A Debreceni Déri Múzeum Évkönyve 1977 (Debrecen, 1978)

Történelem - Nagy Sándor: Le Front de Mars et la jeunesse universitaire de Debrecen

nécessité d'une transformation démocratique du pays ä l'opposé de la dictature fasciste pangermanique. Au sein de l'association ils engagérent une série de conferences sur le développement économique de la société et sur l'étape progressiste de la littérature hongroise commencant au tournant du siécle. 3 Des discussions vehementes eurent lieu dans la suite de ces conferences, notamment sur la question de la democratic et de la dictature fasciste ainsi que sur les objectifs des différents partis nazis organises d'aprés le modele hitlerién. Les initiateurs de ce mouvement se distinguérent de leurs camarades contemporains par le fait d'avoir fini des préjugés racistes et de la phraséologie politique de 1'extreme droite, d'avoir pris parti pour la cause des paysans pauvres et pour une reforme agraire radicale et enfin de s'opposer l'alliance avec l'Allemagne fasciste. Sándor Zöld, qui allait devenir une victime tragique du culte de la personnalité dans les années 50, commenca ses etudes en 1932 ä la faculté de médecine de l'université de Debrecen. Né de parents prolétaires, il a souffert lui-meme sous la réalité douloureuse de l'oppression du peuple travailleur. II prit contact de bonheur avec le mouvement ouvrier; en 1935 il avait déjá non seulement des connaissances marxistes bien fondées, mais il était membre d'une cellule communiste illegale composée de jeunes ouvriers et intellectuels. Malgré l'embrouillement idéologique il reconnut les tendances anti-fascistes dans le mouve­ment du petit groupe sus-mentionné des étudiants en droit, et prit parti pour eux. Bientot une amitié étroite se forma entre l'étudiant en médecine aux maniéres modestes, d'une instruction surprenante et remarquablement versé en questions sociologiques, et les fonction­naires des juristes futurs. Au cours de conversations et discussions qui se prolongérent souvent tárd dans la nuit Sándor Zöld forma imperceptiblement l'opinion social et politique de ses amis et dirigea leur idéologie sciemment vers le marxisme. II leur fit parvenir des publications illegales qui démasquaient le vrai visage du fascisme et la cruauté barbare de la dictature hitlérienne, et qui pressérent la concentration des forces progressistes pour avertir le danger de la guerre. Cette fermentation fut bientot remarquée par quelques membres de l'association des étudiants en lettres et, par l'entremise de Sándor Zöld, par les étudiants en médecine aussi. Ils assistérent aussi aux conferences organisées par les étudiants en droit et prirent part aux discussions; tout en représentant des conceptions sociales différentes, ils étaient tous unis dans le refus de la dictature fasciste. Leur ralliement signifia que l'initiative des étudiants en droit n'était pas isolée a l'université. En attendant, les conferences et discussions don­nérent le résultat que les étudiants plus intelligente prirent parti pour la democratic; il était toutefois impossible de désillusionner la majorité des membres des associations du fascisme. La lutte entre les deux opinions opposées éclata publiquement en mars 1936, lors de la II е Diéte de Debrecen organisée collectivement par l'Association Árpád, le groupe local de l'Association Soli Deo Gloria des calvinistes et le Cercle St. Ladislas des étudiants catholiques romains. A l'ordre du jour étaient la reforme agraire, la dictature et la democ­ratic ainsi que la question juive. Dans la discussion sur la reforme agraire Sándor Zöld prit aussi la parole et exposa un projet de resolution: la Diéte doit prendre parti pour une reforme agraire sans indemnité, sinon les paysans pauvres sans propriété fonciére, le prole­tariat agraire dit les 3 millions de mendiants, ne pourront pas parvenir ä la térre. Elle doit prendre parti pour la conversion des dettes, car les paysans déjá propriétaires fonciers ne pourront garder leur térre que s'ils sönt affranchis de l'étreinte des dettes. La Diéte doit prendre parti contre les cartels industriels et le capital de banque саг ее n'est qu'en réduisant leur pouvoir que l'on pourrait empecher la terre des paysans de redevenir la propriété de l'oligarchie financiére. Son projet de resolution fut terminé par la conclusion suivante : « Pour toutes ces raisons la Diéte exige le respect des droits populaires démocrati­ques existants et l'élargissement des droits populaires; l'introduction du suffrage universel au vote secret; l'abolition des restrictions du droit de reunion et d'association; la liberté 3 En ce qui concerne les changements survenus dans l'association des étudiants en droit ainsi que la premiere étape du groupe progressiste, nous ne possédons pas de sources contemporaines. L'auteur décrit les événements d'aprés ses propres reminiscences. lő* 243

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