Budapest Régiségei 14. (1945)

Gerevich László: Középkori budai kelyhek 333-378

le pied et sur le noeud ou encore plus souvent sur la fausse-coupe du calice. Il faut signaler encore les calices à meneaux qui datent d'une époque antérieure. La plupart des noeuds sont ornés de motifs purement architectoniques (Kajászószent­péter). Si le noeud est modelé de manière à former une tourelle, on obtient un type particulièrement caractéristique, représenté par deux calices du Musée National (l'un d'eux est celui de la famille Nyári), puis par ceux de Keresd, Szelindek, Vurpod, Nyitra et Gyulafehérvár. Cette espèce est appelée aussi »noeud-chapelle«. Les meneaux disparaissent presque entièrement au XVI e siècle. Nous possédons cependant de la pre­mière moitié du XV e siècle un grand nombre de noeud en forme de roues ou de »rotulus«, d'abord des »rotulus« carrés, plus tard rhomboïdes et noueux. Ces formes, héritées sans exception du siècle précédent, cèdent peu à peu la place aux noeuds ornés de fleurettes on pourvus de tranches fermées. Le noeud aux tranches fermée est issu du noeud aux tranches ouvertes où le fuseau est pourvu d'ornements. C'est là un type essentiellement hongrois de même que la fausse-coupe surchargée de décorations. D'une manière générale, le pied du calice est divisé en six lobes. Cette division du XV e siècle a survécu jusqu'au XVI e . La partie supérieure du pied et la tige sont déterminées précisément par le pied à six lobes. Au-dessous de la bordure du pied, bordure datant du XIV e siècle, on place un second rebord haut et poli ou plat et replié. En général la bordure n'a pas de profil compliqué, comme auparavant. La haute bordure appliquée dès la deuxième moitié du XV e siècle, sera générale au commencement du XVI e . Le calice à l'émail filigrane presque complètement refait de l'abbaye de Pannonhalma repose sur un bord haut et poli. Ses »rotulus« révèlent sa date : 1482. Le calice de Muzsna muni d'un émail filigrane et d'une bordure haute et polie est un ouvrage très important qui date de 1508. Le calice d'Ápold se distingue par sa haute bordure polie qui se fait de plus en plus rare vers 1520, comme le prouve le calice de Gyulafehérvár au bord plat, qui date de 1528. Les amorettes très caractéristi­ques pour le style Renaissance, disposées sur son noeud ainsi que sur sa coupe riche­ment décorée de granules confèrent d'ailleurs à ce calice une grande importance pour l'histoire du style décoratif. Sur le calice de la cathédrale de Nyitra la décoration granulée s'allie aux éléments propres à l'art de la Renaissance. C'est à cette époque tardive, aux années 20 du XVI e siècle qu'ie convient de fixer aussi le calice de Budaújlak qui nons fait bien voir la prédominance de l'art de Buda même à l'ombre de la défaite de Mohács. Dans ses ateliers d'orfèvrerie on ne cesse de développer les types et les formes nés en Hongrie auxquels la capitale avait contri­bué par son apport particulièrement pré­cieux. Grâce aux orfèvres hongrois et de leurs élèves étrangers, ces types netarderont pas à pénétrer aussi dans les divers pays de l'Kurope centrale et orientale. Malheureusement pendant cette période de floraison ce n'est qu'un groupe d'oeuvres modestes qui nous permette d'en conclure au rôle de l'orfèvrerie de Buda. Il n'en est pas moins vrai que pour établir l'origine et l'importance historique de plusieurs chefs d'oeuvre de l'orfèvrerie hongroise, il est indispensable d'éclaircir d'abord les questions relatives aux ateliers de Buda. Pour en tracer l'histoire, on a besoin d'une série de travaux préliminaires dont le proche avenir, espérons-le, ne manquera pas de s'acquitter. ILLUSTRATIONS. Fig. 1. — Calice du XIV e siècle dans la trésorerie de l'église Mathias. Conservé auparavant dans la chapelle de l'Hôpital Saint-Jean à Buda. 377

Next

/
Thumbnails
Contents