Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 2. (Budapest, 1955)
II. AZ IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM KUTATÁSAIBÓL - Dobrovits Aladár: Gádor István művészete
figures humaines et animales établissent les fondements de son don de la forme, et il s'engage bientôt dans la voie du réalisme. L'art de Gádor est strictement conséquent. Il est caractéristique de son art qu'il ne se contente pas des résultats atteints, il les dépasse, mais revient toujours aux problèmes résolus plus tôt, en les répétant, pour ainsi dire, à un niveau plus élevé. A partir des années 1925—1928, il s'approche du peuple hongrois et de son art : les formes de ses statuettes de cette période découlent des formes de sa manière précédente, mais elles sont pénétrées de l'amour du peuple et d'un humour humaniste. Ce sont les motifs populaires qui apparaissent sur ses vases et sur ses études de carreaux de faïence, commencées à cette époque, présentant une gamme qui va du style plan jusqu'au bas-relief, études qui serviront de modèle à ses compositions de grandes dimensions de plus tard. Vers 1930. il travaille avec le groupe d'artistes socialistes: cette période est caractérisée par la sculpture et c'est sous le signe du réalisme qu'il y met en valeur les résultats de sa manière précédente, atteints dans le domaine de la forme. Ces œuvres portent les marques de son amour du travailleur conscient de soi-même. Sur ses vases, les éléments figurés seront peu à peu supplantés par 1' ornamentation géométrique conservant les reminiscences anciennes, puis dès 1938, il s'adresse de plus en plus au trésor des motifs de l'art populaire hongrois, à ses plantes et oiseaux, en s'efforçant — au début dans une manière stylisée, et plus tard, particulièrement après la libération — de former un trésor d'ornements réalistes. Pour Gádor, l'ornementation ne deviendra jamais un décor appliqué, elle découle de la forme et de la matière. Le problème de la matière — en premier lieu du vernis — l'occupe fortement. L'utilisation des différentes techniques du vernis en vue de créer une ornementation est un de ses problèmes dominants, ainsi que l'utilisation artistique des techniques spécifiquement hongroises de la céramique. Après la libération son art s'épanouit, montrant une large gamme. Il soulève presque tous ses problèmes anciens. Le sculpteur entre de nouveau au premier plan, tout particulièrement dans ses statuettes faites au tour, dont les sujets sont tirés de la vie du peuple, il utilise cette même technique dans ses statuettes d'animaux également. Ses représentations d'animaux vont la stylisation enjouée jusqu'à la grande plastique d'un effet monumental. Il utilise là aussi les possibilités technologiques du vernis dans la représentation. Depuis la libération il est professeur à l'École Supérieure des Arts Décoratifs où il enseigne toute une pléiade de nouveaux céramistes. En 1955, le plus grand prix artistique, le prix Kossuth lui fut décerné. Il est l'une des plus grandes valeurs de notre art comtemporain. L'art d'Etienne Gádor prouve que le réalisme socialiste n'est pas une question de marques de style extérieures, mais celle de la conception et de la méthode créatrice. Il prouve que le souci de rendre la réalité vue peut être aussi bien mis en accord avec lui que la stylisation enjoué, et que l'ornementation géométrique est aussi justifiée que l'effort d'être réaliste dans l'ornemention. Son art prouve que se rapprocher du peuple est une condition de l'art ; non pas imiter le populaire, mais de la recréer à un degré supérieur. Étienne Gádor prouve que la condition fondamentale de l'art est la conscience artistique, et l'effort de créer des œuvres de plus en plus belles et parfaites, tant au point de vue artistique que technologique. Étienne Gádor est un artiste individuel eminent, qui a ouvert de voies nouvelles pour la production industrielle également. ALADÁR DOBROVITS