Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)

Árpád Somogyi: Nouvelles données sur la staurotheque byzantine d'Esztergom

Le dessin à ligne de points se trouvant dans le fond des alvéoles peut, sur le revers de la staurothèque, être nettement distingué. C'est sur cette plaque de fond ainsi préparée que l'orfèvre byzantin a commencé la seconde phase du travail, l'exécution des murailles de cloisons. Les détails émaillés défecteux de la staurothèque, tel l'ornement géométrique encadrant l'icône, qui jusqu'au démontage était caché par le ruban du cadre appliqué, permettaient de nous former une opinion rassurante sur la technique avec laquelle les murailles de­cloisons furent exécutées. Nous avons pu constater que les murailles de cloi­sons sont, en même temps que l'émail, au cours des siècles tombés des alvéoles détériorées. Nous n'avons trouvé dans les parties abimées aucun endroit où seul l'émail serait resté à sa place. 11 n'existait à ces endroits pas même les traces d'une soudure ni d'un rivetage décrit par Bock. Aussi convient-il de noter que les chercheurs ont fait les mêmes observations sur d'autres travaux d'émail cloisonné également. Par exemple, Mme Magda Oberschall, dans son étude sur la couronne de Constantin Monomaque écrit, que dans les détails de celle-ci les murailles de cloisons n'y furent pas soudées, mais seulement emboî­tées. 22 On voit donc que sur la staurothèque les murailles des cloisons n'étaient rapportées que par l'émail, ce qui résultait que les murailles sont retombées avec l'émail. Quant au procédé technique, il semble que les murailles de cloisons mises à leur place, furent, après l'exécution de quelques alvéoles, remplies d'un émail pulvérisé de la couleur désirée. Après la fusion, puis le raidissement de l'é­mail, les murailles constituaient avec la pâte de verre un conglomérat organique. La plaque centrale de la staurothèque n'a, par ailleurs, pas été partout exécutée avec la technique de l'émail cloisonné proprement dite. Quelques détails y sont faits avec la technique de l'émail champlevé, tels le bois de la croix de la «Descente de croix» et quelques menus détails, par exemple les nimbes de St. Jean et de St. Constantin, etc. L'émail remplissant un champ plus étendu n'est, à ces endroits, pas compartimenté en cloisons, mais il est emboîté dans des alvéoles, c'est pourquoi on ne peut le nommer émail cloisonné. Les inscrip­tions sont elles aussi exécutées avec la technique de l'émail champlevé. Ce type constitue une transition entre l'émail cloisonné byzantin et l'émail champlevé de l'époque romane, procédé qui unit la technique cloisonné d'une part et d'autre part les propriétés de l'émail champlevé de l'époque romane. Sa parenté avec l'émail cloisonné se manifeste dans le fait que les cuvettes furent, comme les alvéoles de l'émail cloisonné, creusées dans le métal, donc en le martelant ou en utilisant le fer façonné. Les cuvettes ainsi produites sont, en dehors de celles des inscriptions, toutes de la même profondeur que les alvéoles de l'émail cloisonné. Les cuvettes ne sont pas compartimentées, ce qui indique déjà la technique de l'émail champlevé de l'époque romane. Alors que la plaque centrale présente au point de vue de sa technique, des traits identiques avec la couronne de Monomaque, l'exécution artistique de l'émail présente des différences essen­tielles. Sur les plaques de la couronne de Monomaque, par exemple, les murailles sont plus minces, plus fines et dessinent des formes plus variées. Elles ne sont pas aussi serrées que dans certaines représentations de la staurothèque. Les lignes trop encombrées du drapé des vêtements qui nous frappent dans plu­sieurs détails de la staurothèque, n'existent pas sur la couronne. Les deux compositions de la staurothèque, le »Chemin de croix« et la «Descente de 22 Bárány-Oberschall y Madeleine : Konstantinos/. Monomáchosz császár koronája. (La couronne de l'empereur Constantin Monomaque). Budapest. 1937. p. 14 et 59.

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