Tanulmányok Budapest Múltjából 13. (1959)
Fügedi Erik: Topográfia és városi fejlődés a középkori Óbudán = La topographie le developpement urbain a Óbuda (Vieux-Buda) médiéval 7-56
ils cédèrent leur place peu à peu à des commerçants latins et allemands d'origine occidentale. Ceux-ci apparurent aussi à Óbuda. Citons en guise d'exemple le testament de la veuve du cornes Bors qui, en 1231 contint les dispositions relatives aux 80 marcs et intérêts que la veuve Bors avait prêtés à un commerçant latin de la ville de Óbuda. Pour synthétiser les faits il est à constater que la cité (civitas), centre administratif royal et ecclésiastique au XI e siècle, se constitua à Óbuda la première. A l'influence attractive de ce centre une population agricole s'y était établie, ensuite la voie du commerce subit une modification dont il résulta le développement du marché de Óbuda. Les premiers éléments sociaux urbains à Óbuda furent les commerçants du marché. La présence des commerçants et l'évolution du commerce, ainsi que la formation de la cité et de son marché nous indiquent de concert qu'en 1212 déjà la ville de Óbuda avait tous les critères économiques et sociaux d'une ville. En 1212 le roi fit don de la ville au prélat et lui octroya du privilège sur ce territoire. Donc par cet acte de souverain les habitants de la ville ont été soumis à la juridiction et à l'imposition du prélat. Ce règlement était en opposition diamétrale à l'évolution qui se manifestait à cette époque à l'Occident en forme de garanties données à l'autonomie des villes et à la liberté individuelle de la population. La population urbaine de Óbuda se dressa contre ce règlement et le roi se vit obligé encore dans la même année de confirmer dans un nouveau document la juridiction du prélat. En vertu des dispositions du document même la vente et l'achat des immeubles ont été soumis à l'autorisation préalable du prélat. La population de la ville a continué cependant la lutte et en 1243 a remporté un certain succès, car le roi Béla IV a limité à cette année même la juridiction du prélat. Bien que le juge de la ville eût été nommé par le prélat, le juge délibéra et statua toutefois dans les contestations majeures de concert avec six conseillers assesseurs en chambre, dont les membres étaient élus par les citoyens de la ville. Ce fut le premier résultat obtenu par les citoyens, première étape sur le chemin de l'autonomie municipale complète. Outre la résistance des citoyens, l'exercice effectif des privilèges a été limité aussi par la présence à Óbuda de la résidence royale. Le développement urbain a été favorisé en partie par la présence du château royal car le capitaine du quartier royal était allié naturel des citoyens dans la lutte contre le prélat, mais cet état de choses apporta aussi des entraves à l'évolution libre dans le sens occidental, pareillement aux privilèges du prélat. - * Le roi Louis le Grand voulut mettre fin aux désaccords qui existèrent entre le prélat et le capitaine du quartier royal d'une part et la population de la ville et le prélat d'autre part et, en 1355, il ordonna la division du territoire de la ville entre la reine et le prélat. Cette décision était en opposition complète aux intérêts des citoyens, ayant prévu l'institution sur le territoire de la ville homogène de deux bourgades agricoles sous la compétence de deux juridictions seigneuriales. Les dispositions du document ne prévirent que la division du territoire de la ville entre les deux seigneurs et la mise au point détaillée des rapports entre les deux, mais aucune disposition ne se prononça sur les conditions juridiques des citoyens soumis à ces deux juridictions seigneuriales. Les droits des seigneurs dans la ville n'étaient limités que par les dispositions du document de 1243, mais ce fut plutôt le prélat qui était touché par ces stipulations restrictives. Il est inutile de souligner davantage que ce règlement était en complète opposition non seulement avec l'évolution générale européenne, mais également avec l'urbanisme hongrois médiéval. En 1355 toute possibilité d'un progrès vers le statut d'une «franche ville libre et royale» évanouit à jamais pour Óbuda ; dès la fin du XIV« siècle la ville connut une décadence lente, et baissait au niveau d'une bourgade de province. 55