Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 8.-9. 1967-1968 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1968)
Tanulmányok – Abhandlungen - Bojár Iván: Le pilier de pierre de Székesfehérvár. – A székesfehérvári kőpillér. VIII–IX, 1967–68. p. 43–52. t. VI.
Donc, la taille biseautée et le relief en creux sont apparus déjà dans la seconde moitié du VII e siècle, et avec ceux-ci, en même temps que les autres motifs typiques, la rosace à six pétales. Les Arabes poussant du Sud, ont, en 711, dévasté l'empire de Tolède et les arts plastiques de l'empire réorganisé au Nord, en Asturie, ne renaîtra qu'un siècle plus tard. A côté du style latino-byzantin, dans l'église S. Miguel de Lino (vers 845), c'est de nouveau la technique caractéristique de la taille biseautée germanique qui nous saute aux yeux. Ce n'est que pour l'amour de la plénitude que nous avons dû retracer ci-haut la ligne de l'évolution. L'Église des Wisigoths n'eut aucun rapport avec la Pannonié. Bien plus important est de prendre en considération l'art des Francs. Au tournant du VII e et du IX e siècle, l'empire franc entrera en contact direct avec la Pannonié. A l'encontre de l'art germanique de l'Italie et de l'Espagne, celui des Francs est caractérisé par un trait difficile à déterminer et il est caractérisé par l'inégalité de la culture. Mais il existe un groupe de monuments francs qui dénote les mêmes tendances artistiques que ceux des autres peuples germaniques. Cette tendance veut que les formes plastiques soient transposées sur le plan et qu'au lieu d'être placées l'une derrière l'autre, elles soient juxtaposées ou superposées. Il est caractéristique que la représentation est absolument plane et dans certains cas, elle ressemble à une incision. Il arrive là aussi que les surfaces libres sont surchargées d'ornements, ce qu'on voit justement sur les monuments dont le sculpteur s'est le moins efforcés de suivre les formes classico-occidentales ou byzantino-orientales. 56 C'est le horror vacui des arts à leurs débuts qui est la caractéristique des ces monuments, et ce n'est pas un hasard que ces créations „initiales" apparaissent là aussi assez tard. Dans la plastique d'architecture des VIII e et IX e siècles on ne retrouve aucune „renaissance" des formes antiques. Les formes seront plus plates et plus simples, et le dessin est incisé seulement dans la surface. 57 Donc c'est pour la troisième fois qu'on voit se répéter le même phénomène, et dans tous trois cas en tant que symptôme accompagnant les changements sociaux. Ainsi, en résumé nous constaterons que sur le plan de l'évolution artistique des phénomènes généraux se présentent chez les peuples germaniques, tout en laissant intacts les marques spécifiques. En ce qui concerne notre pilier, cela singifie que l'analyse du style à elle seule ne production et à la vie quotidienne. Plus le nombre augmente des paysans germaniques travaillant pour produire les biens nécessaires à la vie, plus monumentales seront les constructions de la classe exerçant le pouvoir politique et de l'Église, et plus se consolide leur pouvoir dans le pays et indépendamment de la tutelle de puissances extérieures, plus germaniques seront les créations artistiques. Ce n'est qu'ainsi que l'on comprendra cette évolution de signe contraire qui du compliqué procède au simple. Ce n'est qu'ainsi qu'il est évident pourquoi le caractère germanique passera au premier plan non au commencement des fondations d'État, mais seulement après la consolidation du pouvoir et la rupture survenue dans se Cf. HAMANN-MAC LEAN: op. cit., PI. 30, 57, 58, 79. 