A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 5. (Veszprém, 1966)

Éri István: Adatok a bakonyi üveghuták történetéhez

leur fondation puis à leur fermeture due au défrichage des terres. (Voir le tableau de la fig. 4.) De 1765 à 1859 sur le domaine de Csesznek de la branche comtale de la famille Eszterházy, les verreries de Lókút, de Pénzes­kút et de Somhegy se sont relayées Tune après l'autre. Sur le domaine de Nagyvázsony de la famille comtale Zichy on n'a installé qu'une verrerie à Úrkút, qui a fonctionné de 1781 à 1824, puis après sa reconstruc­tion en 1862, encore une dizaine d'années. La fondation de toutes ces verreries était due au fait que les grands seigneurs féodaux ont reconnu — vu l'état déplorable des routes qui rendait impossible la création d'une industrie du bois — qu'ils pourraient mieux ex­ploiter leurs vastes forêts en y installant des verreries car celles-ci étaient plus lucratives même que la pro­duction d'ailleurs également importante de carbonate de potasse. L'exportaion du carbonate de potasse de la Hongrie était considérable au XVIII e siècle, mais la politique économique d'exploitation de l'empire autri­chien la rendait peu fructueuse. Les petites verreries­manufactures, employant 14—20 ouvriers, s'installai­ent dans les forêts de Bakony, en des endroits jusqu'a­lors inhabités. Selon le contrat conclu avec le seigneur terrien, le maître de verrerie avait la licence du débit de boisson et de viande, il pouvait affermer les terres défrichées, et il était même considéré juridiquement comme le maire de la petite communauté qu'il diri­geait. Le statut juridique des ouvriers — effectuant un tra­vail de pionniers, au sens propre du mot, en défrichant les terres, en bâtissant leurs propres maisons et les ate­liers — était relativement plus libre que celui des serfs vivant sur le domaine seigneurial. Ainsi, quand les en­virons de la petite agglomération formée autour de la verrerie étaient déboisés, et que le contrat du tenancier —conclu généralement pour 24 ans — avait expiré, les seigneurs imposaient les redevances aux habitants qu n'avaient pas passé dans la nouvelle verrerie. Le manque des capitaux indispensables au dévelop­pement des verreries, les entraves qui paralysaient l'es­prit d'intiative des tenanciers ne jouissant pas d'une in­dépendance totale, et la vue courte des seigneurs terri­ens qui insitaient sur l'exploitation de leurs forêts, mais ne se souciaient point de l'introduction de nouvelles for­mes d'exploitation, toutes ces causes empêchaient que, malgré les ouvriers doués, ces verreries nombreuses mais mal équipées aient pu devenir des usines modernes. Il est à remafquer que ce sont justement les entre­preneurs riches en capitaux et se chargeant par leur activité commerciale non seulement de la production, mais aussi de la réalisation de la verrerie qui, déçus et découragés, quittèrent au début du XIX e siècle cette région où la position d'esprit conservative des seigneurs terriens leur rendait impossible l'introduction de la méthode de production capitaliste. Seule la verrerie d'Ajka, fondée en 1878, y fait exception, mais cette entreprise fonctionnait dès son ouverture de façon autonome. D'autre part, à partir de recherches — surtout géné­alogiques —sur les verriers, on peut constater que l'équi­pe stable d' une verrerie se recrutait dans 20 familles à peine d'ouvriers spécialisés. Quelques familles de souf­fleurs ou de bisoteurs, vivant et travaillant pendant cent, cent-cinquante ans dans la forêt du Bakony, ont certainement marqué de leur empreinte la qualité ar­tistique et technologique de la marchandies. Au cours des recherches ultérieures du point de vue aussi de l'histoire des arts décoratifs il faudra prêter plus d'at­tention à ce problème, de même qu'aux conclusions à tirer sur la base des documents d'ordre économique qui attendent leur dépouillement. István Eri 178

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