Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)

Árpád Somogyi: Nouvelles données sur la staurotheque byzantine d'Esztergom

tation et son niveau technique. Cet art byzantin provincial était la serre chaude, le sol mûrissant de l'art post-byzantin. Le cadre pose encore deux problèmes principaux qui demandent à être élucidés. La première question est de savoir à quel atelier il faut l'attribuer, et l'autre, quand il a été exécuté. Pour répondre à ces questions, il faut con­sidérer la composition et l'ornementation du cadre. On sait que le cadre de la staurothèque d'Esztergom est constitué de quatre plaques principales qui portent des ornements alternant et se répétant : des représentations de saints, des arabesques, des champs oblongs et des cabochons ajourés à entrelacs. Les inscriptions grecques nous invitent à chercher leur origine plutôt dans la sphère de l'orthodoxie grecque que slave, ce qui n'exclue nullement que la recherche de l'histoire de ces motifs ne pourrait nous conduire dans les aires de l'orthodoxie slave également, Même, on constatera que c'est dans cette sphère que se trouvent les analogies les plus anciennes des cabochons à entrelacs et des champs oblongs d'inspiration islamique. C'est justement la mise à jour de l'origine de ces cabochons à entrelacs qui permettrait de résoudre les deux problèmes du cadre de la staurothèque. On constate que l'arabesque d'origine islamique s'était introduit dans les Balkans déjà au Moyen Age, ce qui fut facilité par les produits de l'art du métal parvenus dans ce territoire de l'Orient. Par exemple les plats livrés par les fouilles de Mezek sont eux aussi d'origine orientale, et selon Gaston Migeon, ils sont arrivés dans les Balkans encore au haut Moyen Age 32 par les routes commerciales reliant l'Orient et l'Occident. L'arabesque ordonné autour d'un centre du plat de Mezek nous présente un motif ornemental ancien de l'art islamique. Cette ornementation d'ordonnance centrale a, dans le territoire des Balkans, pris racine déjà au XII e siècle. Le monument le plus ancien de ce motif d'entrelacs d'inspiration orientale est, dans les Balkans, la porte de bois du monastère de Rila du XII e siècle. Au centre des divers champs de la porte de bois divisée en dix panneaux carrés, est situé, dans un champ saillant carré encadré d'entrelacs, un cabochon en forme de boule, également décoré d'entrelacs. C'est un long chemin qui mène de ce monument ancien jusquà l'art du cadre d'Esztergom et aux créations d'une conception et d'une ornementation analogues. Il ne nous appartient pas d'énumérer tous les monuments qui nous en sont parvenus, notre but principal est de mettre en rapport avec le cadre de notre staurothèque ses analogies les plus marquantes, permettant de justifier sa datation et le lieu de sa pro­venance. Cherchant la place de l'ornementation du cadre de la staurothègue d'Esztergom, il convient de citer dès à présent, comme l'une des analogies les plus anciennes,le nimbe d'une des icônes représentant la Mère de Dieu de l'église Saint-Clément d'Ochrida. 33 Le nimbe de l'icône accuse une parenté avec notre cadre non seulement pour le dessin des motifs mais aussi pour leur agencement. Des champs d'arabesques plus au moins rectangulaires alternent sur le nimbe avec des cabochons. Ce qui nous frappe avant tout, c'est qu'on re­trouve sur le cadre de la staurothèque et sur le nimbe de l'icône d'Ochrida une composition de rinceaux entrelacés conçue de la même manière, aussi les cabochons encastrés entre les champs quadrangulaires montrent-ils le même rythme. Même les détails y sont identiques. Sur les champs d'arabesques 32 Gaston, Migeon : Orfèvrerie d'argent de style orientale trouvée en Bulgarie, Syria. 1922. 141 — 144. 33 Myslivec : Ikona, Praha, 1947.

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