Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)
1 - IV. LES CAMPS BARBARES FORTIFIÉS. (Pogány-várak.)
Les canifs barbares fortifiés. 79 se garder de s'imaginer que tous les fossés, toutes les terrées que l'on rencontre sont des remparts, qui ont dû servir à la défense d'une province. Ces grands rétranchements n'offraient sans doute pas encore, par eux-mêmes, les garanties nécessaires de sûreté, car partout ils sont munis, soit en avant, soit en arrière de remparts plus petits, de peu d'étendue, presque toujours circulaires ou elliptiques, et souvent en communication les uns avec les autres, ou avec les longs retranchements. Ces retraites ont été le salut de bien des familles, de tribus même, qui ont trouvé un abri dans leurs enceintes. Les endroits fortifiés par leur position inaccessible, soit qu'ils fussent entourés de précipices, ou placés au milieu de marais inabordables pouvaient bien se soutenir par eux-mêmes, cachés qu'ils étaient par des bois épais ou par les roseaux et les bosquets des marécages. Mais dans les terrains plats ou sur les collines moins élevées, les camps devaient avoir une disposition toute différente. C'est pourquoi nous ne trouvons que rarement des fossés sur les montagnes d'un accès difficile; c'eût été un travail pénible et inutile ; la même raison existait pour les vallées étroites et profondes, parce qu'elles ne pouvaient pas servir à défendre des places qu'elles ne cachaient pas. C'est ce qui fait que nous trouvons souvent des camps dans les plaines ou sur les bords de grands étangs, et le plus souvent sur les plateaux des montagnes et des collines. Les camps élevés sur des collines étaient ordinairement en communication avec ceux qui étaient dans la plaine; de longs fossés ou des abattis d'arbres les réunissaient. Ces fossés, qui avaient quelquefois plusieurs mille mètres de longueur, devaient servir à arrêter les incursions soudaines de l'ennemi, et surtout les surprises de la cavalerie.