Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 20. (1967)
SPRUNCK, Alphonse: Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat im Dienste des Hauses Österreich während des spanischen Erbfolgekrieges
8 Alphonse Sprunck ploi'ées, que jusqu’icy la Reyne de la Grande Bretagne et Messieurs les etats generaux des provinces unies ont surmonté cet obstacle en y envoiant de leurs propres Troupes Nationales, mais qu’il est impossible que cela continüe, et qu’aussi il n’est pas juste que ces deux Etats qui fournissent seuls aux frais de cette guerre, sacrifient encor le Sang, et les personnes de leurs sujets. Enfin, ils alleguent pour quatrieme raison, que la guerre aiant déja longtemps duré, et couté des sommes immenses á la Grande Bretagne et aux provinces unies, les sujets de ces deux Etats n’ont plus les mémes moiens de fournir aux depenses de la guerre et que par consequent la Reyne, et Messieurs les Etats ne pourront pás se resoudre á la pousser offensivement dans un pays oú miile hommes leur couteroient, pour ainsi dire, autant que 2 miile ailleurs, Mais á cela on repond de la part de Sa Majesté Ad 1) Que Ton convient que l’Ennemy a une grande facilité et commo- dité d’envoyer continuellement en Espagne les secours qu’il y erőit necessaires, du moins en Été, car pour en hiver on scait que le passage des Montagnes couvertes de neiges, ne lui fait pas moins d’obstacle, que celuy de la Mer aux Alliez. Mais quand mérne ce passage seroit toüjours également ouvert on ne voit pas que ce seroit une difficulté sufisante pour rebuter ni decourager le moins du monde les Alliez, eile leur a été parfaitement connüe avant de commencer la guerre, et ils n’ont pas laissé de erőire qu’il falloit agir offensivement en Espagne, ils en ont eux mémes formé le project, et ce fut sur leurs invitations et instances, que S. M. se resolut á y venir en personnes), les choses ne sont pas aujourd’hui sur un plus méchant pied qu’alors, au contraire elles sont par tout, et sur tout en Espagne, dans une situation incomparablement plus favorable. Si malgé la facilité que les Frangois ont eüe á envoyer de grosses armées en Espagne, dans le temps que nous n’y possedions pas un pouce de terre, on a bien pü prendre Barcelonne et Gibraltar, et diverses autres places fortes si mérne on a bien pu arracher de leurs mains la Catalogne avec tout le Royaume d’Arragon et celui de Valence, penetrer jusques aux portes de Madrid, et contraindre le Due et la Duchesse d’Anjou á se retirer en Navarre, quelle raison y at il de douter que Nous puissions continuer la guerre avec succés á present que Nous avons des Ports de Mer, et des places fortes et que le Roy de Portugal est entré dans l’alliance. Le Voisinage de la France, et la facilité qu’elle a d’envo'ier des Troupes en Espagne n’est done pas une raison sufisante pour cesser d’y continuer la guerre avec vigueur, au contraire e’en est une tres forte et tres puissante et pressante pour engager á le faire. II n’y a point de milieu á esperer, il faut se resoudre á se voir chasser de l’Espagne, ou il faut s’y maintenir par la force des Armes. C’est se flatter que de pretendre de le pouvoir