Tanulmányok Budapest Múltjából 14. (1961)
Barta István: Az 1831. évi pesti koleramozgalom = L'agitation qui a accompagné l'épidémie cholerique de l'année 1831 445-470
megütköztek a támadókkal, számos sebesülés történt, 91 sztrájkolót bebörtönöztek, de napokig tartott, amíg a mesterlegények mozgalmát sikerült valamennyire lecsillapítani, — Az ügyre vonatkozó iratok: OL. Kane. ein. 261, 262, 263, 268, 270/1836. I. Barta L'AGITATION QUI A ACCOMPAGNÉ L'ÉPIDÉMIE CHOLÉRIQUE DE L'ANNÉE 1831 L'historiographie bourgeoise a considéré l'agitation qui s'était manifestée en connexion avec l'épidémie de 1831 comme des désordres occasionnels de la populace risque-tout, désordres dont le but n'était autre que le pillage, la gabegie et la satisfaction des instincts destructeurs, et dont les participants ont bien mérité le feu de salve de l'armée et le jugement des tribunaux spéciaux. L'auteur examine l'histoire du mouvement en question sur la base d'un matériel archivistique récemment mis à jour et il constate que cette agitation représente l'un des phénomènes de la fermentation sociale qui tendait à ouvrir la voie qui était fermée quant au développement bourgeois; de ce point de vue, l'agitation était similaire aux autres mouvements de caractère paysan et plébéien. L'action analysée ici s'est formée sur le terrain des mouvements révolutionnaires européens et de la crise intérieure qui allait en s'approfondissant et cette agitation représentait — avec la grande révolte paysanne survenue quelques semaines plus tard — la culmination de la première vague initiale du développement hongrois qui montrait des tendances révolutionnaires. L'auteur expose les symptômes de cet état d'esprit révolutionnaire, en assignant une place dans cette évolution au mouvement qui éclata le 17 juillet. Il fait la distinction entre les deux branches du mouvement, l'émeute des étudiants universitaires, d'une part, et l'action des ouvriers des corporations à Pest, d'autre part, et il fait ressortir l'interdépendance de ces deux facteurs. En ce qui concerne les participants du mouvement des étudiants, respectivement la majorité de ceux qui ont été mis en accusation, il constate que la plupart de ceux-ci ont joué même plus tard un rôle important dans les mouvements progressistes et radicaux. En parlant de l'action des ouvriers artisans, il démontre que celle-ci ne représentait pas une émeute de maraudeurs et éléments subversifs, émeute inspirée par l'occasion seulement et les instincts, mais qu'elle était une tentative organisée afin d'abolir le blocus paralysant les importations et le trafic et prévenir le chômage ainsi que la disette qui menaçaient les ouvriers. L'étude contient des détails desquels il ressort qu'à l'arrière-plan du mouvement il y avait des forces qui essayaient de transformer celui-ci en une insurrection politique. En conclusion, l'auteur est d'avis que le mouvement a tiré son origine d'un terrain révolutionnaire, était inspiré des précédents également révolutionnaires et il estime que — tout compte fait — il représente la manifestation coordonnée de la couche intellectuelle radicale et de la force ouvrière citadine comme force politique et qu'il constitue un des premiers chaînons du développement tendant vers la révolution bourgeoise en Hongrie. 470