Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)
V. Zirra: Influence des Geot-Daces et de leurs voisins sur l'habitat celtique de TRansylvanie
séquent toujours insuffisantes, s’ajoutent d’autres arguments d’ordre typologique et chronologique qui ont conduit certains archéologues roumains à penser qu’à l’éjioque de l’entrée des Celtes dans l’Ouest de la Roumanie, l’enclave scythique du Centre de la Transylvanie n’existait plus: elle aurait été déjà dissoute au cours du IVe siècle par la grande masse des anciens Daces(75). Ce n’est ni le cas, ni le lieu d’entrer dans les détails de ce problème portant sur l’assimilation et la dilution d’un groupe ethnique dans une autre masse humaine, aux manifestation culturelles encore insuffisamment développées. Par contre, ce qui importe, c’est de préciser si la disparition des Agatyrses ou des Scythes en generálj76) du Centre de la Transylvanie a eu lieu avant l’arrivée des Celtes ou bien ţiendant l’implantation des tribus laténiennesj77). Tant que les données dont nous disposions sur l’impact celtique en Transylvanie indiquaient la fin du IV- siècle ou le commencement du siècle suivant, on pouvait, certes, soutenir l’hypothèse de la disparition des Scythes au cours du IV- siècle. Mais à l’heure actuelle, les témoignages d’une implantation laténienne remontant au moins à la seconde moitié du ce siècle nous obligent à envisager de nouveau la possibilité d’un contact entre les Scythes et les Celtes ayant pénétré dans cette région. C’est aux recherches futures de la zone du Mureş Supérieur et des deux Tîrnave a déterminer les manifestations de ces contacts, ainsi que leur valeur culturelle. Presque sans exception, les sites celtiques de l’ouest de la Roumanie ont révélé la présence des produits locaux, notamment dans le domaine de la céramique. Les nécropoles de Ciumeşti)78) (Crişana) et d’Archiudţ79) (en Transylvanie intramontane) ont livré plusieurs tombes indigènes à urne ; dans l’établissement de Ciumeşti ont été découvertes deux cabanes où la poterie indigène dépassait de loin la céramique de type celtique faites au tour(80). Une situation semblable a été constatée dans les établissements de Cicir (dépt. d’Arad)(81), Moreşti (dépt. de Mureş)(82) et, dernièrement, a Galaţii Bistriţei (Bistriţa—Năsăud)(83). Enfin, à Berea, village situé a seulement deux kilomètre de l’établissement et de la nécropole celtique de Ciumeşti, on a localisé un habitat autochtone contemporain des premières, avec des cabanes et des foyers d’une construction (75) I. H. Crişan, Le problème des Scythes en Transylvanie. Actes VIIe Congrès ISPP, Prague, 1966, II, 87H. (76) A. Vulpe, Gemeinsame Elemente der Späthallstattzeitlichen Gruppen im Donau-Karpatenraum (Ein Beitrag zum Agatyrsenproblem. Actes VIIe Congrès ISPP, Prague 1966, 884. (77) I. H. Crişan, o. c., AMN, I, 1964. 105- 106. (78) V. Zirra, o. c., Ciumeşti 48 — 52, fig. 26 — 27. (79) I. II. Crişan, o. c., Materiale dacice, 56. (80) V. Zirra, Cercetările în aşezările de epocă Laténe de la Ciumeşti şi Berea jud. Satu Mare (sous presse). (81) I. H. Crişan, o. c., Materiale dacice. . . 64. (82) K. Horedt, Mittellatinezeitliche Siedlungen aus Siebenbürgen. Studien aus Alteuropa, II, 1965, 56 — 59, fig. 4 — 5. (83) Mes fouilles de 1972— 1973, encore inédites. différente de celles du type de La Tène: ici, la céramique modélée à la main est presque uniquement représentée (la poterie laténienne n’atteint qu’environ 2%)(84). La strict exposé de ces données, sovdigne à lui seul, le fait que, durant la période du stationnement des Celtes dans l’ouest de la Roumanie, il y a eu, sans l’ombre d’un doute, non seulement une simple cohabitation, mais une coexistence effective entre les nouveaux-venus et les communautés autochtones. Il est fort probable qu’une partie des indigènes se soit retirée dans les dépressions des collines et des montagnes, là où les Celtes — si l’on excepte la cuvette de Bistriţa — Năsăud — ne se sont pas trop aventurés. Mais il n’est pas moins évident qu’une bonne partie de ces autochtones est demeurée sur place, habitant toujours leurs anciennes terres, des plaines et du plateau transylvain, en s’accommodant tant bien que mal des nouvelles lois imposées par les conquérants. Outre leur vaisselle faite au tour, les Celtes ont usé dans la majeure partie de l’Europe centrale et orientale de formes céramiques modelées à la main. Sans doute, celle-ci était parfois l’oeuvre des potières celtes, mais le plus souvent elle était produite par les communautés autochtones. Il est tout-à-fait logique, en Transylvanie, d’attribuer une telle production aux anciens Daces et, peut être, dans une certaine mesure au groupe scythique précité. D’autre part, la poterie modelée à la main mise au jour dans la plaine de la Crişana est, dans une égale mesure, l’apanage des Daces et des groupes de Szentes — Vekerzug, qui ont poussé leur expansion jusqu’à la zone des collines des Carpates occidentales. Toutefois, pour notre part, nous sommes d’avis qu’à l’heure actuelle les formes et les catégories de la céramique à la main de tradition hallstattienne ne sauraient être attribuées en toute certitude à l’une ou l’autre de ces populations. Nous pensons donc qu’il est plus prudent de considérer que cette poterie, entrée dans le patrimoine celtique transylvain est une contribution commune, non-différenciée, de la masse locale prise en bloc, et fournie pendant toute la durée de la présence celtique dans cette région. Considérée au point de vue de la fréquence des types, la céramique autochtone relevée dans les nécropoles celtiques et surtout dans les tombes à incinération à fosse se présente comme suit: 1. Grands vases bitronconiques ou globulaires à panse décorée d’ailerons et avec l’epaule parfois ornée de boutons saillants (Pl. VI,1 — 2; VII, 1— 5; VIII,1, 5); 2. Ecuelles au profil anguleau ou arrondi et au rebord tranché net (Pl. VI,6—7 VII,6—8); 3. Vases tronconiques, avec ruban alvéolé, des boutons ou des proéminence décoratives en-dessous du rebord (PI. VI,3—-5); 4. Cruches biconiques ou à panse bombée (Pl. VI,8—11); 5. Tasses à profil arqué et anse légèrement surélévée (Pl. V 1,12— 14; VIII,4). (84) V. Zirra, Cercetări în asezarile de epoca Latine de la Ciumeşti si Berea jud. Satu Mare (sous préssé). 55