Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)
Hedvig Szabolcsi: Deux commodes de laque françaises d'époque Louis XV. au Musée des Arts Décoratifs
avec, sur la façade et les côtés des décors peints en or et en argent. Comme la première commode, elle a, conformément au style Louis XV, de hauts pieds cambrés, elle ouvre à deux tiroirs et sa surface est doucement bombée. La façade est coupée en trois compartiments par une monture de bronze doré d'un dessin chantourné, et ornée de branchages de fleurs et de feuilles. Le compartiment central en forme de cartouche porte un bouquet de fleurs lâchement assemblées, de couleurs or et argent, avec de minces traits de pinceau très fins. Les compartiments latéraux figurent également un bouquet de fleurs chacun, au bas l'un avec un oiseau et l'autre avec une pagode. Les deux côtés sont eux aussi ornés d'un bouquet de fleurs semblable (fig. 8). Les montures de bronze sont, dans leurs détails, analogues à celles de la commode de Delorme (fig. 9)., mais elles sont autrement composées et obtiennent sur le fond de laque d'un noir pur un accent plus vigoureux. La monture de bronze joue un rôle décisif dans la composition et détermine, relativement aux principes de ce style, l'ordonnance de la façade. Les divers éléments de la monture sont, malgré leur richesse, composés avec une grande économie. L'accent porte sur la façade, sur le tablier d'une ligne ondulée, sur les poignées et sur l'entrée de serrure supérieure, procédé qui correspond et aux parties accusées de la structure de la commode et aux demandes de sa fonction. Comme la commode de Delorme, elle est recouverte d'une plaque de marbe blanc poli, exécutée postérieurement. Ce meuble ne porte pas d'estampille, donc la question se pose de savoir qui était l'auteur de la commode. 11 convient avant tout de préciser qu'il est très difficile d'identifier avec une certitude absolue les maîtres des meubles baroques français non estampillés, à plus forte raison que les marchandsmerciers, dirigeant le goût des ébénistes, exercèrent une influence considérable sur leur travail, et que les panneaux de laque ne furent pas exécutés par l'ébéniste lui-même. Ses motifs et leur exécution technique ne sont donc pas des critères déterminant leur origine, pas même dans le cas où des analogies en existent. La même chose est valable, dans certains cas, aussi pour les bronzes. Les ébénistes reçurent dans la plupart des cas les bronzes tout faits directement du bronzier ou bien du marchand-mercier qui fit la commande de l'objet. Même si les bronzes furent faits selon les projets de l'ébéniste lui-même, sa fabrication ayant été très coûteuse, ils n'ont pas été exécutés en un unique exemplaire seulement — à moins qu'il ne s'agisse des plus grands maîtres — et on rencontre fréquentent sur les ouvrages de différents maîtres des montures identiques ou concordant dans leurs détails. Ce sont pourtant ces circonstances, en apparence incertaines, qui nous aident dans le cas présent à identifier le maître de notre commode. Les commodes de laque Louis XV. publiées clans la littérature diffèrent de notre commode quant à leur architecture, au type des laques et au caractère des montures de bronze. Nous en connaissons une seule exception estampillée, et c'est la commode du Musée Victoria and Albert de Londres qui porte l'estampille de JOSEPH, et qui nous fournit une analogie (fig. 10). 13 La structure de ce meuble présente le même type de commode Louis XV, aux pieds hauts et à deux tiroirs, que la nôtre. Sa surface est exécutée 13 Verlet, Pierre : op. cit. Pl. VII. Sa description se trouve sur les p. 122 et 123. Dimensions : hauteur : 86 cm : longueur : 126 cm ; profondeur : 61 cm. 2 H