Arrabona - Múzeumi közlemények 14. (Győr, 1972)
Kozák K.Levárdy F.Sedlmayer J.: La chapelle Sainte Trinité (Héderváry) de la cathedrale de Győr
LA CHAPELLE SAINTE TRINITÉ (HÉDERVÁRY) DE LA CATHÉDRALE DE GYÖR À peine une ou deux de nos églises cathédrales médiévales ont survécu aux avatars des siècles. La plupart d'entre elles ne nous sont connues que par les relevés des fouilles ou grâce à des fragments. Les parties médiévales sont cachées par des remaniements baroques, classicisants ou éclectiques. En dépit des reconstructions baroques, la cathédrale de Győr a beaucoup conservé de ses éléments médiévaux. Les détails romans de la façade nord-est, la structure gothique dissimulée sous les remaniements baroques précoces, ainsi que la chapelle de la Trinité dont le rôle est si important dans l'histoire du gothique hongrois, représente des valeurs qui imposent aux histoirens de l'art de procéder à une appréciation correcte de la signification de la cathédrale de Győr. La reconstruction, engagée en 1967, fournit l'occasion de s'acquitter de cette vieille dette. Les travaux de restauration étaient préparés par des recherches qui répondent aux exigences modernes de la protection des monuments d'art et qui nous permettent de publier ce qui, de ces recherches, semble être définitif. Ces communications devront rendre publics tous les matériaux historiques, architecturaux, archéologiques qui pourront constituer la monographie de la cathédrale. La ville de Győr fut construite au confluent du Danube et de la Rábca, sur des eminences formant comme des îles dans le plat pays marécageux, humide. Le château de l'évêque de Győr et la cathédrale se dressent sur la colline au point de rencontre des deux cours d'eau. Au moyen âge la cathédrale à trois nefs avait une seule toiture et vers l'ouest elle était flanquée de deux tours solides. C'est entre les restes de ces tours que construisit, en 1660, l'évêque Széchenyi la tour baroque qui s'y dresse encore de nos jours. La façade sud est articulée de contreforts et allégée de fenestrages. Devant elle se dresse la chapelle Sainte Trinité (Héderváry) articulée par des contreforts sur un soubassement élevé, enrichie de baies à meneaux en pierre, au toit abrupt. C'est du bas-côté sud que l'on entre dans la chapelle qui est réunie à l'espace intérieur par deux grandes baies gothiques. Les murs cachent des niches, le côté ouest est longé d'une tribune. Le tiers inférieur du mur était jadis couronné d'une corniche allant tout autour et au-dessus de laquelle s'ouvrent trois baies sur la nef et trois sur le choeur. Actuellement la voûte se repose sur des consoles à système de soutènement à alternance. DONNÉES HISTORIQUES Dans sa lettre écrite en 1538, l'évêque Ferenc Ujlaky attribue à János Héderváry la construction de la chapelle Sainte Trinité. Encore en 1747, du côté gauche de la chapelle, on voyait au-dessus du seuil de l'escalier monduisant à la tribune, une pierre tronquée portant l'inscription SACELLUM SS TRINITATIS HEDER ... Sur la clé de voûte du sanctuaire de la chapelle on voit un écu avec trois pals. Les armoiries se rapportent à la famille Héderváry (fig. 1.). Nous possédons une source écrite relative à la fondation de la chapelle, c'est la bulle de Boniface IX, datée du 8 juillet 1404. János Héderváry gouverna en 1386— 1415 le diocèse de Győr. En 1377 il était commandeur des couvents johannites de Budafelhévíz et d'Esztergom. En 1383 il était grand-maître de l'église Trinité de Budafelhévíz et c'est dans cette qualité qu'il fit en 1383 le pèlerinage à Prague. Il a passé neuf ans, période décisive de sa vie, à Budafelhévíz, à proximité des Johannites et de la cour royale. C'est à cette époque que les églises johannites de Budafelhévíz et d'Esztergom furent reconstruites et l'on peut supposer que les travaux étaient dirigés par Héderváry (fig. 2.). Evêque de Győr, il continua a soigner ses relations dans la cour royale et resta membre des clans aristocratiques groupés autour du roi Sigismond. Le rôle qu'il avait joué dans la cour royale ressort aussi du fait qu'en 1389, avec la palatin István Lackfi et l'argentier Miklós Kanizsai, il négocia à Sopron, en tant que plénipotentiaire du roi, avec les ambassadeurs du duc d'Autriche Albert, pour préparer l'entrevue à Hamburg de Sigismond avec ce dernier. L'accord n'était pourtant pas de longue durée. Avec plusieurs autres évêques il rejoignit les rangs des Horváti, mécontents du règne de Sigismond. En janvier 1403, 151