Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)
1 - III. LES FOSSÉS DU DIABLE EN HONGRIE
Les fossés du diable en Hongrie. 49 par un des CÉSARS ! Il ne nous appartient pas de démontrer combien sont repoussantes et ridicules ces fables dont les auteurs, ignorants du terrain, vont jusqu'à supposer qu'on a voulu creuser le fossé en coupant la montagne qui s'élève entre Gödöllő et Mogyoród, pour réunir la Tisza au Danube, afin de conduire par ce canal la jolie fille d'un roi [Fata morgana [?]) fiancée au fils du roi, à Bude, quand il eût été si facile d'éviter toutes les montagnes pour y arriver. Je laisse de coté toutes ces idées d'un intérêt purement local, et trouvant que tous nos efforts pour les expliquer resteraient vains , je propose une autre manière simple et générale, qui nous aidera à trouver sinon les fondateurs, du moins les noms de ces fossés que l'on rencontre partout, semblables aux nôtres; c'est de considérer les noms qu'ils ont reçus et sous lesquels ils sont connus dans toute l'Europe, depuis les temps les plus reculés. Toutes les grandes oeuvres qui semblent surpasser les forces humaines ont été attribuées par le peuple à des forces surnaturelles, comme, par exemple, aux géants ou au diable. C'est ainsi que dans le comitat de Baranya, la route romaine, qui conduit d'Eszék à Bélye est appelée Teufels'weg, Teufels-Steinriegel (voir HAAS M IHÁLY; Baranya emlékirat, Pécsett 1845, P- I !5) nom que les colons allemands ont certainement apporté de leur patrie où, comme on le sait, les remparts et les fossés romains sont aussi connus sous le nom de Teufelsgraben (fossés du diable). , Ce même nom se retrouve fréquemment en Hongrie dans les comitats de Somogy, de Tolna, aux environs de la Tisza et en Transylvanie ou il y a encore d'autres variations sur les oeuvres diaboliques. Comme il est incontestable que la Pannonié était autrefois habitée par les Slaves, il est naturel d'admettre Compte-rendu. II. 4