Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)

V. Zirra: Influence des Geot-Daces et de leurs voisins sur l'habitat celtique de TRansylvanie

ainsi que des vases anses. De même, les terrines, plutôt rares en Occident, sont particulièrement caractéristiques dans ces régions. Il suffit de com­parer de ce point de vue, en gros comme en détail, les grands vases fabriqués au tour, bitronconique ou globulaires, propres à la culture Szentes — Vekerzug avec les types celtiques des vases de grande taille, attestés surtout pendant La Tène C en Hongrie ori­entale et en Transylvanie (fig. 2). Quant à l’adop­tion des vases à anse, notamment du type ,,tasse”, si fréquents dans la culture hallstattienne de la phase finale, il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’ils proviennent justement du patrimoine classique de cette dernière. Nous estimons donc fort possible qu’en plus de ces legs, qui ont imprimé leur cachet à la culture celtique orientale, celle-ci ait également hérité de la coutume funéraire des incinérations à fosse, pour laquelle il n’y a pas d’origine connue dans l’Ouest du continent. Elle serait la conséquence de la cohabitation, des relations entre groupes ou famil­les nouées entre les représentants de la culture an­ciennement développée dans la plaine hongroise et les tribus celtiques superposées. Le regretté M. P á r d u c z, auquel la découverte de la culture est-hongroise d’époque hallstatto-laté­­nieenne est redevable au plus haut point, resta — fer­mement convaincu de l’origine scytho-iranienne de la majorité des populations qui l’ont crée(23). C’est, chez les populations habitant à l’est et au sud-est du Boug qu’il trouve presque exclusivement la plupart des analogies concernant les pièces en métal (armes et parures), certaines formes céramiques, l’usage du tour de potier et, en fin de compte, les rites funé­raires de la culture en question(24). Il nous semble cependant que le fait de ne pas insister suffisament sur l’apport culturel d’origine thrace, ne fût-il que secondaire, ne saurait donner plus de poids aux thèses du savant hongrois. Mais cet apport culturel rendu manifeste à bien des titres par M. D u s e k ne saurait être ignoré ou minimisée)25 *). D’ailleurs, de nos-jours, ce n’est plus une nouveauté que la culture thrace elle-même seu fermait de nombreux éléments scythi­­ques et qu’au moins quelques uns de ces éléments ont pu passer dans la culture Szentes —Vek erzug en même temps que les influences de caractère sud-da­nubien, à l’époque de la migration des Thraces au nord et nord-ouest des Carpates méridionales. La cé­ramique grise faite au tour est attestée dans les milieux nord-balkaniques dès la seconde moitié du (23) M. Párducz, Probleme der Skythenzeit im Karpaten­becken (Skythen-Urbevölkerung). AArchHung, XXV, 1973, 1 —2, 27 suiv.; J. Harmatta, Die früheisen­zeitliche Beziehung zwischen dem Karpatenbecken, Oberitalien und Griechenland. AArchHung, XX, 1968, 153- 157. (24) M. PÁRDUCZ, o. c., 43-53. (25) M. Du§ek, Einfluß der Thraker auf die Entwicklung im Karpatenbecken, in der jungem Hallstattzeit. BIAB, XXVII, 1964, 55 et suiv.; Id., Thrakisches Gräberfeld der Hallstattzeit in Ghotín. ArchSlov, V, 1966, 36-38. Ve siècle)20) et les Gètes qui habitaient les territoires des colonies grecques de Dobroudja modelaient, entre autres formes de vases, des tasses et des cru­ches, avant la fin de ce siècle(27). Il n’est donc guère obligatoire de considérer, par exemple, que la tasse telle qu’elle est attestée dans la culture Szentes —Ve­­kerzug ait été créée uniquement dans la zone scytho­­grecque d’Olbia, ou qu’elle ait été diffusée en Hon­grie orientale par des potiers ambulants venus de cette région(28). De même, les incinération à fosse, que M. P á r d u c z constatait chez les Scythes du Dniepr Moyen(29), sont attestées aussi, dans des formes primaires, dans les nécropoles tumulaires thraces. Elles sont signalées d’ailleurs aussi chez les Gètes du Bas-Danube ou du Sud de la Moldavie, où on a découvert des ensevelissements dont les fos­ses faiblement creusées dans le sol couvert de tumulus contiennent les cendres des défunts, accompagnés des objets et des offrandes funéraires)30). Par conséquent, de même qu’on ne saurait con­tester l’apport, probablement essentiel, à la nais­sance de la culture Szentes — Vek erzug d’une masse scythique, implantée surtout dans le bassin moyen de la Tissa, ni la contribution méridionale d’un groupe illyrien)31), il n’est guère possible non plus de nier ou de minimiser l’apport culturel d’une masse thrace, active notamment dans l’aire nord et nord­­est de cette culture et se distinguant en quelque sorte par la fréquence dans ses nécropole des incinérations en urne autant qu’à fosse. Du reste, le souvenir que les Daces de Burébista conservaient encore d’une époque où ils avaient habité aussi les terres des environs de la Tissa — souvenir évoqué d’ailleurs avec une certaine défiance par S t r a b o n (VII, 5, 2) — justifie l’hypothèse de la présence d’un groupe thrace dans la plaine de la Tissa, bien avant l’expansion temporaire des Daces au Ier siècle av. n. è. Nous arrêterons là cette revue des influences que La Tène orientale doit à la culture Szentes — Vekerzug, sans négliger pour autant le fait que la contribution de la culture développée dans la plaine hongroise revêtait aussi d’autres aspects. Dirigeons maintenant notre attention sur les Cel­tes entrés en Transylvanie, ainsi que sur les influ­ences qu’ils ont reçues à la suite de leurs rapports ou de leurs contacts avec les populations extra- et intra­­carpatiques et les cultures développées par elles. (26) M. Mircev, Hano trakiskiet necropol pri Kavno. Archeológia, I, 196], 32 — 33. (27) P. Alexandbescu, Un groupe de céramique fabri­quée à Istros. Dacia, XVI, 1972, 117 — 118; Des tasses à anse surélevée aussi à Sarinasuf (site gréco­­indigène du dépt. de Tulcea), appartenanté à un niveau daté avec de la céramique corinthienne de la fin du VI- siècle (Information du P. Alexán­­d r e s c u). (28) M. PÁRDUCZ, o. c., 37, 46. (29) Ibid., 47-48. (30) Information de Mademoiselle A. Alexan­dre s c u. (31) M. PÁRDUCZ, o. c., 55. 50

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