Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)
DOKUMENTUMOK
A Son Excellence Mr le Báron Tecco, Ministre de la Sardaigne prés de la Sublime Porté Costantinople Excellence, Dans l'incertitude, si le Général Guyon se trouve encore á Stambul et puisqu'il est bien plus probable qu'il sóit déjá sur sa route pour nous rejoindre ici, je prends la liberté de m'adresser á Vous avec une priére qui regarde le sort de tous les internes á Kutahajah, non moins que celui des réfugiés en Turquie en général. Vous avez toujours montré un si noble zéle, dans la cause de la liberté, du droit et de rhumanité, et nous avons en outre le bonheur, de Vous compter parmi les plus chauds partisans de notre cause, de sorté que Vous ne vous refuserez peut-étre point á nous rendre, outre les services, dont nous Vous sommes redevables, encore celui, que je Vous demanderai, si toutefois, vous ne trouverez pas ce que par lá Vous compromettez la position officielle que vous occupez. Si V[otre] Excellence veut bien jeter un regard sur la copie de mémoire ci-joint sous /: Elle voit la situation dans la quelle nous nous trouvons dans ce lieu, oü on nous a déporté. Du resté, la cruauté superflue, dont on abreuve notre sort, n'est qu' une question accidentelle. La question du fond est et resté toujours la méme. L'infraction au droit des gens, commise par notre détention violente, le précédent dangereux établi de la sorté en faveur de despotisme et de la force brute, et le déshonneur et rhumiliation impliquée de la Sublime Porté. Dans les copies des mémoires adjoints sous //: nous croyons avoir suffisamment prouvé, que si on a considéré notre internement comme une nécessité dure, mais inévitable, il est temps et l'intérét de tout le monde, hormis les deux puissances, qui se sont placées en dehors de la civilisation, et de toutes les lois de la société humaine, qu'on mette un terme á ce mai au plus-tőt possible, et qu'on donne non pas á nous individuellement, mais á l'opinion du monde la réparation, et la satisfaction, qui peuvent seules la tirer de l'inquiétude généralement éprouvée á la vue de pareils procédés. Pour le bien commun nous avons usé de tous les ménagements possibles et nous voulons méme le fairé dans ce moment mais, de l'autre cóté, nous ne devons pas perdre un temps inutile. C'est pourquoi j'ose prier Votre Excellence, dans le cas que le Général Guyon se trouve á Stambul, de vouloir bien lui donner communication de ceci, et de l'assister de Vos conseils et de Vos bons offices, dans l'exécution de ce dont je désire le charger. Si pourtant il ne se trouvait plus á Constantinople, je suis assez hardi, de demander á Votre Excellence méme de vouloir se charger de l'exécution d'une affaire de si haute importance pour notre émigration. Je désire que les dépéches ci-joints dont les copies j'ai l'honneur de Vous communiquer soient 4 remises á leur adresses, c'est-á-dire 5 á Leurs 6 Excellence, /les représentants d'Angleterre,/ de Francé, et d'Amérique. Comme il n'est pas á attendre, que nous obtenions une réponse écrite de tous les trois de ces Minist-