Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 21. 1981 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1984)

Bronzes romains figurés et appliqués et leurs problémes techniques. Actes du VIIe Colloque International sur les bronzes antiques - Braemer, F.: Bronziers et mineurs. p. 13–18.

3% d'étain. Aussi cette présence d'étain a-t-elle de gran­des chances de s'expliquer par le commerce régulier entre la Bretagne et l'embouchure de la Seine, rappelé par deux inscriptions trouvées assez récemment (Chastagnol 1981, 63—65). Ce commerce permettait le transport d'étain à destination d'officines situées près des ports de débarque­ment de minerais bruts, étant entendu que la tête de Lille­bonne n'a pas plus de chance d'avoir été exécutée en Bre­tagne que celle de Bath en Gaule septentrionale. Bien que cette solution paraisse la meilleure, il n'est pas possible d'exclure tout à fait la possibilité d'un commerce d'étain avec l'Armorique oùl'on se trouve en présence du même phénomène. En effet il convient de noter parmi les assez nombreuses statuettes de toutes dimensions trouvées en Armorique, par rapport à la rareté de la statuaire de pierre, en raison de la présence du granite difficile à tailler, des pièces inspirées de bons modèles comme Apollon lycien (Bousquet 1971, 242, fig. 14—15), Diane (BRAEMER 1962, n° 431), des lares (ibid., n° 430, 432), d'une exécution nettement supérieure à celle des oeuvres de la Lyonnaise, notamment de la vallée de la Loire moyenne et inférieure, mais traitées avec peu de détails et une certaine sécheresse. Il faut noter que déjà à Jublains, avec un petit sanglier (ibid., n° 429), le taux d'étain atteint 15% et qu'il est le même sur un lare découvert anciennement à Corseul (no 430), qui se réfère à un type célèbre, dont certains exem­plaires pourraient n'être que modernes, mais qui a de très grandes chances d'être antique, en raison de la forme de la coiffure. Le fait qu'il est encore plus élevé sur un autre lare (no 432) trouvé a 20 kms au nord de Carhaix, à Berrien (pl. II) près de la Montagne d'Arrée, doit nous conforter dans cette opinion. L'un et l'autre, surtout le second, dépourvus de détails inutiles, ont été exécutés dans de bons ateliers. Ce dernier, répondant à un modèle bien connu — représenté, par exemple, à Sisteron (ibid., n° 205) — par sa silhouette allongée, sa tête petite et sa main gauche levée, la droite tenant une patère qu'il fixe du regard, possède néanmoins bien que plus souple, un torse plat et un vêtement stylisé bien moins linéaire que ceux du lare de Lora del Rio (ibid., n° 746). Il est typique d'un atelier secondaire, dans lequel on aurait, par contre, apprécié, outre l'étain, la pré­cision du burin et la présence de globes de l'oeil indépen­dants, comme sur une statuette très simple portant une coiffure au burin — proche de celle du dieu de Bouray et pouvant remonter à la même époque (Braemer 1969, 88) — découverte à La Bouëxière (Lantier 1936, 220, fig. 2), non loin des gisements d'étain exploités dans l'Antiquité à Abbonetz — Nosay (Champeaud 1957,49; GIOT — L'HEL­GOUACH — BRIARD 1962, 120 et 163; Ramin 1975, 49; BRIARD 1976, 312; Galliou 1980, 23). Confirmation est donnée par la découverte récente au Menez Horn, dominant la baie de Douarnenez, d'une grande statuette (Sanquer 1973,61)—dont les parties conser­vées (tête, casque, membres) sont indépendantes, comme sur la Minerve d'Avenches (Bögli 1972, 49), et en bronze moulé, et le torse a pu être en martelé — dont l'alliage continent 10 à 15 % d'étain et 8 à 10% de plomb, selon les points d'analyse. Elle possède aussi des yeux indépen­dants qui ont été faciles à poser en raison de la mobilité de la tête (Braemer 1976, 43—48). Sa rusticité confirme ces données et l'éventualité de fabriques variées en Armo­rique, dont certaines ont pu être implantées à proximité des diverses mines de métaux non ferreux (plomb et étain) auprès desquelles a pu être acheminé le cuivre en lingots comme celui de 18 kilogrammes inscrit à l'aide d'une matrice et possédant une marque gravée, perdu à Bubry (André 1975, 5). Les problèmes sont à poser de la même manière dans les autres parties de l'empire, notamment celles où la statuaire de bronze semble plus abondante que celle de pierre. On songe au Kosmaj et à une possible exportation vers le Danube (Braemer s. p. a.) qui remplacerait heureuse­ment l'ancienne hypothèse de bronzes venus d'Italie du Nord, comme l'Hercule découvert à Aquincum (BRAEMER 1963, n° 690, pi. LU; Arte e civilta 1964 n° 736, pi. CLXX, 353; 1965, n° 657), à travers le col de Tarvis. Mais on devrait songer, aussi, aux régions où métaux et pierres exploités à proximité, sinon en commun, par les ingénieurs de l'administration romaine, ont pu se livrer une certaine concurrence. Outre les Alpes, on peut penser à la Dacie et à d'autres régions comme l'extrémité nord-ouest de la Mésie Inférieure, autour de Mvttamz-Mihailovgrad où les objets de métaux ont pu suivre les mêmes voies d'expor­tation que celles des marbres (et des sculptures) de Berkovica, notamment en direction de la vallée du Danube. Un certain nombre des témoignages cités sont de nature à montrer que la présence d'ateliers installés à proximité des mines, qui est facile à repérer dans le cadre du Bas­Empire grâce aux fabriques d'armes de Sirmium-Mitro­vica, Nis, Argentomagus, signalées par la Notifia Dignitatum, pouvait être bien antérieure, sous des formes diverses. Pour s'en convaincre, il suffit de songer à des oeuvres particulièrement significatives et faciles à dater qui jalon­nent la période antérieure, La Venus de Sárszentmiklós, étudiée par Mme Zs. Bánki (1972, 19, n° 8), dont les proportions et les formes du torse et surtout des fesses sont à rapprocher de celles des Victoires (surtout celle de droite) de la plaque sévérienne pour le salut de l'empe­reur, découverte par M. J. F i t z à Gorsium, évoque le III e s. en Pannonié. On peut remonter bien au delà avec des oeuvres du II e et même du I er siècle, par exemple en Armorique avec le personnage de La Bouëxière, et dépasser la date de la conquête de la Bretagne. On observe alors dans ce domaine une continuité depuis le début de l'Empire jusqu'au Bas-Empire, durant lequel elle a été battue en brèche dans le domaine de la pierre pour des raisons historiques. On adjoindrait, ainsi, aux ateliers que l'on attribue tra­ditionnellement aux villes et éventuellement aux campagnes sous des aspects divers, des officines importantes dès le Haut-Empire à proximité des sources de matières pre­mières, comme dans le cas des pierres, notamment nobles, qui furent, grâce à l'exploitation des gisements, l'une des causes de la romanisation précoce et profonde de certaines régions, spécialement de montagne (Braemer 1975/76, 79). Ces recherches réclament l'abandon des documents sans provenance et la connaissance des lieux de découverte, et des études techniques auxquelles je n'ai fait qu'allusion pour ne pas alourdir cette communication, mais il est incontestable qu'il faudrait posséder des analyses de tous 16

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