Tanulmányok Budapest Múltjából 20. (1974)
A. SZEKCIÓ (Kapitalista korszak) - L. NAGY Zsuzsa: Politikai erők, politikai harcok Budapesten a századfordulótól a második világháború végéig - Manuel CASTELLS (Paris)
tures politiques diverses. C'est ainsi que nous avons pu observer et analyser les luttes populaires contre le programme de rénovation urbaine dans la Ville de Paris (1970-1971), l'activité des comités de citoyens à Montréal (1969-1971), le mouvement de squatters urbains au Chili (1970-1972), et réfléchir sur l'histoire récente du mouvement d'action écologique aux Etats-Unis. 2 Nous résumerons ici les grandes lignes qui ressortent de ces enquêtes, d'abord dans chaque situation spécifique, ensuite dans leur tendance générale. La lutte contre la rénovation urbaine à Paris concernait les habitants de plusieurs quartiers populaires dont les maisons devaient être démolies afin d'y construire des grands immeubles de bureaux et des appartements de luxe, dans le cadre d'un programme public réalisé par les grandes sociétés immobilières privées. L'enjeu concernait à la fois la creation d'un nouveau Paris symbolique, image de marque de la politique urbaine du gouvernement français, l'occupation de la ville de Paris par les classes dirigeantes, l'intérêt des grands groupes financiers, l'aménagement fonctionnel du centre de la région parisienne. De l'autre côté, le droit au logement de quelques dizaines de milliers d'ouvriers (dont un fort pourcentage d'étrangers) et de retraités, inorganisés. Malgré l'intervention d'organisations syndicales et politiques, malgré des mobilisations puissantes, l'enjeu était trop important et la base sociale trop monoritaire pour qu'un effet urbain ou politique ait pu être obtenu. Le programme s'est fait, les mouvements revendicatifs ont été défaits. L'essentiel: la disparité entre l'importance de l'enjeu pour le capital et l'Etat et la faiblesse des organisations intervenants. Par ailleurs, la non-liaison entre la revendication urbaine et l'intervention politique a conduit la première a l'incapacité d'agir et la deuxième aune activité agitatoire non reliée à une base populaire. L'activité des comités de citoyens de Montréal a été dominée par le passage direct d'une revendication urbaine portant sur des enjeux relativement tolérables par le système (équipements collectifs, logements sociaux, hôpitaux etc.. ) et appuyés par une base sociale essentiellement sous-prolétarienne et peu politisée a un mouvement politique municipal essentiellement constitué d'étudiants et intellectuels à forte tendance idéologique. D'où, dans un premier temps, constitution d'un groupe de réforme municipal, mais dont les orientations seront jugées trop timorées par les dirigeants radicaux qui finiront par faire éclater le mouvement. C'est dire que la base sociale et l'enjeu se correspondaient pour déterminer une action de participation citadine et de réforme urbaine qu'il a été impossible de développer par le caractère fondamentalement idéologique du noyau militant à la base de l' organisation , pris dans la contradiction entre leurs objectifs révolutionnaires et le statut structurel des revendications et des intérêts qu'ils avaient à défendre. C'est donc la noncorrespondance entre l'organisation, d'un côté, et l'enjeu et la base sociale de l'autre, qui expliquent la faillite d'un des mouvements urbains les plus puissants qui se soient développés ces dernières années en Amérique du Nord. C'est au Chili de l'Unité Populaire qu'on assiste à une liaison réelle, dans la pratique, des revendications urbaines, de la transformation sociale et de la lutte politique, au sein du mouvement des squatters qui s'est développé depuis 1969 et intensifié en 1970 et 1971 jusqu'à s'étendre a l'heure actuelle a plusieurs centaines de milliers de personnes. Ces squatters ont occupé, illégalement, des terrains urbains, y ont construit leurs demeures, les ont aménagé, résolvant les différents problèmes d'eau, électricité, égouts , écoles, santé etc. . ., et, surtout, se sont donnés une auto-organisation politique qui constitue l'exemple le plus massif qu'on connaisse d'auto-gestion urbaine. Appartenant à toutes les tendances politiques, mais avec une prédominance nette de l'Unité Populaire, ils ont imposé leur présence physique et politique et négocié ensuite avec le gouvernement l'obtention de logements et services. Le mouvement s'est développé sur un enjeu structurel essentiel au système urbain (la proriété foncière urbaine), s'appuyant sur une base essentiellement, ouvrière mais se diversifiant suivant les lignes politiques des organisations intervenantes. Ce sont ces lignes qui ont donné une coloration spécifique aux différentes fractions du mouvement. Or, une enquête approfondie nous a permis d'établir une typologie restreinte de ces lignes politiques et d'analyser les déterminants sociaux de leur succès. Ainsi, la ligne politique2 En 1973, nous sommes en train de réaliser une enquête systématique sur les mouvements sociaux urbains dans l'ensemble de la Région Parisienne, et de constituer un dossier approfondi sur 1'expérience, unique en Europe, des luttes urbaines en Italie (Milano, Roma, Torino, Napoli). 90