Tanulmányok Budapest Múltjából 13. (1959)
Mályuszné Császár Edit: A Budai Népszínház és közönsége = Le Théatre populaire de Buda et son public 261-314
cette raison, dès l'ouverture du théâtre, il a proclamé que des représentations seraient organisées pour le grand public incapable de subvenir aux frais du billet de théâtre. Ce fut une idée sociale et peu commune à cette époque. Pour trouver les motifs psychologiques de cette décision il faut remonter peut-être jusqu'à l'enfance pleine de misère du jeune directeur, lorsque le garçonnet d'aspect minable s'était glissé furtivement dans le théâtre de Nagyvárad. Pour Molnár, la sensation la plus grande était le spectacle du théâtre, il voulut que d'autres pauvres en bénéficiassent également. Les bons correspondants étaient distribués par la municipalité. Avec le temps cette oeuvre culturelle de Molnár prit fin du fait de la situation pécuniaire précaire du théâtre, mais cependant les pauvres avaient joui de maintes séances intéressantes. Le programme a été sélectionné d'une manière telle qu'une pièce patriotique ou mimoplastique a été donnée, accompagnée d'un numéro musical et d'une comédie. Quelques actes de drames historiques de Szigligeti ou de Jókai etc., des scènes impressionnantes, plastiques, quelques danses hongroises, des scènes de drames lyriques populaires célèbres avec un mouvement de masses se succédèrent à tour de rôle. Pendant plus d'un an les humbles de Buda avaient chaque mois joui une ou deux fois du bénéfice leur accordé par Molnár. I/'autre idée dont Molnár était animé était son intention d'assurer les moyens de réussite aux auteurs négligés au Théâtre National ou à ceux qui n'y avait pas même essayé de percer. Ses efforts ont eu pour résultat que quelques jeunes auteurs d'un cercle connu sous le nom Auteurs de «Kávéforrás» (nom d'un café de Pest) ont débuté dans son théâtre. Ces auteurs cultivèrent toutefois à beaucoup près le genre du drame lyrique populaire tant désiré, ils s'intéressèrent plutôt au drame historique et à la comédie de moeurs. Lorsqu'il se firent déjà à la routine du drame, le Théâtre Populaire de Buda avait déjà fermé sa porte. Il n'y avait même en Hongrie tant d'auteurs dramatiques débutants que les drames lyriques populaires de ceux-ci auraient pu remplir le programme d'un théâtre, dans une époque où il n'était pas de coutume de donner la même pièce en série plus que quatre ou cinq fois. Il manquait de drames lyriques populaires. C'était surtout pendant la saison d'été que du fait de l'air excessivement accablant du petit théâtre bas, la recette de Molnár a été décimée. Pour se tirer d'affaires pendant l'hiver de la deuxième année il s'est risqué dans l'opérette française et s'est essayé à la musique d'Offenbach. Molnár n'aimait pas l'opérette, mais avait la conviction qu'il dût remplir une mission par son théâtre et pour le sauver il a décidé à risquer tout. Il a donc commencé les répétitions de la grande opérette « Le père Dunanan» . Ce fut pour la première fois dans l'histoire du théâtre de la Hongrie qu'une pièce était jouée en série. Depuis le décembre jusqu'à l'été de 1863 le Théâtre Populaire gagnait sa vie par la représentation de cette opérette. Pendant la durée de direction de Molnár l'opérette a été jouée cent fois en tout. Grâce au succès financier, en 1863 Molnár a pu se rendre pour un voyage d'étude à Paris ayant laissé le théâtre sous la direction d'un groupe d'artistes de confiance. Paris était la première grande ville qu'il a vue. Le metteur en scène si compétent était surpris par rillumination et la belle ordonnance de la ville et même dans la tenue et marche des agents de police il admirait l'élément décoratif. Il ne parla pas le français, il chercha donc en premier chef dans les théâtres le spectacle et ensuite les pièces déjà connues en sa patrie. Avec une attention passionnée il suivit le cortège des grandes masses représentant une campagne au Châtelet, dans le domaine du drame il fut saisi par le jeu d'un romantisme quelque peu suranné de Lemaître. Par le canal des connaissances il fit acquisition de quelques opérettes d'Offenbach et d'appareils de projection, à l'aide de ces derniers il se proposa d'évoquer «des images fantômes» devant les yeux émerveillés des gens de la capitale hongroise. De retour de Paris la saison d'été et du début d'automne n'était pas trop prospère malgré le patronage de la jeunesse enthousiaste « des images fantômes» . Dans une situation délicate il avait préparé la première de la grande nouveauté 311