Budapest Régiségei 15. (1950)

ÉRTESÍTŐ - Baranyainé Bónis Éva: Jelentés a Fővárosi Régészeti Intézet 1946-47. évi gellérthegyi ásatásairól 333-355

donnée soient creusées dans celles d'une autre époque. Dans plusieurs cas les con­fusions étaient facilitées par la division de l'établissement en terrasses : c'est pourquoi un foyer construit au début de l'âge du fer peut bien se trouver plus haut que le plan­cher d'une maison d'habitation utilisée vers la fin de la période celtique. I,es fouilles de 1946—47 ont mis au jour plusieurs maisons d'habitation aux plans ronds et carrés. Selon le témoignage des trous carrés et des poutres carbonisées (fig 8.), les maisons creusées dans la pente ou appuyées sur les rochers étaient soute­nues par des pièces de bois. Les murs d'argile avaient pour soutien un treillage (fig 14.) ; dans le cas d'une maison bien construite même les traces de la peinture murale ont pu être découvertes. Quant à la recon­struction de la maison n° 16, nous l'avons faite d'après une maison analogue recon­struite par Oelmann à Mayenne (fig 11—12. voir la note 12.). Les foyers des maisons se partagent entre plusieurs types. Dans la plupart des cas le foyer se compose de pierres placées en demi-cercle sur la terre battue (fig 12.). On faisait aussi la cuisine au foyer bien conservé de la maison n° 9, où nous avons découvert une petite grille munie de cinq ouvertures ; les établisse­ments celtiques de Hongrie ne nous avaient fourni rien de pareil (fig 6.). Kn vue d'une exposition organisée par l'Institut d'Arché­ologie ce foyer fut déplacé et reconstruit dans une caisse de bois fabriquée à cet effet. Les fours avaient généralement la forme d'un fer à cheval, le dos rond et une seule cavité à l'intérieur, où leurs parois étaient soigneusement bouchées avec de la boue. Les fours de potier avaient deux cavités : c'est au-dessus d'une grille d'argile percée d'un grand nombre de trous qu'on plaçait les vases à cuire. Il faut encore menti­onner les meules qui représentent le type celtique d'Occident (fig 9.). Parmi les menus objets signalons quelques traces de l'indu­strie des métaux. Le moule d'un anneau (fig 15.) et la garniture à palmette (fig. 20.) d'une courroie qui avaient été des objets usuels des Celtes tardifs ; on en trouve les pendants parmi les trouvailles de tous les centres celtiques. On n'a retrouvé ni d'autres objets métalliques, ni des ustensiles. Kn revanche, les débris de céramique sont très nombreux. Comme nous savons depuis les fouilles pratiquées par L. Nagy au Tabán et à Békásmegyer (note L, 9. et 21.), il s'agit d'une céramique produite par les artisans locaux appartenant à une période tardive de la population celtique. Au Mont Gérard la poterie était également florissante ; ses produits représentent un niveau très élevé. Outre les plats et les vases gris, fabriqués au tour et ornés d'une décoration imprimée, nous avons retrouvé les débris d'un vase d'apparat exécuté avec un soin particulier et peint en rouge et blanc, ainsi que les restes de beaucoup de grands vases destinés à emmagasiner des céréales. Tout bien considéré, les vestiges des Eravisques témoignent d'une agriculture et d'une industrie très évoluées et d'un certain niveau des logements. L'histoire et la vie des Eravisques ont déjà été évoquées par les archéologues hongrois (cf. Budapest története, ouvrage collectif paru en hongrois et plusieurs études à part) . C'est à eux que nous devons le cadre qui est à remplir par les contributions de nos fouilles. De l'avis de ces deux auteurs, les Eravisques furent un peuple illyrien, mais ayant une culture de caractère celtique, qui s'établit prèis du Danube autour de l'an 70 avant notre ère et s'empara aussi des établissements anciens du Mont Gérard et du Tabán. Par suite de leurs relations avec les Boïs, leur culture accuse des influences celtiques bien récentes. Après l'arrivée dans cette région leur Monnaie adopta l'étalon romain. Leur règne semble avoir duré 70 ou 80 ans. Leur héritage reflète aussi la civilisation de la population antérieure. Comme il ressort des dernières fouilles, la colonie des Eravisques fut évacuée d'une manière systématique. Tous les objets utilisables furent transportés ; on ne laissa dans les maisons abandonnées et, dans la plupart des cas, incendiées que les 354

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