Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)
IRATOK
plus explicitement encore nos vues, nos aveux et nos véritables sentimens. Veuillez y appeller l'attention de leurs Altesses et leurs Excellences les Ministres de Sa Majesté; car il est de la plus haute importance pom* nous qu'on soit bien informé ä Stamboul, que nous ne voulons nullement ignorer les difficultés, dans lesquelles la Porte s'est engage en nous donnant asyle, ni les obligations, qui en résultent de notre part envers Elle. Nous ne désirons done pas quitter la Turquie, nous désirons seulement que notre séjour dans cet Empire soit en harmonie avec les droits des nations et <les hommes, auxquels nous n'avons jamais renoncé de notre part et que la Sublime Porte a, Elle mérne aussi courageusement défendu, •quand elle refusa notre extradition. Cette condition posée, nous considérons l'établissement de nos compatriotes en Turquie non seulement comme un bienfait pour le gros de l'émigration, mais ce ^ui est plus, il y a trois choses, que nous considérons comme les plus grands malheurs, qui pourraient la frapper. Parmi celles-ci l'une serait son expulsion de la Turquie, uoe autre qu'elle fut démembrée et éparpillée dans les provinces différentes et eloign,és les unes des autres de l'Empire, le coup mortel enfin serait, que l'émigration ou en entier, ou en partié principale fut actuellement conclamnée ä un exil, constituó de maniére, a devenir de fait une prison et une deportation. La gracieuse réponse de la Sublime Porte nous rassure sur ce point, il est vrai, et est une preuve de sa bienveillance, qu'aucun internement, tel que le Ministre d'Autriche pretend le dicter, n'a pas encore eu lieu. Mais qu'il nous soit permis d'observer ä ce •sujet, que ce qui imprime le stygmate de deportation a un lieu, n'est souvent point la localité seule, mais bien des circonstances fortuites, qui agissent de telle ou telle maniére sur tels ou tels individus. Tel est pour l'Européen en general une autre hemisphere, le climat, le manque de communications et l'exclusion des progrés et de la civilisation Européenne. C'est bien pire, quand ceux qui souffVent l'exil pour leur patriotisme doivent subir outre la torture de l'inactivité, encore celle de ne plus mérne avoir des nouvelles de leur patrie. C'est bien tout ceci pourtant dont nous fumes menaces, lorsqu'on parle de nous interner ä Kiutajah ou Merdin ou Diarbekir. Si une pareille mesure avait été prise, beaueoup d'entre nous, le plus grand nombre mérne aurait été ä jamais sevré de tout ce qu'ils ont de plus eher au monde, non seulement leur patrie, mais leurs amis, leurs families, toutes leurs relations, au point que tel qui aurait les moyens de se créer encore une existence tolerable sous le point de vue materiel, tant qu'il est rapproché de l'Europe «t de sa patrie, sera privé de toutes ses ressources des qu'il sera ámené dans un pareil exil, tel autre pourra améliorer son sort par son industrie, tant qu'il est ä la portée des marches et des habitudes, qui offrent du debut ä son industrie, au lieu que Hajnal István: Kossuth-emigráció. I. 39