Budapest Régiségei 17. (1956)
TANULMÁNYOK - Nagy Tibor: Héraklész bronzszobrocskája Óbudáról 9-44
T. NAGY UNE STATUETTE DE BRONZE D'HERACLES, DECOUVERTE A ÖBUDA Les travaux de terrassement exécutés au printemps 1953 sur l'emplacement d'une briqueterie, sise 41, rue Szépvölgyi, à Budapest, ont mis au jour les vestiges d'une assez grande villa urbana romaine de l'époque tardive. La villa avait été bâtie au Sud de la ville militaire, sur le versant méridional d'une vallée de direction Est —Ouest, protégée au Nord-Ouest par le Hármashatárhegy (Mont des Trois Frontières) et ouverte vers l'Est. Plus loin, vers l'intérieur, dans la partie occidentale de la vallée, sur l'extrémité occidentale de la carrière de Pálvölgy, non exploitée, on avait retrouvé, quelques années auparavant, certains locaux d'une modeste villa rustica, près de laquelle fut découverte, à la fin du siècle dernier, la pierre d'autel de Sep(timius) Iulianus, 1 berger-soldat (miles pequarius) de la legio II adiutrix. Le soldat, vers 220, avait dû garder une partie du cheptel de la légion. Nos connaissances actuelles permettent donc, elles aussi, d'affirmer qu'aux III e et IV e siècles "de notre ère, à l'entrée de la vallée qu'occupent actuellement les rues Szépvölgyi et Pálvölgyi, étaient situées des villas de caractère urbain, tandis qu'à l'intérieur de la vallée, là où elle se rétrécit, se trouvaient, le long de la route traversant la vallée, des villas de caractère rustique, éloignées les unes des autres. Cette route était sans doute un embranchement, né à la hauteur de l'église Újlaki, de la voie Nord—Sud, parallèle à la route de «limes» qui longeait le Danube. Nous nous proposons de traiter ailleurs du fond intégral des monuments archéologiques qui font partie de l'agglomération de villas mentionnées, cet ensemble faisant partie d'une unité historique plus large. 2 Nous ne publierons cette fois qu'une des plus belles trouvailles de la villa urbana sise 41, rue Szépvölgyi : la statuette de bronze d'Héraclès. La statuette dépassant par sa qualité le niveau moyen des petits bronzes provinciaux de la région danubienne, mérite d'être étudiée à part. Les circonstances de sa découverte sont telles que la statuette peut faire l'objet d'une étude particulière sans que nous l'arrachions à l'ensemble des trouvailles. La statuette a été mise à la lumière parmi les décombres du coin Sud-Est de l'aile NordOuest de la villa. Immédiatement au-dessus d'elle, dans la paroi orientale du local, nous avons trouvé une sorte de niche que nous n'avons pas réussie à dégager entièrement en raison de la branche du trou de pilier pratiqué pour poser les fondements de l'édifice moderne. Malgré cela nous pouvons prendre presque pour certain qu'il existait un rapport entre la niche et la statuette de bronze gisant devant elle dans les décombres, et que la statuette fut originairement disposée dans la niche (lararium ?) mentionnée. La statuette est haute de 18,2 centimètres. Elle est faite d'un alliage de bronze et d'étain, ce dernier possédant une forte teneur de zinc. 3 Malgré le grand soin avec lequel la fonte fut effectuée, deux défauts, d'ailleurs à peine perceptibles, peuvent être remarqués au-dessus de la partie droite de la poitrine, et derrière, dans le pli de la jambe droite. Des défauts frappants, nécessitant une réparation, ne sont à signaler qu'à deux endroits, entre les glutaei. Conformément à la pratique généralement répandue dans l'Antiquité, les surfaces défectueuses furent réparées, avant d'être ciselées, avec deux petites plaques de bronze. 4 Une belle patine unie, reluisante d'un vert brunâtre, unique parmi les statuettes de bronze de la Pannonié, recouvre toute la surface du corps nu, masquant heureusement les défauts, d'ailleurs à peine visibles, de la fonte. 5 Sur le bras gauche et sur la surface reparée, visible entre les glutaei, cette patine est d'une teinte plus foncée. 6 Considérant l'uniformité de la mince couche de vernis, on peut se demander si la statuette n'avait pas été enduite, aussitôt après sa fonte, d'un produit servant de protection contre l'oxydation. 7 La statuette d'Héraclès avait été fondue de deux pièces. Le bras gauche avec la peau de lion et la massue fut exécuté d'une forme à part et réuni ultérieurement au tronc. 8 Sur la poitrine gauche, à 1 millimètre du bord de la peau de lion descendant de biais, on distingue dans la ligne étroite montant vers l'épaule les traces d'un travail exécuté antérieurement (il s'agit sans doute du soudage des deux pièces 9 ). De même, la courbe décrite par l'épaule gauche à la hauteur du cou près du bord de la peau de lion jetée en travers de l'épaule (là où la «peau de bronze» delà statuette se retrousse quelque peu), porte la trace d'un soudage antérieur, notamment du limage qui devait préparer la réunion de la %kaiva au reste de la statue. Toutes ces observations nous permettent d'aboutir à la conclusion que le bras gauche, tel qu'il., se présente actuellement, avec la peau de lion ne faisait pas originalement partie de la statuette, mais était ajouté pour remplacer une autre pièce semblable, qui avait été appliquée à la poitrine et à l'épaule de la statuette et qui, pour une 25