Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)

M. Szabó: Sur la question du filigrane dans l'art des celtes orientaux

par des sortes de fils de filigrane. C’est-à-dire qu’il est raisonnable de considérer les pièces ci-dessus pour les produits d’un même atelier. Les masques qui ornent les bijoux en argent ressemblent tellement du schéma présenté par les perles à masques qu’ils nous suggèrent également l’idée de l’exécution par le même atelier. A mon avis, c’est le point ou la dispa­rition de la deuxième garniture nous permet d’arri­ver sans exagérer. Il est plus difficile de situer les perles segmentées qui représentent un type assez banal, mais leur forme et leurs proportions nous invitent à les rattacher aussi aux pièces précédentes. Ce qui signifie que la matière disponible parle en faveur de l’unité des pièces des trésors de Szárazd— Regöly(41). Au point de vue stylistique, les trésors ont été après leur découverte traités commes des imitations du 7e—6e siècle av. n. è. de pièces étrusques. Ensuite, on a lancé l’idée qu’il fallait chercher des analogies du côté grec. Puis A. Alföldi et après lui I. H u n y a d y ont tenté de trouver l’origine des bi­joux dans l’art éclectique inspiré par les éléments grecs et surtout étrusques des Illy riens des Balkans(42). Cette direction de la recherche, qui est grosso modo justement fondée a été suivie par les études plus récentes, tandis que l’origine purement étrusque a été rejetée même par l’un des meilleurs spécialistes de l’étruscologie(43). Il faut donc reprendre en considération, d’une part les rapports balkaniques des trésors qui deviennent, à notre avis, beaucoup plus clairs d’après des trou­vailles plus récentes, d’autre part les rapports avec la civilisation des Celtes orientaux, qui sont impor­tants au point de vue de l’interprétation des objets de Szárazd — Regöly. Au sujet des antécédents balkaniques, il y a deux remarques méthodiques à faire préalablement. Le premier se rapport aux choix des analogies, qui exige une rigeur spéciale puisque les perles elles-même pré­sentent des formes assez répandues dont l’analyse séparée, laissant de côté les motifs décoratifs, abou­tirait à de faux résultats. Le regretté M. P á r d u e z avait bien raison de signaler qu’il ne fallait pas, à cause de leur forme, prendre les perles en or com­posées de deux hémisphères qui proviennent de la trouvaille dite scythe de Ártánd pour les proches parentes des perles à masques et des perles à crois­sants de Szárazd— Regöly(44). Deuxièmement, il (41) Sur l’opinion opposant à l'unité des trésors voir: L. Márton, A korai La Téne-kultúra Magyarorszá­gon — Die Frühlatènezeit in Ungarn. Allung, XI, 1933, pp. 90 etsuiv. ;I. Hunyady, o.c., Diss. Pann. 11/18., pp. 44 et suiv. (42) La théorie étrusque : K. Hadaczek, RM, XXI, 1906, pp. 387 et suiv.; In., AÉrt, XXVII, 1907, pp. lfiti et suiv. — L’origine balkanique: A. Alföldi, XK, XXVIII/XXIX, 1929 - 1930, pp. 20 et suiv.; I. Hu­nyady, o. c., Diss. Pann. 11/18., pp. 43 et suiv. (43) J. G. Szilágyi, dans: Hommage à Albert Grenier. Vol. III, Bruxelles, 1962, p. 1471. (44) M. Párducz, AArchllung, XVII, 1965, p. 207. faut tenir compte du fait bien connu, souligné, parmi les premiers, par les recherches hongroises, que l’art de la civilisation illyrienne des Balkans présente des traits attardés et conservateurs, ce qui veut dire que cet art n’a pas une histoire, un certain développe­ment. Citons par exemple les ceintures à astragale, connues déjà des ensembles du premier âge du fer, qui se trouvent dans les mobiliers sûrement celtiques aussi. Ainsi les analogies présentées par cette civili­sation ne donnent pas en elles-mêmes des indications chronologiques incontestables. D’une façon plus concrète, dans le cas des trésors de Szárazd — Regöly, la datation doit partir des éléments les plus récents: ou alors, autant essayer de dater les masques en or de Trebeniehte ou les tombes à pseudo-coupole thraces d’après des masques trouvés en Mycène ou des tholoi mycéniennes(45). Après tout, il convient, d’énumérer les analogies de chaque type. Nous en avons déjà dit que les per­les segmentées (Pl. VIII, 2) présentent un type assez banal ; c’est pourquoi nous ne trouvons aucun inté­rêt à chercher leur forme primitive ou bien comme décor de tête d’épingle ou bien comme une forme répandue de perle en verre(4(i). Les prototypes de même genre datés du tournant du (ie au 5e siècle av. n. è. sont de la forme simple biconique. (Voir par exemple des spéciments de Duvanli.) Il se rencontre cependant des types très semblables en Thrace à la fin du 4e et au début du 3e siècle av. n. è., par exemple dans le trésor de Vladinia(47). Une variante est rep­résentée par une perle en argent provenant d’un en­semble du 5e siècle de Beremend. Mais les objets d’une parenté incontestable avec les pièces de Szárazd—Regöly datent de l’époque de La Tène, comme les perles de Donji Grad ou celles du trésor de Lieki Ribnilt, caché au temps de l’insurrection des tribus pannons. Citons de nouveau les perles en argent filigranées de la 7e sépulture de Kosd, qui datent de La Tène moyenne!48). Le tubule à cannelures horizontales présente au point de vue de sa forme des rapports avec les ob­(45) Sur ces problèmes voir en général les travails tie I. Hunyady et A. Alföldi cités sous la note 42. — Sur les ceinture d’astragale voir la note 30. - Cf. encore: B. Filow, Die archaische Nekropole von Trebenischte am Ochrida-See. Leipzig, 1927; Id., BIAB, XI, 1937, pp. 1 et suiv. V. Popovic, Starinar, XV —XVI, 1964-65, p. 30. (Les masques en or, tombes à pseudo-coupole). (46) Cf. par exemple le décor semblable des épingles: P. Jacobsthal, Greek Pins. Oxford, 1956, pp. 38 et suiv. (47) Duvanli: 1. Velkov, BIAB, VI, 1930-31, pl. XI, 1. - Mezek: B. Filow, o. c., BIAB, p. 33, fig. 33, 10. — Vladinia: A. Dimitrova, BIAB, XXIX, 1966, p. 124, fig. 17. (48) Beremend: E. Jerem, o. c., p. 66, fig. 5, 5. — Donji Grad: J. Todorovic, o. c., Kelti. . . . Pl. XVII, 1. - Lieki Ribnik: J. Klemenc, Vjesnik, X. S. XVI, 1935, pp. 83 et suiv., Pl. III, 33. — Kosd: voir la note 30. — Cf. encore Jezerine: W. Radimsky, WMBH, III, 1895, p. 66, fig. 57; p. 181, fig. 590. (Perles) - Stfbinci: X. Majnaric-Pandzh:, o. r., PL. XL, 4. (le bracelet en argent à perles articulées). 153

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