Domanovszky Sándor: József nádor iratai I. 1792-1804. (Budapest, 1925)
1799.
culte à suivre l'usage généralement établi dans les mariages entre personnes de différentes religions, de commencer la cérémonie par celle du mari. Monseigneur l'Archiduc de son coté fit lire ce même projet à l'Impératrice, qui lui répondit: qu'elle ne croyoit pas qu'il put rencontrer l'obstacle ; mais que si contre toute attente l'Empereur s'y réfusoit, elle espéroit que je ne voudrois pas pour cela arrêter le mariage. Je supliai Son Altesse Royale de représenter à l'Impératrice, qu'il seroit absolument impossible que la cérémonie eut lieu sans cette assurance de réciprocité, ce que de mon coté je déclarai également aux ministres. Sa Majesté Impériale de toutes les Russies ne fit aucune objection sur ma proposition, seulement Elle fit substituer à la déclaration la lettre ci-jointe en original, que m'a adressé le Comte de Panin, 1 la quelle contenant la même stipulation, remplissoit également mon objet. Puisse-je être assez heureux pour n'avoir rien fait à cet égard qui soit désaprouvé par notre auguste Maître. La préséance du mariage grec n'étant motivé que par ce que c'est ici la religion dominante, et la réciprocité étant établie, il me paroit qu'il ne peut en résulter aucun inconvénient relativement au rang de Sa Majesté. Ci dont je puis avoir l'honneur d'assurer Votre Excellence, c'est que c'étoit la seul moyen de sortir de l'affaire sans occasionner tout au moins un délai, ou peut être même une rupture complette. Tout étant arrangé de la sorte, Son Altesse Royale Monseigneur l'Archiduc par le conseil de l'Impératrice se rendit la veille du Mariage dans le cabinet de l'Empereur de Russie pour lui demander Sa bénédiction. Cette entrevue occasiona une nouvelle explication beaucoup moins orageuse que la première, dans laquelle Paul I. tout en faisant mention de ses prétendus griefs contre nous, s'exprima pourtant d'une manière plus amicale pour la personne de notre auguste Maître. Votre Excellence en jugera par la lettre de l'Archiduc à Sa Maj te que S. A. Roy Ie a daigné me confier. L'Empereur de Russie a paru sensible à la démarche que Monseigneur l'Archiduc lui a dit avoir fait à Vienne pour provoquer une explication franche et amicale entre les deux cours, quoiqu'il ait ajouté qu'il n'en résulteront pas l'effet désiré, et qu'on en sauroit peut être mauvais gré à Son Altesse Royale. Depuis cette entrevue l'Archiduc éprouve l'acceuil qui lui est du et semble avoir recouvré l'ancienne tendresse de l'Empereur de Russie. Le 30/19 jour du mariages Monsigneur l'Archiduc de grand matin fit ses dévotions. L'archevêque de Leopol dit la messe et le communia. Son Altesse Royale s'est rendu en suite à la parade qui fut fort courte ce jour là. A l'heure prescrite pour la cérémonie, le maître.des cérémonies Prince de Baratinsky vint prendre Son Altesse Royale dans ses appartemens pour la conduire chez l'Empereur. Mon1 Gr. Panin Petrovics Nikita alkancellâr.