Sáfrán, Györgyi: Lettres de Romain Rolland a Marianne Czeke dans la Bibliotheque de l'Académie des Sciences de Hongrie (A MTAK kiadványai 48. Budapest, 1966)
17 Blanche Teleki, qu'elle considérait comme son „enfant spirituel". 2 7 Elle voulait que son legs spirituel restát en Hongrie, et elle le confia aux descendants de sa soeur Caroline (Charlotte), c'est-á-dire á Attila de Gerando (1847—1897). A l'époque oü Marianne Czeke retrouva la trace de ce Journal, Madame de Gerando, née Iréné Teleki (1859—1937) était veuve depuis longtemps. Tout comme son époux — qui était d'ailleurs son cousin-germain — elle était une petit-fille de Charlotte Brunszvik, et avait grandi dans l'atmosphére de cette famille Brunszvik-Teleki-de Gerando qui se transmettait par la branche maternelle les initiatives du mouvement féminin progressiste. La soeur de sa grand'mére avait été Thérése Brunszvik; sa tante, Blanche Teleki, pionniére de l'éducation des femmes, avait connu la captivité á Kufstein, la mére de son mari, Madame Auguste de Gerando, née Emma Teleki et sa fille Antonina de Gerando avaient été en leur temps, auteurs d'ouvrages pédagogiques, cette derniére avait mérne fondé une école á Kolozsvár. En plus des traditions de famille, Iréné Teleki subit l'influence de sa gouvernante, Claire Lövei qui jadis avait partagé avec Blanche Teleki les soucis du travail éducateur aussi bien que la captivité. Voilá ce qui explique le sóin jaloux avec lequel Mme de Gerando veillait au Journal légué par Thérése Brunszvik, sóin que Romáin Rolland estimait parfois excessif. C'est gráce á cela pourtant que le Journal ne resta pas á Vienne. En effet, le plus jeune fille de Josephine, l'autre soeur de Thérése (Madame Deym, puis Madame Stackelberg), appelée Minona (1813—1897), avait emprunté le Journal afin d'y rechercher ce qui se rapportait á sa mére, et ce n'est que sur les priéres énergiques et réitérées de Madame de Gerando que son mari put le recupérer peu avant la mort de Minona. Le Journal rapporté de Vienne fut déposé dans le musée de famille de Pálfalva. 2 8 C'est ici que Marianne Czeke vit les cahiers, en 1926, lorsqu'elle s'y rendit avec son amié et collaboratrice, Madame J. Hrabovszky, née Margit Révész, pour étudier le legs. Un peu plus tard Marianne Czeke invita Madame Szirmay, née Henriette Pulszky á participer au travail. Entre Madame Attila de Gerando et Marianne Czeke, s'établit bientőt une vive amitié. La derniére héritiére du Journal de Thérése Brunszvik ne pouvait pas ne pas apprécier l'esprit sérieux, les vastes connaissances scientifiques et le sincére attachement de Marianne Czeke au sujet auquel elle s'était consacrée, et étant donné l'état de santé de l'érudite (á la suite d'un accident elle avait perdu une jambe), elle fit parvenir le Journal á Budapest, afin de lui faciliter le travail. Gráce au zéle de Marianne Czeke, 2 7 Georgette Sáfrán: Teleki Blanka és köre. (Blanka Teleki et son cercle) Budapest, 1963, pp. 388—389. 2 8 Mme Attila De Gerando, née Irén Teleki á Marianne Czeke, — n. 3. — le 6 janvier 1929. Département des manuscrits de ía Bibliothéque de l'Academie des Sciences de Hongrie, Ms 843.