67 J. BAUN: Die Malerei und Plastik in Deutschland, Frankreich und Britannien. Handbuch der Kunstwissenschaft. (Wildpark-Potsdam 1930) p. 97. Au point de vue de notre objet il est digne d'attention que les petites boules rappelant la granulation d'une part, et d'autre part les trous forés servant d'élément décoratif sur les monuments de pierre sont, aux Xle et ХЦе siècles, fort fréquents en Bourgogne, donc justement sur le territoire franc. Dans le même temps la sculpture est plutôt plate. Ainsi à Chavillen, Autien, Auton, Semur-en-Brionnais, Dijon, Vézelay et Charité-sur-Loire. Cf. M. AUBERT: Architecture romane III, PI. 18/b, 19/b, 21/a et d, 25/b , 28/b et 43. Une analogie plus proche nous est fournie par Aulnay, par une sculpture du milieu du X№ siècle, avec les feuilles en forme de lance, au centre desquelles on voit des petites rosaces à six pétales. Cf. II, PI. 29/b, en haut à gauche. permet pas de le rattacher à aucune ethnie. Mais il nous est permis d'établir que la technique selon laquelle le pilier est sculpté, ainsi que sa conception caractéristique indiquent nettement ses connexions avec les Germains. Jusqu'ici ce sont les points de vue généraux que nous avons suivis, or un examen plus serré de quelques détails permettra de mieux éclaircir cette connexion. A la fin de la première partie de notre étude nous avons parlé du pied de vigne. Ce n'est pas un hasard qu-à rencontre de l'„arbre de vie" de Z. Kádár et de l'„arbre du péché originel" de A. Marosi, nous avons nommé ainsi la plante visible sous le chrisme. Il est incontestable que celui qui cherche parmi les monuments romains provinciaux les analogies de notre pilier ne pourra jamais reconnaître le sujet de la représentation. A. Marosi écrit: „arbre chargé de feuilles et de fruits sur lequel les feuilles cordiformes plus petites diffèrent visiblement des pommes plus grandes et plus rondes." 58 En effet, ce sont des formes triangulaires plus petites et des formes rondes plus grandes rayées en longueur, qui y alternent. En apparence, on ne pourrait pas parler de pied de vigne. Examinons, cependant, les monuments des VIII e et IX e siècles, d'un caractère germanique, et voilà que tout d'un coup la représentation devient claire et compréhensible. La forme du pied de vigne classique conserve, même dans une transposition byzantine, son caractère naturaliste. A Rávenne, sur le sarcophage de l'archevêque Théodore, c'est encore cette forme naturaliste qu'on voit au début du VII e siècle, 59 mais déjà au VIII e siècle apparaît sur les plaques de pierre sculptées de la chaire de Voghenza 60 cette tendance décorative qui raidira la grappe de raisin et la feuille de vigne en une ornementation presque géométrique. Les grappes sont encadrées d'un contour et sur les feuilles simplifiées à l'extrême seules les fentes marquant la dentelure trahissent la nature de la feuille. Une autre simplification présente la dalle de la clôture de l'église S. Sabina de Rome (vers 825) 61 , où, contrairement au monument précédent, les formes conséquemment simplifiées mariées à la verve du tracé et à la solution remarquablement ingénieuse du rinceau tressé, sont loin de tout ce qu'on peut dire primitif. C'est encore à Rome, dans l'église S. Maria Trastevere, que la dalle de clôture, plus jeune d'environ trente ans, suit avec sa rusticité raboteuse la même tendance. 62 Sur cette dalle la grappe de raisin assume la forme d'un écusson, et rien n'y indique une vie organique. Également d'un caractère décoratif est la plaque à bas-relief de Banale, 6 ^ qui, avec l'articulation rythmée des grappes et des feuilles, évoque les bas-reliefs de Schannis. 6i Ce dernier monument mérite une attention particulière. Les grains très serrés de ses grappes sont pris dans un contour ellyptique très marqué et se terminant en une pointe. Ses feuilles montrent deux types. L'un, avec sa division en trois, évoque faiblement la forme d'une feuille de vigne, tandis que l'autre a plutôt la forme d'une feuille de tabac que parcourt la nervation composée de nombreuses lignes paral58 A. MAROSI: SzSz 6 1936. 59 HASELOFF: op. cit. 60 Ibid. Pl. 52. ei Ibid. Pl. 60. м Ibid. Pl. 61. essCHAFFRAN: op. cit. Pl. 24 с. 6* Ibid. Pl. 66 b. 4* 51