Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)

IRATOK

maniére, dont M r Kossuth entendrait regier leur sort dans une future Hongrie indépendante. Je ne crus pas mérne nécessaire ni opportun de lui demander a cet égard plus d'éelaircissements, c(u'il ne m'en donna. Nous pouvons étre si loin aujourd'hui du temps, oü ses idées trouveront une realisation!. . . Voici, toute­fois, comment je crus comprendre sa pensée: M r Kossuth est avant tout Magyaré; c'est pour la Hongrie magyaré qu'il se dévoue; il veut done, il veut absolument tout ce qu'il juge indispensable pour l'existenee de l'Etat hongrois tel qu'il le concoit — dans son unité historique et politique. Hormis ces conditions indispensables, il veut concéder aux différentes races et langues répandues en Hongrie tout ce qui peut leur donner une égalité complete de droits civils et politiques avec les Magyares et mérne tout le développement national, toute la part que peut valoir ä leurs langues respectives, dans les administrations locales, la proportion numérique des différentes populations. Mais il veut comme langue politique et diplomatique, pour la Hongrie entiére et comme lien d'unité entre toutes les parties du pays la langue magyaré. II ne croirait pas ä moins retrouver une patrie et ne verrait pas, sans cette condition, de but, auquel il put vouer sa vie. Je ne crus pas, — je le répéte, — devoir demander de plus amples éelaircissements sur ce que cette declaration pouvait laisser de vague et de trop peu determine. Le temps de la transaction n'est pas venu. — Jusque la, il est peut-étre inevitable, sage mérne, de se renfermer dans un expose de principes large, mais vague et susceptible de se préter aux modifications imposées par les circonstances. J'ai cherché depuis ä me rendre raison moi-méme du sens precis que pouvait avoir la declaration de M r Kossuth. II m'avait dit positive ment, que dans son plan de federation chacune des nations, qu'il avait nominees, aurait son indépendance entiére, moins le lien extérieur de federation, destine ä la defense commune. C'était mettre la Serbie au niveau de la Croatie et toutes deux au niveau de la Pologne. — De quelle Serbie entendait-il parier ? Entendait-il reconnaitre une Voyevodine Serbe ? . . . ou bien'aurait-il voulu parier que de la Serbie turque? Mais un peu plus tard, en parlant de nos rapports futurs a tous avec la Turquie et des devoirs mérne de reconnaissance que nous contractons ajourd'hui envers eile, il s'engageait solennellement ä respecter ses intéréts et a s'abstenir de tout ce qui pourrait tendre ä la démembrer. — J'ai done cru possible d'admettre que la Serbie dont il parlait, serait une Serbie détachée du territoire hongrois, comme incon­testablement il paraissait résolu ä en detacher la Croatie. — Cette pensée me revint, lorsque M r Kossuth, dans un second entretien, renouvela l'exposé de ses principes et me porta ä dire, saus ajouter d'autres observations, que la difficulté désormais ne serait

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