Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)

1 - III. LES FOSSÉS DU DIABLE EN HONGRIE

42 Les fossés du diable e?i Hongrie. moins éclatants. Ces messieurs ne veulent pas que les produits de leur imagination moisissent sur leurs tables, mais que le monde les connaisse tout frais. C'est pourquoi je ne veux communiquer ici que le brouillon de la carte archéologique dessinée d'après mes propres expériences, d'après des rapports officiels que j'ai obtenus des comitats, ainsi que d'après les ren­seignements de quelques-uns de mes amis, qui travaillent à cette question avec une bien louable assiduité. La conséquence naturelle de ce procédé, c'est que la carte ci-jointe n'est pas complète, n'est pas une oeuvre finie, mais qu'elle contient plus de données que nous n'en possédions jusqu'à présent sur les contrées explorées par moi et les collaborateurs que j'y ai rencontrés; du reste, les lacunes restées en blanc ne signifient nullement que ce sont des endroits où l'on ne pourra pas plus­tard trouver des antiquités, si l'on veut y faire des recherches. Sur cette matière, nous devons, avant tout, renoncer à l'archéologie prise au point de vue exclusivement hon­grois, car le terrain que nous avons à travailler ne nous concerne pas seuls ; nous y trouvons une quantité d'objets communs à tous les peuples qui environnent notre patrie, et qui, sans rougir, se sont aussi mis, seulement à présent, à étudier leurs monuments, qu'ils avaient négligés jusqu'à ce jour. Les résultats de leurs expériences et de leurs sérieux travaux deviennent nos guides, et nous abandonnerons les fausses suppositions et les fables insipides qui flattaient notre amour-propre, mais en même temps obscurcissaient l'horizon de la vraie science. Nous quitterons ces feux-follets, comme une chose indigne de nous, en disant avec le notaire anonyme du roi Béla: «Et si tam nobilissima gens Hungáriáé primordia suae generationis et fortia quaeque facta sua ex falsis fabulis rusticorum vel a garrulo cantu jaculato-

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