Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)
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Cependant je ne crois pas que ce sóit une raison pour abandonner la Hongrie á l'ennemi, je crois plutőt que c'est précisément une raison de plus pour tácher de relever son esprit et de fairé de sorté á ce que le Gouvernement du Roi puisse en pleine connaissance de cause mesurer les chances et se régler sur l'épreuve. Ce que en honneur et conscience je puis assurer c'est qu'il y a un fort parti en Hongrie, qui ne demande pas mieux que de pouvoir échapper á une transaction avec l'Autriche. - Mais pour activer la force de ce parti il faut des faits qui lui servent de gage d'intentions sérieuses á l'égard de la Hongrie. Je puis en outre assurer que les sentiments du peuple Hongrois n'ont subi le moindre changement depuis 1849. Le peuple s'exalte toujours au souvenir de cetté époque. H déteste l'Autriche, et frémit d'indignation á la pensée de se voir contraint á se battre contre ITtalie pour cetté Autriche qui mérne en ragaceant par des paroles mielleux le trompe de fait et l'opprime et le ruine plus que jamais. D'ailleurs l'obstination avec laquelle l'Empereur d'Autriche persiste á refuser aux instances de la Diéte Hongroise le retablissement de la constitution, a terriblement réduit l'espoir et abaissé le credit du parti de transaction. Les illusions artificiellement entretenues ne pouvaient tenir contre la rigidité des faits. II n'y a presque plus un homme sérieux en Hongrie qui ne sóit convaincu, qu'il n'y a pas moyen de s'entendre sur une base équitable avec l'Autriche. Je puis donc assurer qu'il y a forts éléments d'Action en Hongrie, mais naturellement il faut leur donner de l'impulsion et la donner d'une maniére qui inspire confiance, autrement ils restent inertes. Puisque guerre y a, il n'y a pas possibilité que la Hongrie puisse échapper á la nécessité de se battre. Si elle ne se bat pas contre l'Autriche, elle devra se battre pour l'Autriche. Ou la révolution ou l'obéissance. II n'y a pas d'autre alternative. II est donc naturel qu'elle préfererait mille fois de se battre á son propre profit, qu'au profit de son oppresseur, pourvu qu'on lui le rend possible et qu'on la rassure sur son avenir. Ceci m'améne á la derniére question celle de la maniére de procéder. Loin de moi la pensée de demander que l'on se lance dans l'inconnu, ou qu'on s'aventure dans quelque entreprise hazardeuse, sans avoir préallablement préparé le terrain, et assuré les chances. Le voudrait on mérne que ma conscience ne me permettrait pas d'y préter la main. Si on me faisait l'honneur de demander mon avis, je ne conseillerais pour le moment que des mesures préparatives qui tout en servant á fairé constater l'influence qu'on pourra se promettre sur l'armée ennemie, et sur la Hongrie, seraient de nature á préparer les éléments pour l'action ultérieure, et á valoir déjá en elles mérne des avantages plus ou moins considérables á ITtalie. Ces mesures seraient les suivantes: 1. Décréter la réorganisation de la Légion Hongroise dans le but de lui donner une plus grandé étendue. Puisque la Légion Hongroise (pauvre débris sans poids morál, sans signification politique) existe déjá, son extension ne pourrait donner ombrage á personne. L'Empereur Napóleon n'est pas certes révolutionnaire, cependant non