Budapest Régiségei 22. (1971)
TANULMÁNYOK - Nagy Tibor: Kőfaragás és szobrászat Aquincumban 103-160
T. NAGY TAILLE DE PIERRE ET SCULPTURE À AQUINCUM SCULPTURE DES STÈLES FUNÉRAIRES Les primières vestiges de l'usage des stèles funéraires à Aquincum se retrouvent dès le milieu du I er siècle. C'est la garnison du camp des troupes auxiliaires de Buda de l'époque de Néron et de Vespasien, Vala Hispanorum I, qui nous légua lès stèles funéraires les plus anciennes. Les stèles funéraires de cette troupe de cavalerie se rattachent aux stèles de Borbolya aussi bien par leur composition que par le choix des scènes secondaires. Elles se divisent en deux variantes : 1. La première se caractérise par la richesse de l'encadrement architectural (fig. 1) et rappelle la stèle funéraire de Ti. lui. Ruf us de Borbolya (Walbersdorf), l'oeuvre d'un maître de formation italique. L'autre variante est représentée par la stèle funéraire de Ti. Claudius (fig. 2—3.), à la quelle l'encadrement architectural fait complètement défaut. Ces stèles funéraires furent réalisées par l'atelier de Vala qui fonctionnait probablement dans le vicus auxiliaris, et qui, dès la fin du siècle, travailla aussi pour la classe dirigeante de la population locale. Les stèles funéraires des soldats de la legio II adiutrix et de la troupe de cavalerie adjointe, tombés à l'ennemi dans les combats de 92—93, reflètent l'enrichissement des formes de la scuplture des monuments funéraires de l'époque tardive des Flaviens. Ces pierres, mises au jour sur l'ancienne place Vigadó à Buda, ne sont pas à attribuer à un seul atelier. Le fragment portant un buste et sous celui-ci une figure équestre (fig. 4.) doit être l'oeuvre de l'atelier de Pala, lequel continua à travailler après le départ de la troupe hispanique, alors que les stèles funéraires des légionnaires (fig. 5—8) furent exécutées par les artisans tailleurs de pierre (fabri), ayant une expérience de plusieurs dizaines d'années, de la légion à effectif complet détachée à Aquincum. C'est dans le second groupe des monuments de pierre qu'apparaissent, pour la première fois à Aquincum, la représentation du portrait en pied du défunt et le type de stèle ornée d'une couronne de lauriers, représentation préférée au II e siècle. La stèle funéraire de grandes dimensions de Reginus (fig. 9) réalisée d'après des modèles du Norique est indépendante des ateliers locaux de i'ala et de la légion. La stèle funéraire de M. Val. Fidus, soldat de la legio X Gemina, dont la date d'exécution se situe entre 102 et 106 (fig. 10) nous renseigne sur la transmission sans faille de la tradition des stèles funéraires à couronne introduite par la legio II adiutrix. Cette stèle à couronne modifiée dans ses proportions servit de modèle aux stèles funéraires de T. FI. Bonio (fig. Il) et de Cusides, soldats de Vala Frontoniana qui devient être exécutées dans râtelier de Vala en activité jusqu'à l'époque de Trajan. La relève de la garnison qui eut lieu vers 106 n'apporta pas de modifications dans l'activité de l'atelier de la légion. Les stèles à couronne du vétéran Ti. Satto, datant des alentours de 110 (fig. 13) de même que celle de Bebius Valens réalisée une dizaine d'années plus tard portent témoignage de l'existence de l'atelier. Les stèles à couronne de T. Tullius, libertus, de même que de P. Albucius et d'Attius Respectus se rattachent à la stèle funéraire de Bebius et marquent la transition aux années 30. Cet atelier travailla à l'époque d'Hadrien exclusivement pour le compte de la classe dominante des canabae, et des éléments affranchis qui firent fortune. Vers 110, un nouvel atelier se constitua dans les canabae. Il fut fondé tout probablement par les vétérans, anciens artisans (fabri). de la legio IL adiutrix, arrivée tout récemment à Aquincum. La pièce représentative de l'atelier est le fragment de stèle ornée d'un buste à coiffure de soldat de l'époque de Trajan (fig. 14). L'activité de l'atelier travaillant pour le compte des soldats et des couches dirigeantes de la population locale peut être suivie jusqu'à l'époque d'Hadrien. L'atelier se rattacha à des influences toutes récentes transmises de l'Italie en partie par l'entourage des ateliers de la stèle funéraire ornée des protomés des Vents (fig. 15). Cette dernière était en rapport étroit avec la stèle de marbre d'un haut niveau artistique (fig. 16) réalisée vers 100 par un maître ambulant très doué et venu tout probablement de l'Italie septentrionale. L'ouvrage faisant preuve d'une brillante compétence technique dans l'exécution délicate des détails, exerça, comme modèle, une influence considérable à Aquincum, au II e siècle. L'importance de cette stèle peut être mise en parallèle avec celle des pierres de Borbolya du I er siècle. Lorsque les anciens ateliers avaient cessé de travailler, les disciples de ce maître ambulant fondèrent un nouvel atelier dans les années 20 et 30 de ce siècle. Le style de cet atelier de l'époque d'Hadrien et d'Antonin est le mieux représenté par la stèle funéraire du clairon Aelius Quintus (fig. 19) exécutée dans les traditions de la stèle du maître ambulant italique, aussi bien dans sa composition 157