Budapest Régiségei 14. (1945)

Gerevich László: Középkori budai kelyhek 333-378

Saint-Paul, Casa Mari : Église abbatiale, Crimmitschau : Église paroissiale). Dès lors, les relief ronds jouent un rôle plus modeste qu'au XIII e siècle. Au siècle suivant et surtout au début du XVI e cette décora­tion romane du pied est déjà extrêmement rare. D'autant plus frappante est sa pré­sence sur un calice mis en vente à New­York et publié par nous la première fois. Ce dernier porte le blason au corbeau du roi Mathias. Sa forme trahit une manière assez arriérée : sa coupe basse s'élargit vers le haut et seul son fond arrondi renvoie indiscutablement au XV e siècle. Son noeud est décoré d'un ornement pareil aux »mou­chettes« du style flamboyant ; cela nous permet de fixer cet objet un peu plus tard que la secondé moitié du XV e siècle ce qui prouve aussi l'authenticité du blason royal. Le pommeau noueux dont nous possédons plusieurs modèles (entre autres sur un calice du Musée National) fait ressortir à merveille le dynamisme de la gothique flamboyante. Les motifs décoratifs du calice correspon­dent parfaitement au type qui s'était déve­loppé en Hongrie. Les reliefs du pied font sentir une grande routine de la plastique décorative et leurs formes, propres aux années 1460—70, portent l'empreinte de la renaissance à tel point qu'ils nous suggèrent l'idée d'avoir affaire à une pièce modelée en Hongrie, voire à Buda, puisque les autres parties du calice ne pouvaient certainement pas être fabriquées en Italie. Malgré les détails exé­cutés avec une grande habileté le calice est pourtant d'un caractère essentiellement con­servateur ; sa décoration principale consiste dans les reliefs du pied. Le calice de la chapelle Saint-Jean prouve également que les reliefs de ce genre répondaient aux tradi­tions de Buda et qu'ils étaient appliqués aussi par le maître du calice du roi Mathias. Ces témoignages, si modestes qu'ils soient, nous autorise à attribuer le calice en question à un atelier de Buda de l'époque mathiasienne d'autant plus que la plupart des objets d'art perdus qui sont signalés dans l'inventaire de l'église Mathias, datent précisément de l'époque du grand roi. Beaucoup d'entre eux portent le blason des Corvins et des dates renvoyant à la seconde moitié du XV e siècle. Notre calice semble avoir passé à l'étranger à l'occasion de la vente aux enchères des trésors de l'église Mathias. Pour compléter notre esquisse, il faut noter encore un calice muni du blason des Corvin, qui provient de la trésoerie du comte François Erdôdy ; il fut présenté pour la première fois à l'Exposition d'Orfèvrerie de 1884 à Budapest. 29 Un spécimen analogue qui se trouve à l'église luthérienne de Sárkány fut présenté à l'Exposition du Musée des Arts Décoratifs en 1913. Si le calice Erdôdy peut être placé à juste titre parmi les oeuvres du XV e siècle, on peut affirmer à bonne raison que l'orfèvrerie des dernières decades du XV e siècle se distingue par un goût exquis et plein de modération ainsi que par la justesse des proportions. Cette hypothèse est confirmée aussi par le calice du roi Mathias à New-York. Le second calice d'argent doré et exécuté probablement par un maître de Buda nous ouvre des perspectives entièrement nou­velles. Son sort est pareil à celui du calice de la chapelle Saint-Jean. Après avoir fait partie de la trésorerie de l'église Mathias, il fut emprunté en 1756 à l'église de Budaújlak. Il appartient à la série des calices hongrois surchargés de décorations, dont l'épa­nouissement tombe à la fin du XV e et au commencement du XVI e siècles. Les calices du XV e et du XVI e siècles se classent d'après leur ornement. Les études con­sacrées à la typologie des calices offrent déjà des essais de classements 30 . Ce sont les calices 29 Pulszky­—Radisics —Molinier : Chefs d'oeuvre d'or­fèrverie, Paris, Vol. II, p. 4. 30 Béla Czobor : A kehely — I«e calice, pp. 77, 102, 133, Egyházművészeti lap — Bulletin de l'art ecclésiastique, 1880. I™ année ; Béla Czobor : Egyházi emlékek — Monuments de l'art ecclé­siastique, pp. 562—58 ; Az 1896. évi ezredéves kiállítás eredményei — I^es résultats de l'Ex­position Millénaire, réd, par Alexandre Matlekovits Csdnyi :, A kehelykiállítás tanulságai •— I,es ré­sultats de l'Exposition des calices. Múzeumi és Könyvtári Értesítő. 1913. p. 127 ; Dr. Victor Roth : Az erdélyi kelyhek stílbeli fejlődése — I^e dé­veloppement du style des calices de Transylvanie, Bp. 1913; Dr. Victor Roth: Kunstdenkmäler aus den sächsischen Kirchen. Siebenbürgens I. Goldschmiederarbeiten, Hermannstadt 1932 ; 375

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