Módy György szerk.: Bihari Múzeum Évkönyve 6-7. (Berettyóújfalu, 1991)

RÉGÉSZET, ÓKORTUDOMÁNY — ARCHAEOLOGIE, ALTERTUMSWISSENSCHAFT - Studia Dacica II.

négociants de cette sous-province, la plus importante parmi celles des III Daciae Cette forme de la défense des intérêts d'une corporation (defensio), qui peut être observée dans un autre cas encore à Sarmizegetusa au III e siècle (defensor lectica­riorum) 1 6, semble être la plus répandue sous Sévère Alexandre. 1 7 En conclusion, on peut dire que l'apparition d'un defensor negotiatorum en ,Dacia Apulensis est en rapport, selon toute vraisemblance, avec les conditions économiques et sociales qui caractérisaient la province à l'époque des Sévères. L'importance que détenaient dans la vie de la province les gens d'affaires (d'ori­gine sans doute orientale et notamment syrienne, pour la plupart) est le signe d'un essor bien connu, qui se laisse pas de dévoiler certaines contradictions de cette le fait de la defensio ne laisse pas de dévoiler certaines contradictions de cette prospérité. 1 8 Durant les décennies de la conjoncture économique favorable, les iné­galités de fortune, nettement observables parmi la population déjà plus tôt, de­vaient s'accentuer' 9; dans ces circonstances, l'agressivité des gens d'affaires syriens, bien connue de l'époque du dominatus 2 0, provoquait sans doute bien de l'antipathie et explique suffisamment l'office de defensor attribué à Crassus Macrobius. 2. NOTES PROSOPOGRAPHIQUES P. Aelius Gemellus, Aurelius Tuesianus, L. Valerius Valerianus 1. En Dacie, le nom de la seule personne de rang sénatorial qui — malgré son origine familiale très probablement étrangère, donc non indigène — puisse être considérée comme appartenant à cette province nous a été conservé par une inscrip­tion connue depuis longtemps (CIL III 1006), sur un édifice d'Apulum ( Weissen­burgi effosse ad riparn Marusii): Fortunáéi Aug. I sacrum I P. Aelius Gerne I lus (sic) vir cla I rissimus I perfecto a solo balneo I consacravit' 2 1. Donc, P. Ael. Ge­mellus 2 2 — bien que sénateur — n'a pas posé son inscription en tant que magis­trat de la province et de l'Empire, mais en tant qu'homme privé, au III e siècle, sur le territoire de la colonia Aurelia Apulensis (Maros-Portus=Mureç-Port), ayant d'abord le statut de municipe, ensuite celui de colonie. 2 3 A propos du nom en ques­tion, on peut constater que les P. Aelii et, d'une manière générale, les Aelii figu­rent avec une grande fréquence dans les matériaux onomastiques de la Dacie 2, , r alors que l'élément Gemellus ne peut y être tenu pour caractéristique. 2 5 Néanmoins, le nom du sénateur s'insère bien, pro forma, dans les matériaux onomastiques de l'aristocratie municipale d'Apulum et plus particulièrement dans ceux des équités Romanii qui en faisaient partie. 2 6 On a pu supposer ainsi à juste titre que P. Ael Gemellus était issu de l'aristocratie de la ville d'Apulum, notamment de la couche qui avait pu s'élever jusqu'à l'ordre équestre. 2 7 Entre 1975 et 1982/83, on a découvert, près du camp d' auxiliaires de Tibiscum (Zsuppa—Jupa) — donc, sur le territoire du vicus —, quarante-deux fragments permettant la reconstruction d'une inscription votive (Apollini conservatori). Celle­^i avait été posée pour Caracalla par L. Marius Perpetuus leg. (Aug. pr. pr. Ill Daciarum), avec le concours d'un certain P. Aelius Gemellus tribunus: ... lpe]r P(ublium) Ael(ium) Cl(audia) Sent(ino) Gemellum tribunum. Selon les éditeurs de l'inscription 2 8, le tribun a été le commandant de la cohors I (mill.) Vindelicorum. en garnison alors à Tibiscum; il était originaire de Sentinum, en Ombrie. Compte tenu du nom du légat, l'inscription doit dater de 214, à peu près. 2 9 A notre connaissance, le problème du rapport entre les deux P. Ael. Gemellus n'a pas encore été posé. Ce qui semble plausible, c'est qu'ils provenaient de la même famille ou que les deux personnes sont identiques. Dans ce dernier cas, P. Ael. Gemellus, appartenant encore à l'ordre équestre vers 214, devait s'élever, une ou deux décennies plus tard, dans l'ordre sénatorial. 3 0 2. Aurelius Tuesianus. — La publication d'I. Piso 3 1 et les remarques importantes par lesquelles G. Alföldy 3 2 a complété la lecture de l'inscription par Piso ont fait connaître dans les détails une période de la carrière de ce personnage originaire d'Asie Mineure (de Pamphylie), les étapes notamment d'une carrière équestre d'abord, sénatoriale ensuite, qui jse dégagent de l'examen d'un monument de pierre conservé en Dacie (à Sarmizegetusa) 3 3. En revanche, le lien qui rattachait Aur. Tuesianus à la Dacie au moment où était posée l'inscription n'a pas été éclairé. Ce moment doit être situé entre 250/260 environ, vu que la carrière équestre du personnage avait dû commencer vers 220/230 (G. Alföldy) — carrière dont le début ne serait pas à chercher en Dacie, mais — selon Alföldy — en Égypte, où Aur. 11

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