Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)

Judith Koós: Un livre rarissime italien du XVIe siecle au Musée des Arts Décoratifs: le thesauro de serittori

exerçant à Florence entre 1487 et 1489, — a composé selon le même type sa marque typographique en inscrivant ses initiales Y H s clans un cercle, dans la partie supérieure du champ rectangulaire. 35 C'est encore ce type qu'on voit dans les marques typographiques des frères Niccolo e Domenico, imprimeurs vénitiens, publiées également par Kristeller. Le modèle le plus directe est cependant là aussi l'ouvrage d'Arrighi (Ogg, 54, 55) où les caractères s'enlèvent sur un fond sans cadre, criblé de points blanc, et qui, tels que les alphabets précédents, présentent, comparés à notre livre, des menues différences de détails. L'alphabet gothique imprimé au positif, sur une surface de page de 95 X 172 mm, de la feuille A21, (fig. 14.) est plus richement orné que les lettres de Dürer d'un dessin analogue. Alors que chez Dürer, en observant les éléments fonda­mentaux de la construction, on voit bien la manière dont il a formé les lettres au moyen de petits carrés superposés et juxtaposés, où on ne voit que les traces de la règle, mais non celles du compas, les extrémités ogivales, les caractères de l'alphabet gothique du Thesauro montrent qu'ils ont été construits avec l'aide d'un compas. On le voit nettement aux empattements et aux angles. Tandis que chez Dürer ceux-ci se terminent toujours en angle aigu — symétriquement ou asymétriquement, selon le type des lettres — dans notre livre les sommets des angles dessinent toujours une ligne arquée. Leur dessin montre clairement les circonstances et le système de leur construction, ce que la feuille A 24 pré­sente en détails sur les pages suivantes. Les feuilles intercalées portent des compositions de racordement de lettres (Tagliente, Ogg, 92), telle la feuille 22 qui présente l'alphabet hébreux (Tag­liente, Ogg 95), avec sur le verso les inscriptions hébraïques. 11 est intéressant de noter qu'alors que l'écriture composée au négatif sur le fond noir criblé de points blancs est le même dans les deux livres, l'inscription explicative se trou­vant au-dessous, qui est chez Tagliente (Ogg, 94) imprimée en cursive et commen­ce par une capitale, est, dans notre livre imprimée en caractères gothiques arrondis, aussi le texte de deux lignes plus long, montre-t-il des divergeances. Le recto divisé en trente compartiments quadrangulaires de la feuille A23 porte l'inscription : «questo alphabetto serue apersi (harabi aphricani turchi et tartari)», qui chez Tagliente est imprimée en quatre lignes et chez Fanti en trois lignes. Le verso répète l'alphabet à texture gothique de la feuille A21, sur une surface mesurant 95 X 170 mm. La feuille suivante A24 (fig. 15.) rehausse la valeur de notre exemplaire non seulement par son contenu, mais aussi par sa rareté bibliographique. La curiosité typographique de la dernière feuille paginée — qui marque en même temps le milieu du livre — c'est qu'elle est cousue dans le livre à l'envers. C'est ici que se trouve le complet alphabet gothique de minuscules, dessiné avec un compas, dont l'analogie ne figure ni dans l'abécédaire d'Arrighi, ni dans celui de Tagliente. Il est logique de le comparer avec l'ouvrage de Dürer, permettant de confronter les deux sortes d'anatomies typographiques du gothique. 36 Dürer publie lui aussi un alphabet gothique orné ressemblant à celui de Fanti, or sa forme primitive remonte aux caractères simples, de sorte que des décors de vrilles viennent s'y joindre. On peut supposer que cette 35 Trévisant : Die italienischen Buchdrucker und Verlegerzeichen bis 1525. Stras­bourg, 1893. PI. 39, 107, et 108. 3G Dürer : op. cit.

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