Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 21. 1981 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1984)

Bronzes romains figurés et appliqués et leurs problémes techniques. Actes du VIIe Colloque International sur les bronzes antiques - Braemer, F.: Bronziers et mineurs. p. 13–18.

Bien sûr, on est frappé par le nombre écrasant des monuments de marbre dans les régions marbrières des Pyrénées ou du Sud-Ouest de la Pannonié et du sud du Norique, mais aussi du grand nombre de bronzes en Lyon­naise, Belgique (sauf Trêves) et Pannonié inférieure, par rapport aux statues et statuettes de marbre importé qui pouvaient être leurs concurrents les plus directs. Il est inutile de revenir aujourd'hui sur le tableau «pon­déré» présenté an VI ème Colloque et de s'attacher aux caractères des diverses parties de chaque province. A ceux déjà cités, il suffit d'ajouter le cas de la Bretagne, ainsi que de l'ouest de la Lyonnaise et de la Belgique dont nous allons parler dans un instant à titre d'exemples. Nous noterons seulement que la province de Bretagne, caractérisée par la rareté des découvertes de statues — sauf dans le sud de l'Angleterre où elles sont taillées dans des blocs de marbre importés, souvent trop petits — et une grande richesse de minerais, a livré non seulement une paco­tille comparable à celle que l'on rencontre généralement sur le limes, mais des types interprovinciaux connus, traités par­fois avec une certaine lourdeur dans les détails, visible dans le bassin et les mains de la Venus de Saint­Albans-Verula­mium (TOYNBEE 1962, 136, n°28, fig. 18), mais aussi un réalisme vigoureux qui apparaît dans un amour de Cirencester (ibid., 130, no. 13, fig. 32; BRAEMER 1963, no. 620) et un Mercure de Colchester (TOYNBEE 1962, 133, no. 21, fig. 33, Braemer 1963, n° 622). Nous ferons remarquer que l'on pourrait être surpris par la présence de beaux modèles aux traits réguliers, parfaitement reproduits en assez grandes dimensions, en Armorique plus riche en minerais qu'en pierres! à sculpter qu'elle a dû importer par mer (Braemer 1982, carte p.66; Braemer s.p.b et s.p.c). Par contre, on peut noter une grande homogénéité, caractérisée par des formes souvent particulières, une grande puissance d'expression, accentuée par des gestes appropriés, un réalisme assez violent, servi par un burin vigoureux, dans les pièces les plus élégantes comme dans celles des objets utilitaires, le long d'un vaste arc qui de la frontière septentrionale de Pannonié rejoint, par le limes et la Save, la Mésie supérieure. On les retrouve en partie en Dacie, riche en minerais comme en marbre, mais ils sont, par contre, presque absents de la région marbrière du Pohorge, à la limite sud-ouest de la Pannonié et du Norique méridional, où la première place a été donnée à la sculpture de marbre (Braemer 1975, 116). Il est clair que dans chaque type de région, il a existé une clientèle particulière. Les oeuvres de bronze décou­vertes dans es régions marbrières sont en général assez banales. Par contre, le bronze autant que la pierre ont su bénéficier de clientèles assez exigeantes dans des régions de bons calcaires, comme la montagne bourgui­gnonne, en Lyonnaise, ou même de marbre et de bon grès en Dacie. La concurrence a pu être vive entre les matériaux et les procédés (moulage ou martelage) dans certaines ré­gions comme cette même Dacie où les ateliers de marbriers installés seulement après la conquête romaine ne pouvaient pas espérer détrôner les traditions métallurgiques de leurs concurrents, qu' ils ont mises au service de formes nouvelles. Et dans les régions de mauvaise pierre, de terre ou de bois, le bronze a été accueilli avec reconnaissance par les col­lectivités locales, qui ont pu, dans les zones bivalentes, abandonner, au profit du marbre, le bronze à la clientèle particulière. De même qu'il reste compliqué de dater un objet de métal en fonction des critères techniques qui sont infini­ment plus fiables pour les oeuvres de pierre, il est difficile, contrairement à ces dernières qu'il est facile d'isoler à partir du moment où le matériau est identifié comme local, de se prononcer sur le lieu de fabrication d'un objet de bronze, étant entendu, bien sur, que l'origine de son type n'est d'au­cun secours. Néanmoins nous indiquions, lors du précédent colloque, qu'il existait des possibilités qu'il fallait mettre en oeuvre, car il est impossible de rester prisonnier du vieux conflit entre partisans des «oeuvres locales» et des „poeuvres importées", sans qu'aient été, par le passé, fourni des argu­ments décisifs. Le critère de qualité, souvent invoqué en faveur du second, ne peut résister à une analyse sérieuse en raison du fait que des statuettes de bonne qualité et des oeuvres de pacotille se rencontrent aussi bien à Rome et dans les capitales de province et les zones rurales les entourant que dans les régions périphériques ou simple­ment isolées pour des raisons diverses. L'identification de soit-disant divinités locales comme Epona reste très aléatoire, ne serait-ce qu'en raison de l'élargissement de la zone de dévotion à des régions fort éloignées, en occident et en orient, et au développement de types abâtardis, au départ d'un même modèle, de part et d'autre de Rome, en direction de secteurs périphériques, et il ne faut pas se laisser abuser par des cartes de réparti­tion sur lesquelles les zones sont souvent tributaires des facilités de transport offertes par les statuettes de métal, moins fragiles que celles de terre. Et l'identification elle­même reste problématique, puisque l'on sait que les divinités sont prisonnières de types généraux comme les saints plus modernes auxquels on a ajouté un attribut particulier ou une simple inscription, pour les faire adorer sous un nom précis. Les inscriptions elles-mêmes sont sujettes à discussion maintenant que ces changements, souvent au profit de l'indigénisation des divinités, nous ont été démontrés par des parèdres comme Rosmerta, au moment même de la vente (Braemer —Mallon 1971, 35 pi. I). Que de change­ments de socles ont pu être effectués au cours de plusieurs siècles et par les restaurateurs modernes! La découverte des statuettes de Mâlain, comme nous l'avons déjà signalé (Braemer s. p. a.), risque d'en être un exemple probant. La manière de présenter les traits d'un empereur pour­rait, à la limite, être plus utile pour déceler des lieux de fabrication provinciaux, en fonction, par exemple, de l'utilisation des techniques de la pierre et du métal moulé ou martelé. Bien plus que les types qui ont pu être reproduits indé­finiment sur toute la surface de l'empire, à des époques très diverses, et qui ne peuvent être utiles que pour étudier leur diffusion, les procédés techniques qui identifient, à une époque précise, la marque d'une «main» sur l'objet lui-même — et non son type — peuvent être infiniment plus utiles. Il est clair que non seulement le style mais les procédés techniques des statuettes de la Frise et du nord de la Ger­manie indépendante — Bacchus aux formes molles de 14

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