Bíró Szilvia - Székely Zoltán: Arrabona - Múzeumi Közlemények 49/1. Tanulmányok T. Szőnyi Eszter emlékére (Győr, 2011)

R. Facsády Annamária: Un type de bijou á dater? Remarques sur la "bague de Caracalla" d'Aquncium

ARRABONA 2011. 49/1. TANULMÁNYOK La « bague de Caracalla » comme mobilier funéraire Le bijou déposé dans le sarcophage de Vettia Fortunata se distingue avant tout des autres bijoux de la Pannonie par la qualité de la gemme. Il est impossible par contre ignorer le matériau de la bague. C’est justement à cause de son matériau que les bagues en or sont devenues un signe distinctif, un accessoire dont l’usage était limité et défini par la loi, renforçant ainsi leur symbole de statut social (Reinhold 1971, 287. ; Kolb 1977, 249.). Le ius anuli aure, la bague en or marquant le grade se fit aussi connaître dans l’armée (Sander 1963,144.), les commandants militaires des armées privilégiées avaient le droit de la porter. Ce n’est que grâce au décret de Septime Sévère qu’elle commence à être portée par un public plus large (Herodia­­nus, III. 8. 4-5. Cassius Dio, LXXVI.1.1.), sans aucune restriction. Même Aurelius Hierax, le mari légionnaire vétéran aurait pu la porter après 197. La problématique de la possession du portrait de l’empereur est plus compliquée. Il n’est pas rare de retrouver un portrait impérial sur des objets divers et de qualité très inégale, ce qui ne fait que prouver son importance idéologique. (Turcan 1996, 61.) Par contre, l’idéologie de l’image d’un empereur (Facsády 1996,21-25.) sur des objets en usage quotidien pouvait plus au moins s’écarter de celle des représentations réalisées sur des objets conçus pour être portés ou qui le sont devenus. Les gemmes appartien­nent à ce dernier type. Une partie des portraits impériaux sont identifiés comme produit d’un atelier de la cour. Par contre en raison de certaines anomalies, on sup­pose que des tailleurs de gemmes locaux en réalisaient aussi un certain nombre. (Gesztelyi 1985,182-183.) Les gemmes « impériales », enchâssées dans une bague ou déjà tombées de leur monture, se multiplient à certains horizons de temps qui reflètent bien le poids politique de la région. (Dembski 1998, 20.) (Il est surpre­nant de voir que les gemmes retrouvées à Aquincum et surtout celles qui représen­tent l’empereur et son entourage, sont peu nombreuses—Aquileia-Aquincum 1995, 89-95., Gesztelyi 2008) L’utilisation des pièces de monnaie comme matériaux de bijou (Facsády 1999-2000, 269-325.), en médaillon ou enchâssées dans une bague, est probablement due à une idéologie analogue à celle des gemmes. Parmi elles, les monnaies de Caracalla se font remarquer par leur nombre important. Le pouvoir magique et le caractère divin des portraits d’empereur, même s’ils étaient déjà décédés, auraient continué à exercer leur bienfaisance. En la comparant avec des effigies de monnaies, cette gemme probablement préparée dans un atelier de la cour représente un portrait « officiel » de l’empereur et son matériau exceptionnel ne fait que confirmer cette hypothèse. Bien qu’elle prenne rang parmi les portraits d’empereur et de famille impériale qui avaient avant tout l’objectif représentatif et qui connaissaient un grand succès sous Septime Sé­vère, la pierre reflète déjà l’image d’un empereur essayant de faire disparaître le souvenir de son frère et exerçant seul le pouvoir. Il serait désormais difficile de re­trouver sa monture originale et de rétablir comment elle est devenue la propriété de la famille de Vettia Fortunata. Il résulte néanmoins de ce qui précède que la bague ornée du portrait impérial et conservée dans un sarcophage aurait été ap­paremment préparée plusieurs décennies après l’assassinat de Caracalla. En se ba­sant sur le nombre insignifiant des détériorations volontaires des portraits de Caracalla nous pensons que « l’exécution » de la damnatio memoriae n’était pas fré­116

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