Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 20. (1967)
SPRUNCK, Alphonse: Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat im Dienste des Hauses Österreich während des spanischen Erbfolgekrieges
6 Alphonse Sprunck qu’il leur semblera convenir, selon et dans le temps qu’ils verront que la chose presse, mais toutefois sans laisser la Personne du Roy exposée ä aucun risque. Le second point sur lequel je crois devoir m’expliquer est que je suis plus persuadé que jamais (á moins que la conquete de l’Espagne ne se fasse par celle de la France) que la guerre devroit étre offensive en Espagne puisque je scay par les avis conformes qui en viennent, aussy bien que d’autres endroits, que generalement tous attendent que le Roy sóit á la tété d’une armée qui les mette á couvert pour se declarer de son party et tourner les armes contre les frangois, croyant certainement que si les Espagnols voyoient le moindre jour que s’unissant avec l’armée d,u Roy ils peuvent en tirer satisfaction il n’en retournera pas beaucoup en France, car outre l’opposition qu’il y a toujours eue entre les deux Nations les Espagnols sont encore plus irités que jamais des massacres des Atrocitez des injustices et des cruautez qu’ils ont exercées en toute sorte de cas, et ajoutant á tout cela l’exemple de la bonne reception que les Napolitains ont faite aux Troupes de l’Empereur et de la perte de ce Royaume il se peut considerer le bon effect qu’il se fera puisque sans scavoir cecy, la disposition est telle que je la present. Pour ce qui est de la conquéte des Royaumes de Naples, de Sicile et des Isles de la Mediteranée dönt parle le project de Vienne comme des ports de Mer oú il supose qu’on pourroit faire hyverner des Escadres, les puissances Maritimes scaur ont toujours mieux que per sonne oú elles en devront mettre tant par rapport á leurs interéts qu’á ceux du Roy mon Maitre que je considere inseparables et je ne doute pas qu’on aura toutes les complications possibles pour l’lmportance de ces dites Con- quetes puisqu’etant faites le Commerce du Levant restera étably sans les peines et depenses qu’il cause presentement et outre ce le Roy mon Maitre commencera ä avoir quelques revenues lesquelles par consequent pourront diminuer celles que la Reyne fait pour l’assister. Rien selon mon sens ne seroit plus á propos en Espagne que Mr le prince Eugene pour commander sous le Roy toutes les troupes qui com- poseroient son Armée, mais comme ce Prince devroit étre á la tété d’un corps considerable la question est de scavoir d’oú le tirer, c’est ce que je ne crois pas d’une decision facile avant de voir les progrés de Naples et particulierement ceux de la Provence. De Vienne on m’écrit que je ferois bien de conferer avec Vous sur leur project pour scavoir Vos sentimens sur toutes ses circonstances, je suis prés á le faire si Vous le jugez á propos en quoy je suivrai vos ordres comme en toute autre chose. Je scay que l’Envoyé de Genes qui reside á la Haye a dit que l’Em- pereur consentiroit á la vente de Final á sa republique, et je viens de recevoir Lettre de la Cour de Vienne desapprouvant entierement sa supposition et eile me marque que l’on la méprise et prend pour une