hongrois). Budapest, 1912, p. 192. 9 Sur la création du Salon du Champs de Mars v. Rippl-Rónai József emlékezései, p. 65. 10 L'exposition intitulée «Les impressions de József Rippl-Rónai 1890 —1900» a été inaugurée le 22 décembre 1900, dans la grande salle de l'Hôtel Royal à Budapest. Genthon, I. : op. cit., pl. 21. Lyka, K. dans le chapitre « Művészi díszítés » (Décoration d'art) du catalogue de l'exposition, écrit sur le salon de Monsieur Bing, millionnaire parisien. M. Bing chargea les nombreux artistes réunis dans son salon de faire les projets de l'ameublement complet de pièces entières. Parmi ces artistes se trouvait aussi un hongrois, Joseph Rippl-Rónai, qui s'est brillamment acquitté de ces sortes de tâches, p. 5 —10. Le Salon de Bing, créé à Paris en 1895, ainsi que toute cette tendance artistique s'appelait l'Art Nouveau. Dekorative Kunst, 1898, chapitre «Moderne kunstgewerbliche Ausstellungen. »