Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 4.-5. 1963-1964 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1965)

Tanulmányok – Abhandlungen - †Csemegi József: Fragment d’une frise romane provenant de Szabadegyháza. IV–V, 1963–64. p. 129–133. t. XXXV–XXXVI.

une signification assez décisive. Avant tout, nous avons à constater le fait que ce phénomè­ne ne peut pas provenir de l'impuissance de Г imagier car depuis des siècles que les artistes du Moyen Age n'avaient plus commis de telles ,, constructions et perspectives vicieuses", non, ni imagiers, ni peintres. 11 Il faut regarder cette attitude comme voulue, comme une recherche de décoration; cette tendance apparait parallè­lement dans le midi de la France à la fin du XI e siècle, justifiant notre supposition mentionnée plus haut, que le maître du relief de Szabad­egyháza a dû apprendre et travailler dans un atelier du Languedoc, à Moissac ou à La Daura­de. Cette constatation nous suggère de mettre la date de notre relief avant l'époque des pro­ductions du dit «second atelier» de Toulouse, lequel s'est constitué au premier quart du XII e siècle. Or, il ne faut pas s'égarer en détermi­nant l'âge: la marche de formation n'a pas dû être si simple. Car l'apparition de la table à Toulouse, à l'aspect plus réel par sa perspec­tive n'a pas fait disparaître d'un seul coup la vieille forme — sans doute plus primitive, mais ne manquant pas de vigueur suggestive. Cela se témoigne par une fresque qui se trouve dans la chapelle du Rédempteur de la cathédrale de Seo de Urgel (Espagne) où la table de la Cène est encore toujours représentée à la manière de celles de Moissac et de La Daurade, bienque la fresque provienne du XIII e siècle, donc un siècle après l'oeuvre de Toulouse. 12 Donc, so­yons prudents, car d'après la représentation particulière de la table mise de notre relief de Szabadegyháza, il peut très bien provenir de temps même plus récents que celui de Toulou­se. Car, tout bien compté, le style des ateliers du Languedoc ne s'est répandu considérable­ment qu'après 1140, ce qui s'explique première­ment par la dispersion des maîtres du Langue­doc restés sans travail. 13 Il est probable que le maître de notre relief ait également quitté sa patrie pour chercher du travail dans des cont­rées lointaines. Sûrement n'était-il pas seul à venir en Hongrie, étant donné qu'à Pécs, beau­coup d'imagiers venus de France contribuaient à la construction de la cathédrale, entre autres le maître de "l'enfance de Jésus" dont les his­toriens d'art ont déjà constaté que son art évo­que le Languedoc, de plus près le dit "second atelier", c'est à dire une nouvelle floraison du style è Toulouse et à Moissac. Les murs des escaliers descendant dans la crypte de la ca­thédrale sont décorés par des pierres taillées en table où les figures plastiques et vigoureuses il H. DAFFNER: op cit. voir les Fig. 12 W. S. COOK— J. AINAUD: Spain romantic paintings. New­York, 1957, Planche XXX. 13 R. REY: ouvrage cité, p. 281. lî D. DERCSÉNYI: A pécsi műhely kora (L'âge de l'atelier de Pécs.) In: A magyarországi művészet története (Histo­ire de l'art en Hongrie. I. Budapest, 1956. p. 42.) Je trouve fc, louent le ciseau du maître imagier. La période !- pendant laquelle il travaillait à Pécs, peut être Г mise —- selon nos connaissances actuelles — sur s les années trente-quarante du XII e siècle. 1 '' Et, s ne nous laissons pas tromper par le fait que le î, maître du relief de Szabadegyháza ait repré­;e sente la table d'un fini bien plus suranné qu'en e est la table de la Cène que l'on voit sur le mur !- de la descente sud de la crypte de la cathédrale e de Pécs. b Sûrement a-t-il été bien plus âgé e que le sculpteur de la Cène, au ciseau plus har­di, plus moderne, à l'oeil plus réaliste, tandis n que l'auteur du relief de Szabadegyháza a fait son oeuvre conformément à l'école ancienne e dont il a apporté les lois traditionnelles. Mais »- il est aussi à savoir que les maîtres venus de ; ? France et travaillant à Pécs, n'y sont pas tous [ e restés — quelques uns sont partis pour So­L- mogyvár, d'autres, par contre ont travaillé à û Székesfehérvár au milieu du XII e siècle. Il est à à croire que l'imagier du tableau sculpté de :- Szabadegyháza fut un de ces maîtres, et, par a son oeuvre il a contribué à nos connaissances s sur l'activité de l'atelier de Pécs. a Pourtant, malgré tout cela, la question du s relief de Szabadegyháza n'est pas terminée. Car e la chapelle du cimetière a fourni aussi un frag­e ment de pierre taillée provenant, d'un portail e cintré. Est-il un vestige du portail que nous e avons supposé en rapport de notre relief? n Mais il est remarquable que l'ornement de ce fragment répond à un vestige pareil, restant de 1 l'église Saint-Martin de Székesfehérvár, pro­e venant du XII e siècle. 10 C'est le mérite de J. e Fitz que les restes de l'église Saint-Martin emmêlés aux vestiges taillés des ruines de l'an­3 cienne Basilique, ont été sélectionné d'une main sûre; c'est à lui que l'on doit les 13 pier­res sculptées, dont l'ornement exquis nous per­met d'entrevoir la splendeur de cette église 5 d'autrefois. Ces pierres taillées nous sont d'au­1 tant plus remarquables que leur âge et leur style montrent une concordance étroite avec 1 celles de "l'autel du peuple" de la cathédrale de Pécs. En revanche, l'ornement des fragments t de l'église Saint-Martin diffère sensiblement 3 du décor des restes de la Basilique de Székes­fehérvár, vu qu'ici, au lieu des palmettes — style favorisé à Pécs — les imagier ont taillé l une sorte de feuille, bienque stylisée, mais i s'approchant plutôt de la nature: feuilles à ; nervure et à dentelure fines. Donc, si l'activité de l'atelier de Pécs est verifiable à Székesfehér­: vár, c'est avant tout l'église de Saint-Martin i qui en donne témoignage. Quant à une grande la détermination d'âge dans la 2me édition (1961) un peu précoce (l'auteur). 15 Note: Une partie bien réduite se trouve dans la collection lapidaire de la cathédrale de Pécs. О. SZÖNYI: Le Musée Lapidaire Episcopal de Pécs, Pécs, 1906., Fragment à No 233, sa description p. 144., Fig. p. 104. 16 J. FITZ: op. cit., No 115, (p. 25). 132

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