Scientia et virtus. Un commentaire anonyme de la Consolation de Boece. Introduit et publié par Sándor Durzsa (A MTAK közleményei 5. Budapest, 1978)

17 sunt species très, quoniam una speculatur, quod movetur et corrumpitur ut naturalis; et secunda quod movetur et non corrumpitur ut disciplinaris;tercia considérât quod nec movetur nec corrumpitur ut divina".(43) Il est clair, après ces textes, que la définition de notre commentaire est à interprêter comme suit: les thèses des arts sont d'une vigueur générale, voire même elles sont immuables à l'encontre de la matière qui est soumise aux chan­gements. Par ailleurs, la source de ces thèses peut etre la classification des sciences par Aristote qui a distingué les trois groupes principaux des sciences, — la mathématique, la physique et la métaphysique — d'après l'autonomie de l'existence et l'invariabilité de leur objet.(44) C'est également les expériences pédagogiques, cette fois pratiques, de l'enseignement et de l'étude des"arts"qui se font jour dans les lignes qui décrivent l'état des "arts". Leur extérieur orné a été changé par la négligence des élèves; pour étudier, il faut de l'argent et du temps; c'est un mal si les maîtres et les élèves sont occupés par d'autres affaires ou si le manque des biens matériels les empêche dans leur travail. Qu'il nous soit permis de rappeler à ce propos que dans les guides épistolaires rédigés pour les étudiants du moyen âge, on voit très souvent traiter de problèmes analogues, relatifs aux études. Dans un recueil de formules, on peut lire, par exemple, de nombreux modèles de lettre pour demander de l'argent pour les études.(45) Dans des ouvrages analogues, il est souvent question de l'importance de la personne du maître, de l'exigence de l'approfondisse­ment des études, etc. Le fait que notre commentaire s'occupe de ces ques­tions d'une manière tellement apparente, nous permet de conclure qu'il a été conçu dans un milieu scolaire et qu'éventuellement, il servait à des fins didactiques. 6. Dans la classification des sciences présentée plus haut, l'éthique parait comme une branche autonome de la connaissance. Comme nous verrons plus loin, notre auteur définit exactement aussi l'objet de l'éthique et il indique aussi ses sources philosophiques antiques. Comme l'idée dominante de notre commentaire est l'enseignement moral qu'il développe dans le dialogue de deux partenaires, l'un parfait et moralement fort et l'autre imparfait et moralement faible, nous devons examiner de plus près le problème du développement de l'éthique au moyen âge. Dans la littérature plus ancienne, l'opinion s'est généralisée que nous ne pouvons parler de philosophie morale, comme discipline autonome, qu'au XIII siècle, lors­que la connaissance de l'éthique d'Aristote se répandit et devint matière de l'enseignement. Dans ces dernières décades, on a examiné de nouveau ce problème dans le cadre de certaines recherches de détail, et on a fut amené a la conclusion que la notion, le programme et les objectifs de l'éthique se sont précisés nettement dès le XII siècle. (46) Selon la littérature — assez pauvre — qui se rapporte à ce problème — le développement de l'éthique est la conséquence de l'évolution de la vie monacale au XII siècle avec laquelle la culture de la théorie de la morale laïque aussi était en un étroit rapport. Les auteurs médiévaux qui se sont occupés des problèmes de l'éthi-

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